La jeep s'arrête devant ma maison, je sourie à Isaac et l'embrasse. Une phrase me vient à l'esprit, trois mots simples. Je t'aime. En se moment présent j'aimerais avoir le courage de les lui dire, mais je ne le fait pas. Je ne sais pas réellement ce qui me retiens, mais je sort de la voiture sans avoir dis quoi que se soit.Quand je passe le seuil de la porte, la maison semble vide. C'est en montant à l'étage que je distingue un bruit étrange. Un battement régulier comme si quelqu'un tapais contre un mur. En me reprochant de l'origine du son je distingue aussi un grincement. Provenant de la chambre de mon frère.
Moi: tiens monsieur s'envoie en l'air.
Je m'apprête à rebrousser chemin quand je reconnais sur le sol un haut. Un magnifique haut a paillettes que j'avais offert a ma meilleure amie pour son anniversaire.
Elle n'est sûrement pas la seule au monde à porter ce haut. En réalité il pourrait aussi bien appartenir à une des nombreuses conquêtes de mon frère. Mais le soupçon est là, et il me fait ouvrir cette porte.
Moi: c'est pas vrai.
Matteo: Elza... T'es là...?Alexandra ne dit rien. Elle recroqueville dans la couverture comme pour cacher son corps, ce qui est stupide car je l'ai déjà vu nue sans que cela me dérange plus que ça. Mais aujourd'hui elle est nue dans le lit de mon frère...
Moi: toi, tu t'habilles et tu dégages de chez moi. Et toi... Putain toi t'es le plus grand connard que le monde ait fait.
Matteo: Elza aspetta !!(Aspetta: attends)
Je claque la porte avant même qu'il ne puisse ajouter quoi que se soit.Je suis sur le balcon accompagnée d'une clope quand j'entends la porte de la chambre claquer et la baie vitrée s'ouvrir quelques instant après.
Moi: dégage.
Alexandra: Elza s'il te plaît...
Moi: s'il te plaît rien du tout t'es qu'une pute. Une salope de la pire espèce. Non mais sérieux t'as quoi dans le crâne pour te taper le frère de ta meilleure pote, t'aurais pas pu aller trémousser ton p'tit cul ailleurs.
Alexandra: entre nous qui est celle qui se respecte le moins dis moi ? Celle qui n'a jamais couché avec quelqu'un d'autre que le frère d'une amie ou celle qui a enchaîné les plans culs depuis le début du lycée ? Hein qui est...Je ne tiens plus en place. Mon sang bouillonne dans tout mon corps. Je lui décolle une droite magistrale en pleine mâchoire avant même qu'elle ne termine sa phrase.
J'assiste impuissante aux conséquences de mon acte. Le corps de ma meilleure amies s'écroulant sur le carrelage de la terrasse. Sa tête heurtant la rambarde de sécurité. Sa perte de connaissance.
Je suis dans le couloir de l'hôpital. La famille d'Alexandra m'épie du coin de l'œil. Mon frère fait les cents pas dans le couloir, en me fusillant du regard chaque fois qu'il me passe devant.
Ce n'est pas mon coup qui a provoqué son comas. Encore heureux. Mais il a été assez puissant pour lui faire perdre l'équilibre. Et, concours de circonstance incroyable, la force du coup combinée à celle de la chute de concentrant uniquement sur l'arrière de son crâne a provoqué un traumatisme crânien.
Ma mère arrive un air rassurant sur le visage. Elle échange quelques mots avec la famille de mon amie. Je suppose qu'elle s'est réveillée puisqu'ils partent tous en direction des chambres. Je ne les suis pas, j'avais juste besoin de savoir qu'elle allait bien et elle va bien. Je quitte l'hôpital de toute façon je suis très certainement la dernière personne qu'elle souhaiterai voire à cet instant.
Je monte dans le bus qui me ramène chez moi. Alors que Thunderstorm de Soja résonne dans les oreilles, je prends la décision de passer au café de Stéphan. Je ne bosse pas le dimanche, mais un peut-être à t'il besoin d'aide ? Je descend du bus et marche en direction du bar, quand j'ouvre la porte une forte odeur de caféine m'envahit.
Moi: salut patron ! Je m'ennuie je peux t'aider ?
