Sixième chapitre

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Point de vue d'Elena:

Deux semaines s'étaient écoulées depuis la soirée, je passais le plus clair de mon temps avec Darryl. Il m'apportait la sérénité dont je manquais, sans le savoir je m'attachais un peu plus à lui et nous devenions inséparables. 

Cependant, une autre personne avait fait une entrée fracassante dans ma vie, celle-ci n'était autre que Nek. On se croisait souvent sur le lieu de notre première rencontre, soit disant par hasard, mais nous savions pertinemment que si l'un y allait, l'autre y serait. 

Pourtant, chaque jour je sentais mon mal-être s'agrandir. Mes cauchemars se faisaient plus intenses et semblaient plus réels, mes insomnies plus récurrentes. Je sentais mes nerfs lâchés, les joints ne m'empêchaient plus de pleurer, je n'avais plus envie de rien, et les idées macabres hantaient ma tête. 

Je crois qu'il est temps pour moi que je parle, il faut que je me résigne à l'idée que je ne peux pas garder ça éternellement pour moi, ce n'est plus vivable. Sans vraiment réfléchir, je pris mon sac et me dirigea au parc. Sur le chemin, je marchais sans me presser, j'admirais chaque coin de rue, comme si je redécouvrais la rue qui se trouvée devant mes yeux. 

Quelques minutes de marche plus tard, je me trouva dans le parc, je le traversa et me dirigea directement devant l'étang. J'étais pour le moment seule. Et si aujourd'hui il ne venait pas? C'était peut être une signe, je ferai mieux de garder cela pour moi finalement. Alors que des centaines de questions se bousculaient dans ma tête, et que je n'étais absolument plus sûre de ma décision, je sentis Nek s'asseoir lourdement à mes côtés.

Nek: Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer de moi!

Elena: Pourtant tu continue de venir!

Il sourit, forcé de reconnaître que nos rencontres répétées ne sont plus le simple fruit du hasard. Il commença à me raconter sa journée, il avait passé son samedi avec Framal et Mekra, que j'avais déjà croisés quelques fois auparavant. Puis il m'avoua qu'il était naturellement venu ici, et qu'il avait pris goût à ce petit rituel. Un léger sourire se dessina sur mon visage, puis je me rappela de la raison de ma venue.

Elena: Nek, tu avais raison, il faut que j'en parle.

Son visage se durcit. 

Nek: Enfin. Bah vas y je t'écoutes frangine. 

 Je pris alors une grande inspiration, puis pris la parole, bien déterminée à me libérée de se fardeau.

Elena: Aussi longtemps que je me souvienne, mon père a toujours eu des problèmes d'alcool, mais ça n'avait jamais poser de problèmes, et l'on va dire que ça restait discret. Puis il y a eu le divorce de mes parents, je devais être âgée de 7-8 ans, et bizarrement je ne l'ai pas mal vécu. J'allais un week-end sur deux chez lui, j'étais sa "princesse", il nous couvrait d'amour mon frère et moi. Par contre ces problèmes d'alcool se sont accentués les mois suivants. Il buvait de plus en plus, et il a commencé à avoir des paroles déplacées envers moi, mais je n'ai pas vraiment compris ce qui se passé, pour moi soit il ne le pensais pas, soit il ne savait plus ce qu'il disait. Ensuite j'ai fêtais mes 11 ans, et mon corps de jeune femme a fait son apparition, ce qui n'a pas échappé aux yeux de mon père. C'est d'ailleurs à ce moment là qu'il a commencé à me toucher, chaque week-end que je passais chez lui. Il a plusieurs fois tenté de me violer,et dieu merci, je ne sais pas encore comment l'expliquer, mais j'y ai échappé à chaque fois. Toute cette histoire a durée 1 an, ensuite je suis devenue agressive, et il a arrêté, bien qu'il continuait à tenir des propos déplacés, ou il s'amusait à m'humilier et me rabaisser dès qu'il le pouvait, par contre ça, ça à duré jusqu'à cet été. Enfin disons jusqu'au jour où il m'a dit que je n'étais qu'une bonne à rien, et que j'avais rater ma vie, à partir de ce moment là j'ai décidé de couper les ponts avec lui. Ma mère et mon frère qui ne sont pas au courant de ce qui s'est passé ont du mal à comprendre ma réaction, mais je ne peux pas leur dire, ça foutrait leur vie en l'air. T'es le premier en qui j'ai réellement confiance Nek, donc s'il te plait ne me déçois pas.

Les larmes que j'avais retenues tout au long de mon récit jaillirent de mes yeux et dévalèrent sur mes joues. Nek n'avait pas prononcé un mot, il m'avait juste attentivement écouté, comme j'en avais besoin. Je me sentis libéré d'un poids lourd, j'avais enfin réussi à parler. Cependant le silence de Nek commençait à m'inquiéter. Je sentais cependant son regard posé sur moi, mais j'étais incapable de le défier. C'est alors que je sentis son bras s'enrouler autour de mon cour et me plaquait contre son torse. Mes larmes s'intensifièrent, il murmura alors au creux de mon oreille une phrase qui je pense restera encrée en moi toute ma vie.

Nekfeu: Je te lâcherai jamais Elena, tu as ma promesse.

Quelques minutes après, je me calma et sécha mes larmes. Nous relâchâmes notre entreinte, puis il alluma un joint. Il tira plusieurs taffes, puis il me le tendis. Je savourais chaque inspiration ainsi que chaque recrachée de cette fumée blanche qui s'évaporée de ma bouche. Nek me regardait avec insistance, après quelques instants il pris la parole.

Nekfeu: Pourquoi tu le dis que maintenant?

Elena: Parce que l'unique fois où je l'ai menacé de le balancer, il m'a répondu que personne ne me croirait, et qu'il dirait que j'étais consentante.

Nekfeu: Quel bâtard. Et tu sais quoi, ce soir il y a une soirée chez Mekra, vient avec moi. De toute façon, Darryl t'aurais proposé à mon avis. Ca te fera du bien!

Elena: T'as surement raison, bon et bien je vais rentrer me changer, on se voit ce soir alors?

Nekfeu: A ce soir!

Il me claqua une bise sur chaque joue puis partit dans la direction inverse que la mienne. Je rentra chez moi, soulagée d'avoir parlé à quelqu'un. Nek était maintenant quelqu'un d'important pour moi. J'étais regonflée à bloc pour affronter la vie, et surtout en profiter.


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