J'ouvre les yeux avec difficulté, les calmant qu'il m'ont donné me font tourner la tête. Cette sensation désagréable de ne pas avoir le contrôle de son corps, je ne la supporte plus. Depuis que j'ai arrêté de fumer des cochonneries, je me rend compte que je me sent bien mieux quand j'ai le contrôle de mon corps. Bon, c'est pas facile tous les jours surtout lorsque mes mains se mettent à trembler dès que je sent une odeur similaire à ces drogues. Mais je tiens le coup. Oui, je tiendrais le coup.J'entends un bruit de cliquetis, comme des petites perles qui s'entrechoquent. Comme si quelqu'un jouais avec un collier. Je tourne la tête lentement vers l'origine du bruit et découvre Isaac, à genoux un chapelet a la main. Il a les yeux fermés et l'air dure est sérieux.
Moi: pourquoi tu pris ? Je suis pas mourante hein.
Il ouvre les yeux brusquement d'un air surpris, mais rapidement son regard change pour laisser place à de la colère. Il écrit rapidement un message sur son téléphone.
Je pris pour que tu soit moins conne.
Wow... Pour qui il se prend de me dire ça ? Qu'est-ce que je lui ai fait ? J'ai arrêter les joins pour lui, qu'est-ce qu'il veut de plus ? Il me remet son portable sous le nez.
Ton malaise là, c'est parceque ton corps supporte plus se que tu lui fait endurer. Je comprends d'ailleurs pas pourquoi t'es encore en vie ! Tu te nourris pas ton estomac, ton foie et tous le reste tournent au ralentis. Mais c'est quoi ton problème à la fin tu veux mourir ? Bah suicide toi alors vas y ! Tu vaux pas le coup qu'on se plie en quatre pour toi.
Moi: sort de cette chambre.
Et là je fond en larmes littéralement. Une rivière entière se déverse sur mes joues. Les heures défilent sans que je ne puisse sécher mes larmes, sans que personne ne vienne à mon secours. Je crois que j'ai fini par m'endormir car je me réveille brusquement quand quelqu'un toque à la porte.
Moi: entrez ?
C'est Isaac. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, ma gorge se serre. Il est accompagné d'un homme d'une trentaine d'années habillé d'un soutane. Il me sourit chaleureusement et me tend sa main.
(Pour ceux qui ne le saurais pas, la soutane est le vêtement réglementaire des séminaristes: ceux qui font les études pour devenir prête ou qui sont déjà prêtre)...: bonjour mademoiselle, je suis l'abbé Pierre.
Moi: j'avais le souvenir qu'il étais plus vieux c'est bizarre.Isaac me regarde choqué, mais l'abbé se met à rire de bon cœur. Il a de l'humour lui au moins.
Abbé: Ahah Pierre c'est mon prénom, officiellement on m'appelle abbé De Bodard.
Moi: donc vous êtes un usurpateur d'identité.
Abbé: en quelques sorte oui.Il ris encore. Ce type dégage une telle aura de bien-être et de joie de vivre que je l'apprécie déjà. Pas comme l'Isaac ronchon qui a décidé de quitter la pièce.
Abbé: Bien, ma visite peut te sembler un peu surprenante. C'est Isaac qui m'a demandé de venir. Il me parle de toi depuis déjà un bon moment et aujourd'hui il m'a demandé mon aide.
Moi: un bon moment c'est à dire ?
Abbé: quelques mois je dirais. Nous nous voyons régulièrement, je suis son guide spirituel. Il me demande régulièrement des conseils sur la façon dont il doit s'il prendre pour t'aider.
Moi: heu... D'accord et vous venez me voir pour quoi au juste ? Me dire que c'est important de bien manger pour bien grandir ?Il me sourit, cet homme est imperturbable. Sa sérénité est décidément à toutes épreuves.
Abbé: tiens tu à ta vie.
Moi: plus depuis que mon père est mort...
Abbé: tu rejètes donc le cadeau qu'il t'as fait ?Il marque un point. Je n'ai aucune réponse à lui fournir, mon stock de piques est épuisé.
Abbé: où pense tu qu'il est ?
Moi: au paradis, il étais très croyant. D'ailleurs avant sa mort on allait à la messe tous les dimanches, et on récitais un chapelet tous les soirs aussi.
Abbé: pour toi a quoi ressemble le paradis ?
Moi: j'en sais trop rien... Des anges de partout, des nuages en guise de lit et de fauteuil... Les trucs clichés quoi.Il se met à rire et je ris avec lui. Je l'aime vraiment bien ce type. Je comprends qu'Isaac se confie à lui.
Abbé: le paradis, c'est Dieu. C'est aussi simple que ça. Quand tu montes aux cieux, tu deviens partie intégrante de Dieu.
Moi: retour à l'expéditeur ?
Abbé: en quelque sorte oui. Dieu a créé à partir de rien, il a façonnée de ses propres mains en créant la matière à partir de lui-même. Et cette matière quand elle meurs, redeviens ce qu'elle étais au départ.
Moi: vous êtes entrain de dire que mon père fait désormais partis de Dieu ?
Abbé: si on veut.Il me sourit. Ce qu'il me dis me fait un bien fou et en même temps fait monter en moi une culpabilité immense. Je me suis éloignée de Dieu tous ce temps, je lui en ai voulu, je l'ai haï de tout mon être. Je le pensais injuste envers mon père, qui lui a voué une partie de sa vie. Je pensais le soutenir en tournant le dos à Dieu. Mais en réalité j'avais tous faux. Qu'est-ce qu'il doit penser de moi maintenant ?
Mes larmes menacent de couler, je suis trop faible pour lutter. Je pleurerais bien toutes les larmes de mon corps si cet homme n'était pas toujours dans le pièce.
Abbé: tu as besoin d'être seule un moment je pense. J'espère t'avoir éclairé un peu, réfléchi à ce que je t'ai dis et si tu le veux, tu pourras me recontacter grâce à Isaac. Que Dieu bénisse.
J'arrive a peine à articuler un petit "merci" que je me met déjà à sangloter. Quelques minutes après que l'abbé soit partis, Isaac entre dans la chambre. Son regard a changé, la pitié et la compassions qui ont remplacé la colère.
Il vient s'allonger à côté de moi dans ce lit d'hôpital et le prend dans ses bras. Je pose ma tête sur son torse et laisse mes larmes couler sur son t-shirt. Ça présence me fait du bien, elle m'apaise.
Moi: merci Isaac.

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Sérotonine
Short StoryLa Sérotonine est un neurotransmetteur, un petit wagon transportant joies et peines, et tant d'autre chose encore... Je m'en serait bien passée pourtant, j'aurais aimé faire taire tout ce bruit. Le lourd bruit sourd des émotions... Quelle ironie qu...