Stéphane: bien volontiers ma belle c'est plus tôt calme pour l'instant mais l'heure de l'apéro approche.L'heure de l'apéro, l'heure des alcoolos. J'enfile mon tablier et vais essuyer les tables vides.
...: salut beauté.
Oh merde.
Moi: tu veux quoi ?
Ethan: c'est pas comme ça qu'on parle à un client. Je suis le roi ici.Je vais lui en coller une. Je vais vraiment exploser sa sale petite tronche sur la table si il continue. C'est avec la voix la plus hypocrite du monde que je lui réponds.
Moi: qu'est-ce que je vous sers votre majesté ?
Ethan: ton beau p'tit cul chez moi dès que t'as fini de bosser. Et puis tant que t'y es met moi une autre bière, une Grim pression et fait pas trop de mousse hein.Après une petite révérence je vais lui préparer sa bière. J'hésite un instant a y mettre du liquide vaisselle, mais quel intérêt ? Autant je satisfaire en priant pour qu'il parte vite. Je vais lui servir sa boisson et me prend une main aux fesses au passage.
Ethan: tu te souviens comme on s'amusait bien avant que tu sorte avec ton teubé ? Avoue que ça te manque, avoue qu'il ne te fera jamais crié comme moi.
Moi: crois moi, tu aurais beaucoup à apprendre de lui.Son visage se déforme en une expression de haine intense. Il m'attrape le bras d'un main ferme.
Ethan: ne t'imagines pas que tu vas t'en sortir comme ça ma petite, je t'attend au tournant tu verras.
Je me dégage de son emprise et retourne derrière le bar. Comme j'aimerais qu'Isaac soit là, je pourrais toujours l'appeler mais il est tard et je suis une grande fille. Je suis forte, il ne peux rien me faire, on est dans un bar peuplé de monde. Et quand bien même, Steph serait tout à fait en mesure de le soulever et le jeter dehors, je l'ai déjà vu faire avec les alcooliques du vendredi soir.
Stéphane: ton service est fini depuis 20minutes au moins, déjà que légalement je peux pas te faire travailler le dimanche si en plus je te fais travailler jusqu'à cette heure si... tu comprends ?
Moi: laisse moi rester encore un peu s'il te plais.
Stéphane: ce mec t'emmerde tu veux que je le vire ?
Moi: s'il te plaît oui, il me fait flipper j'ai peur qu'il me suive jusque chez moi si je part maintenant.
Stéphane: t'inquiète y'a pas de risque.Je regarde Steph se diriger vers lui, il n'a même pas besoin d'employer la force ou la menace. Ils restent tous les deux calme, Ethan se lève et se dirige vers la sortie en me faisant un clin d'œil avant de quitter les lieux.
Stéphane: il n'a pas fait d'histoire, je lui ai dis qu'il ne pouvait pas rester s'il ne comptais pas consommer à nouveau.
Moi: niquel merci beaucoup.
Stéphane: tu peux y aller tu sais c'est assez calme ce soir.Comme si le karma était en ma faveur ce soir un groupe d'une quinzaine jeunes font leurs entrée.
Moi: un coup de main peut-être ?
Stéphane: allez c'est pas de refus.Deux heures plus tard, je fini enfin mon service. Stéphane m'a assuré qu'il me payerais les heures supplémentaires, je n'ai donc aucun soucis à me faire. Aucun.
Fait chier.
Je ne suis pas sûre, mais je n'ose pas m'approcher, je crois reconnaître la voiture d'Ethan au fond du parking. Il n'aurait pas pu attendre 2 heures rien que pour m'emmerder un peu plus ?
Je décide de longer le mur et de courir jusqu'à l'arrêt de bus, en espérant que ce ne soit pas lui, que je suis paranoïaque. Mais deux mains puissantes me plaquent contre le mur et me couvrent la bouche.
Ethan: chuuuut ma jolie on va bien s'amuser.

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Sérotonine
NouvellesLa Sérotonine est un neurotransmetteur, un petit wagon transportant joies et peines, et tant d'autre chose encore... Je m'en serait bien passée pourtant, j'aurais aimé faire taire tout ce bruit. Le lourd bruit sourd des émotions... Quelle ironie qu...