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Je suis accueillie par une marrée de regards de mépris en passant le portail de mon lycée. Quelle joie d'habiter la montagne où tous le monde se connais depuis la naissance et que par conséquent aucun secret n'est gardé très longtemps. Bon relativisons, dans quelques semaines ils auront déjà oublié que je suis "la salope qui a essayé de briser le parfait petit couple Léna & Bryan", enfin j'espère.

Ah si seulement ils savaient, mais à quoi bon ? Ils peuvent bien croire ce qu'ils veulent, qui sont-ils de toute façon ? Des gens insignifiants, que je ne verrais certainement plus à la fin de l'année.

La seule qui compte c'est Alex désormais. Il n'y a plus qu'elle. Je n'ai plus aucunes nouvelles de Jerem depuis sont départ, malgré les nombreux messages que je lui ai envoyé. Je me demande bien dans quel sale coup il a bien pu se fourrer. Une chose est sûre il a des ennuis et je n'ai aucun moyen pour l'aider, même pas le contacter.

Alexandra: eh bah ! Je crois que tu n'a jamais été aussi apprécié dans ce lycée.
Moi: ouais.
Alexandra: ah... Mauvaise idée de blaguer là dessus.
Moi: ouais.

Je jète ma cigarette et me dirige avec mon acolyte vers notre salle de cours, toujours accompagné de cette nuée de regards.

Quand on y pense sur qui pouvons nous réellement compter ? Nos véritables amis se comptent sur les doigts d'une mains à ce qu'on dis. J'ai Alex c'est indéniable, elle m'a cru tout de suite elle. Isaac peut-être ? Il veut mon bien ça c'est sur mais est-ce que je peux vraiment compter sur lui durablement ? Après tous je le connais seulement depuis quelques mois. Et c'est tous ? J'ai bien mon frère et ma mère mais on ne peut pas vraiment les qualifier "d'amis".

J'avais Jerem a une époque, hier encore j'aurais pu dire Bryan et Léna. On se rend vite compte qu'on est sûr de rien dans ce bas monde. Mon Papa aurais dis "la seule chose dont tu peux être sûre ma fille, c'est du seigneur." Ironie du sort il s'est vidé de son sang sur  une piste de ski, et où étais Dieu à se moment là hein ?

"Quand je serais plus là lui il veillera sur toi, car il t'aime bien plus que n'importe quel être humain ne le pourra jamais, bien plus que moi je ne le pourrais jamais. Tu comprends ?" J'avais 7ans ou a peine plus quand il m'avait dis ça. Ce souvenir viens de refaire surface sans que je sache pourquoi, et surtout pourquoi je ne m'en suis pas souvenue avant ? Pourquoi il a fallut que se soit en plein cours d'art P, que je me souvienne d'un truc aussi gros ?

Mon père m'a expressément dis de ne pas m'éloigner de Dieu même si il mourrait, et je ne m'en rend compte que maintenant.

Je ne me sent pas bien, j'ai l'impression de faire une crise d'angoisse. J'ai un traitement pour ça je ne devrais plus en faire normalement. Je jète en un regard à Alex, elle comprend pratiquement instantanément.

Alexandra: monsieur ceci est un cas de force majeure ! Moi et Elza on va a l'infirmerie.

Aussitôt dis aussitôt fait, nous nous retrouvons dans les couloirs du lycée avant même avoir pu entendre les protestations du professeur.

J'essaye de ne pas craquer. Mais le commence déjà à ressentir des spasmes qui me font tomber à plusieurs reprises. Mes tremblements deviennent de plus en plus intenses, mes jambes de me portent plus. Le sol se dérobe sous mes pieds une fois de plus, je reste à terre et essaye de retrouver ma respiration mais elle semble bloquée dans ma gorge. L'air ne passe plus, j'étouffe.

Une voix crie à l'aide. Des pas viennent vers nous. Je me sent soulevée du sol. Puis les bruits se dissipent deviennent lointains, les sensations de moins en moins perceptibles, la lumière s'éteint peu à peu.

Brusquement de l'air est injecté avec force dans ma cage thoracique, mes poumons sont au bord de la rupture, une pression à rythme régulier m'écrase les côtes et le plexus. Essayent-ils de me réanimer ou me torturer ?!

Je tousse jusqu'à m'en faire mal au thorax. Je suis vivante. J'ouvre les yeux et c'est comme si cette actions réveillais mon ouïe. J'entends une sirène de pompier, un moteur de camion tournant à plein régime, une voix...

...: femme de 17ans ... convulsions ... asphyxie ... réanimée dans le camion ... Hôpital ...

Ces mots m'arrivent par vagues sans vraiment faire de sens, tous reste assez brouillé dans mon esprit.

Puis soudain, une lumière intense m'aveugle, je suis déplacée pour rentrer dans l'hôpital. Je reconnais bien l'odeur de l'hôpital, j'y ai passé une partie de mon enfance à attendre ma mère.

Elle ne dois d'ailleurs pas être loin. On m'emmène dans une salle de trauma mais les médecins se rendent vite compte qu'il ne peuvent pas faire grand chose pour moi. Je ne suis pas blessé, je ne souffre pas, ma crise est terminé, je suis en vie.

J'ai été admise dans le services pédiatrique à en juger pas les décorations enfantines au murs. Je déteste ce service, c'est le pire de tous. Car là, des bébés, des enfants souffrent de maladies incurables et meurent tous les jours.

Au primaire, quand j'attendais que ma mère ai fini ça journée on me disait d'attendre au service pédiatrique. Je m'y étais même fait des amis de mon âge. Devinez quoi, ils sont tous morts. Voilà pourquoi ce lieu ne m'inspire rien de bon: c'est un champ de bataille. Une guerre éternelle entre l'espoir et la mort, où aucun partis ne vaux mieux que l'autre.

Pour avoir côtoyé la mort à plusieurs reprises dans ma petite vie je vous le dis, la mort est une vielle amie. Certaines fois, elle su être là quand il fallait, et être perçu comme un soulagement. Un enfant qui souffre est parfois mieux mort que vivant vous savez. La mort prend la relève quand l'espoir s'épuise. Mais elle à aussi été au mauvais endroit au mauvais moment, et j'ai des tendances très rancunières.

SérotonineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant