Nous voilà toute les deux en route pour la mairie de Bergerac. Il est 9h50, l'établissement ouvre ses porte dix minutes plus tard. Nous voulons être les premières et avoir tout notre temps pour récolter le maximum d'informations.
Au comptoir, la dame, âgée d'une quarantaine d'année et très joliment habillée, reconnaît Louise dû au sujet du coup de fil d'hier. Elle nous a ensuite dirigé vers la pièce où se trouvait le registre. Il fait calme dans la pièce claire et aérée. Des tables en bois clair et de forme ronde sont disposées géometriquement. On nous a invité à nous asseoir à l'une d'entre elles et la dame a posé l'énorme livre devant nous. Une fine couche de poussière grise recouvrait le bouquin aux pages jaunies. Nous voilà devant une réponse à nos questions. J'espère de tout mon coeur que le nom de cet homme mystérieux, auquel je suis apparement marié ce trouve dans ce registre.- " Prêtes ?" Me questionne Louise.
- " Archi prêtes !" Lui repondis-je
- " Allons y !"
Louise a ouvert le registre d'un geste lent, nous avons rapidement cherché le mois de juin. Arrivées ensuite à la onzième date, un samedi d'ailleurs, voilà que la liste se dresse sous nos yeux. Un énorme sourire est affiché sur mes lèvres légèrement couvertent d'un gloss rose pâle. Mon index parcours la liste de bas en haut plus ou moins lentement, j'ai a peine réappris à lire il y a quelques mois. Nous regardons attentivement chaque Leila, chaque prénom commençant par la lettre K. À part quelques Kevin, ou quelques Laura, rien ne nous indique qu'un mariage correspondant ai eu lieu ce jour là.
- " Bon..." Dis je en refermant le registre, la voix pleine de déception.
- " Ce n'étais pas la bonne solution..."
J'ai alors repoussé le livre sur la table et nous nous sommes levées. La tête basse nous quittons l'établissement, en veillant à remercier la dame si gentille.
Dans la voiture, je désespère. J'étais tellement persuadée de trouver un infime indice qui me donnerait les moyens de continuer mes recherches. Je vais devoir en parler à maman c'est quasiment sûre...
Louise me propose de passer manger un bout en ville, car mine de rien notre matinée s'est déroulée le nez dans le livre. J'accepte volontier sa proposition, j'aime tellement passer du temps sur la terrasse d'un restaurant typique. J'aime prendre le plaisir de regarder les gens passer, des gens avec la joie de vivre, j'aime profiter de la vie.
Nous prenons un simple sandwich et nous nous installons sur un banc dans un magnifique parc arboré. C'est le début du printemps, voilà pourquoi de jolies fleurs roses fleurissent les cerisiers du Japon. Leur odeur embaume notre odorat, prêt à redécouvrir les senteurs d'été. Les oiseaux chantent le soleil, nous dévorons notre en cas en papotant.- " Alors, on fait quoi maintenant chef Leila ?"
- " J'en sais rien, pourquoi on est pas dans le registre, c'est obligatoire pourtant..."
- " Tu crois que c'est pas en rapport avec tes origines ?"
- " Comment ca ?"
- " Peut être que les gitans ne se marient pas à la mairie Leila..."
- " Ah...J'en sais rien, tu crois que sur internet ils le dirait ?"
- " Il faut aller voir ! On y va ?"
- " Ouais, merci pour ce petit repas vite fait ma Lou !"
Elle a sourire et nous avons quitté le petit parc aux arbres roses et chantant.
En reprenant la voiture, nous tombons sur l'interview de notre chanteur préféré, Louise et moi sommes fan de Soprano. Nous aimons sa façon de parler, son talent pour l'écriture, sa simplicité et son humour. Louise me la fait découvrir dès ma sortie du coma. J'ai trouvé dans ses textes, une vérité et un espoir. Je prend le temps de monter le son, nous sommes toutes deux concentrées pour ne rien manquer, et rigolons librement quand Sopra lâche une blague à la marseillaise. Il est sur NRJ car sa nouvelle chanson est sortie il y a quelques jours. No me mires mas a été faite en duo avec le gagnant de The Voice. Le fameux Kendji Girac est avec lui pour l'interview. Je connais ce gars de loin, il est connu chez les gens du voyage mais je ne me suis jamais attardée sur ses musiques et son talent. Soprano n'arrête pas de rire aux blagues de l'animateur, qui est pour moi, aussi con qu'une valise sans poignée.- " Ce gars est vraiment extraordinaire !" Me dit Louise en regardant la route, les mains figées sur le volant.
- " Tellement, il se prend pas la tête !"
- " C'est bien le seul je crois..."
Je rigole face à l'air blasé qu'elle utilise. Les graviers du camp résonnent dans les pneus, quelques personnes errent et nous font signe quand on klaxonne pour passer. Louise se gare devant mon emplacement et nous sortons en parfaite synchronisation.
Je saisis les clés et ouvre ma fidèle caravane, celle qui me protège mieux que personne. Louise me suit, nous retirons nos chaussures et nous laissons tomber sur le lit.- " Alors..." m'exclamais-je en tirant mon ordinateur sur mes genoux.
- " Les gitans se marient t'ils à la mairie ?" Me suggère Louise.
J'insère sa phrase exacte dans la barre de recherche et appuie fermement sur la touche Enter.
Les résultats arrivent à une vitesse folle. Je clique que le premier lien, il a l'air complet. Le site sur le quel nous sommes dirigées explique en long et en large les traditions gitanes. Louise me lit à haute voix les informations les plus importantes. Rien ne nous convient, ils ne précisent pas.
Les autres liens ne répondent pas à notre question, alors nous lâchons l'affaire, déçues, ça c'est clair.- " On ne doit pas en rester là " Lancais-je.
- " Ah oui ? Comment tu vas faire, je crois que c'est mort Leila..."
- " Je vais en parler à maman, pas le choix, je dois au moins lui demander si les gitans se marient à la mairie..."
- " Ne prend pas de risques..."
- " Mais non, de toute façon je fais ce que je veux !"
- " Oui c'est vrai ! Tu as raison ! "
J'explose de rire et je lui lance amicalement un coussin sur la tête. Une petite bataille commence entre nous juste pour rigoler, j'adore ces moments avec Louise.
***
Coucou tout le monde,
On est jeudi, ce qui signifie : Chapitre 2 !J'ai adoré écrire cette partie, j'ai hâte d'avoir vos avis, vos pensées....
A jeudi prochain, je vous embrasse 💋Margaux
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Après Quatre Ans...(K.G)
FanfictionCet accident a fait de moi une fille inutile. Amnésique depuis ma sortie du coma, je dois tout réapprendre petit a petit. Après quatre ans, voilà le titre de l'histoire que je vais essayer de vous raconter, ma bataille à retrouver ce que ma famille...