Huitième chapitre

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Point de vue d'Elena:

On a tous était confrontés à la solitude à un moment de notre vie. Généralement c'est après une déception amoureuse, ou une trahison d'un ami dont on ne connaissait pas le côté noir, mais le sentiment reste le même, et il finit par se dissiper après quelques jours. Pourtant je ne voyais plus la fin de ma solitude, elle me paraissait devenir plus grande et plus profonde de jours en jours. J'étais vide, incapable de ressentir toutes émotions. C'est comme si mon coeur s'était éteint, qu'il ne battait plus, étouffé sous une couche noire que l'on pourrait représentait par mon désespoir. Et si c'était la fin? J'ai souvent pensé que certaines personnes étaient plus faîtes pour la mort que pour la vie. Et si j'en faisais partie? Après tout, qu'elle était ma place ici? Ça fait 17 ans que je suis sur cette terre, et 17 ans que je cherche ma place dans ce monde qui m'étouffe.

J'étais emmitouflée sous ma couette, les écouteurs plantés dans mes oreilles. C'était devenu ma position habituel depuis 3 jours. Les vacances de la Toussaint ayant commencées, plus rien ne m'obligeait à me lever, à faire un effort pour cacher mon vrai visage. Je n'allais plus au parc, Nek m'avait d'ailleurs plusieurs fois envoyé des messages me demandant où je me trouvais. Messages auxquels je ne répondait pas, ni aux siens, ni à ceux de Darryl, Marylou et tout l'Entourage. C'était égoïste de ma part, mais je voulais voir personne, dans ces moments là, je ne suis absolument pas de bonne compagnie, et je ne voulais pas qu'ils me voient sous cette facette de ma personnalité. De plus, entre Darryl et moi c'était installé une certaine gêne depuis le lendemain de la dernière soirée.

FLASHBACK

On était sur le chemin de mon appartement, Darryl m'avait proposé de me ramener chez moi et j'avais timidement accepter. Mes vêtements étaient imprégnés de son odeur après avoir passé la nuit dans ses bras. Il ne s'était rien passé, ni un baiser, ni rien d'autre. Pourtant Dieu sait que j'en rêvais, tous mes membres m'appelaient à lui, j'enviais plus que tout au monde ses lèvres. Nous étions désormais en bas de mon immeuble, il me pris dans ses bras en guise d'au revoir. Je resserrais notre entreinte, ses bras étaient devenu mon endroit favori, mon nouveau paradis. Il déposa un léger baiser sur ma joue droite, c'est alors que je décida de me jeter à l'eau, c'était maintenant ou jamais. Je tourna délicatement mon visage et lia nos lèvres. Mais rien. Aucuns sentiments, aucuns frisons. Après quelques secondes, il me pris par les épaules et se recula. Sa surprise et sa gêne se lisait sur son visage.

Darryl: Désolé Elena, je ne savais pas que... Mais t'es une amie pour moi.

Elena: Non ne t'en fais pas, c'est moi qui suis trop conne.

Je tourna les talons et rentra le plus vite possible dans mon immeuble, désireuse de ne plus croiser son regard pendant un long moment après ce moment terriblement gênant.

FIN DU FLASHBACK

J'enfoui ma tête dans mon oreiller en me rappelant de ce moment gênant. Depuis il m'avait envoyer des dizaines de messages pour s'excuser, me demandant que l'on est une discussion, me disant qu'il tient à moi ou certains me suppliant de répondre. Cependant je préférais rester dans le silence, la honte me hantait trop.

 C'est alors que j'entendis la sonnerie de l'appartement retentir, je n'y prêta pas plus d'attention, pensant que c'était surement des amis à mon frère. Tout à coup j'entendis une voix qui me sembla familière. Non, c'est ton esprit qui te joue des tours, pauvre folle pensais-je. J'entendis des pas ce dirigés vers ma chambre. La porte s'ouvrit doucement dans un grincement qui me parut interminable et laissa apparaître la silhouette de mon invité surprise. Il arborait un sourire moqueur sur son visage, je me rendu compte alors que je me trouvais en pyjama pourri, les cheveux en bataille et une mine digne d'un zombie. Je passa ma main dans les cheveux en essayant de me recoiffer tant bien que mal et bafouiller des choses incompréhensible. Tandis qu'il s'assit lourdement à mes côtés sur mon lit sans aucune gêne, toujours avec son sourire moqueur collé au visage.

Nekfeu: Merde fallait me dire que tu te préparais pour jouer la doublure d'un zombie?

Elena: Mais qu'est ce que tu fais ici?!

Nekfeu: Bah on a plus de nouvelles de toi, alors on commençait à s'inquiéter, et tout le monde avait peur de se faire recaler si on venait chez toi. Alors j'ai demandé ton adresse à Darryl et je me suis ramené.

Elena: Ah...

Nekfeu: Il s'inquiète pour toi, tu sais...Et moi aussi!

Elena: Il ne faut pas, je vais bien.

Nekfeu: On sait tous les deux que tu mens. Putain Elena, je suis au courant moi, parle moi!

Elena: Pourquoi tu ne vas pas emmerder ta jolie brune plutôt que moi?

Nekfeu: Pardon? Chloé?

Elena: Oui!

Nekfeu: Mais c'est fini avec elle ahaha! En fait t'es jalouse! dit-il en me pincent la joue.

Elena: Pas du tout, tu fais ce que tu veux.

Nekfeu: Exactement! Bref, tu ne penses pas que ça serait mieux d'en parler à ta mère?

Elena: Non.. A vrai dire j'y est un peu réfléchis..Et je me demande si voir un psychiatre ne serait pas mieux?

Nekfeu: Bof.. J'y est jamais cru moi, à ses trucs de psy, mais quand je te vois comme ça, je pense que tu devrais essayer..

J'haussa la tête en guise de réponse, puis il tira la couette pour s'y enfouir, je le regarda faire sans dire un mot, attendant qu'il s'explique.

Nekfeu: Tu veux continuer à faire la marmotte? Ok! Mais je ne te laisse pas seule, je t'en ai fait la promesse non? Par contre tu vas me faire plaisir et répondre à tout le monde, parce qu'ils s'inquiètent. Et moi je m'occupe de toi, ça marche? Et habille toi merde, je suis pas un garçon facile!

Elena: Pourquoi tu fais ça?

Nekfeu: T'occupe. Ça marche ou pas?

Elena: Ça marche.


Il sourit et passa son bras autour de mon cou. Il alluma mon ordinateur et mis une comédie américaine, puis me parlait de tout et de rien. Je me surprenais parfois à le regarder pendant de longues secondes, me demandant pourquoi il faisait autant pour moi. Et je commençais alors à mesurer la chance que j'avais d'avoir quelqu'un comme lui à mes côtés. Peut être que la vie commençait à me sourire, que ce n'était finalement pas la fin. Au contraire, et si c'était le début?

LePassageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant