LePassage

Vingt-septième chapitre

Point de vue d'Elena:

Mon réveille affiche dix heures trente-sept. Il est actuellement dix heures trente-sept et j'ai encore la tête enfouie dans mes oreillers. Je pense, comme toujours. Des fois je me dis que je passe à côté de ma vie à force de trop penser, j'ai toujours la tête dans les nuages et souvent les gens me le reprochent. Ce n'est pas de ma faute si mon esprit divague sans arrêt, je suis comme ça, je parle peu, j'observe et je réfléchis.Ça n'a pas que des mauvais côtés, comme j'observe beaucoup, je discerne mieux les personnes qui ne sont pas sincères. 

 Cette fois-ci, mes pensées étaient destinées au bac, dont les épreuves commençaient très bientôt. Les vacances de Pâques venant de commencer, je comptais bien accentuer mes révisions. J'étais assez confiante, j'ai toujours été bonne élève, avec certes un comportement qui laissait des fois à désirer, mais j'avais toujours réussis à obtenir de bons résultats. 

Je m'imaginais un programme de révision répartit sur mes deux semaines de vacances quand j'entendis quelqu'un toquer à la porte de l'appartement. Je tendis l'oreille pour écouter qui s'était, et fut plus que surprise de reconnaître sa voix. A cet instant précis, mon cerveau surchauffa. Qu'allais-je faire? Aller lui parler? Pff, et pourquoi pas lui faire la bise tant que j'y suis! Mais que foutait-il ici? Ça faisait des mois que je n'avais pas entendu parler de lui, et voilà qu'il refait surface. 

Je sentis le feu monter en moi, la colère était toujours là, après toutes ses années, elle n'avait pas disparue, et ne disparaîtra surement jamais. J'inspira intensément puis expira pour me calmer un minimum. J'ouvra la porte de ma chambre et entra dans le salon, il se tenait debout devant ma mère, avec son regard que je connaissais que trop bien, celui qui disait "je regrette mes erreurs, je vais changer, reprend moi.". Et ma mère qui tournait la tête pour ne pas avoir à faire face à ce regard. 

Je racla la gorge pour faire signe de ma présence, ma mère se tourna vers moi, le regard perdu, et baissa les yeux quand elle vit le mien qui se voulait dur. Je ne pouvais contrôler ça, quand il se trouvait dans la même pièce que moi, c'était la haine qui s'emparait de mon corps, et c'était uniquement elle qui me contrôlait, rien d'autre. Quand il tourna la tête vers moi, il sortit son sourire le plus faux du monde, ce sourire là aussi je le connaissais par coeur. Il me donnait la nausée.

Patrick: Elena, ça fait longtemps!

Elena: Pas assez à mon goût. Qu'est ce qu'il fait là? dis-je à ma mère.

Patrick: Je voulais juste parler avec ta mère.

Elena: Et moi je m'adressais à ma mère. Bon je me casse, à ce soir.

Je partis dans ma chambre m'habillait, coiffa mes cheveux en un gros chignon et ne perdis pas de temps à partir de l'appartement. Je m'alluma une clope et me dirigea dans mon parc favoris. Je me mis cependant sur un banc plutôt que de me poser dans mon coin secret. Je me mis à penser qu'avec Ken nous y allions de moins en moins, et que de mon côté, je n'y allait plus du tout sans lui. Peut-être que je n'en ressentais plus le besoin tout simplement. Je n'avais plus le besoin de me cacher, ni même quelque chose à cacher.

Trois cigarettes plus tard, j'en avais marre de me retrouver seule, alors je décida d'appeler Darryl. Ça faisait longtemps que l'on ne s'était pas retrouvés tout les deux, à vrai dire, on s'éloignés un peu en ce moment, sans le vouloir. Notre amitié ne s'évaporait pas, mais ces derniers temps, mais sans s'en rendre compte, une espèce de routine étrange s'était installée entre nous.

Bip, bip, bip... Il décrocha et je lui proposa de venir me rejoindre au parc. Il répondit positivement et quinze minutes plus tard, je vis sa grande silhouette se dirigeait vers moi. Cependant, une atmosphère bizarre régnait entre nous deux. On discutait tranquillement, mais je le sentait distant. Quelque chose n'allait pas, et je le sentait.