LePassage

Seizième chapitre

Point de vue d'Elena:

"-Elena: Nek, qu'est ce qui ne va pas?

-Nekfeu: Rien.

-Elena: Tu ne me fais pas confiance?

-Nekfeu: Si.. Mais c'est que...

-Elena: C'est quoi?

-Nekfeu: Toi. "

Moi? L'incompréhension se lisait sur mon visage. Je ne comprenais pas sa réaction. Je ne pensais pas avoir fait quelque chose de mal à son égard. Au contraire, je ne l'avais pas collé de la soirée, je lui laissais sa "liberté" qu'il chérissait tant. Nous avions peu parlés ce soir, et tout m'avais paru normal, j'étais de bonne humeur et il semblait l'être aussi.

Elena: Pardon?

Il ne répondit pas, tourna rapidement la tête en ma direction et plaqua ses lèvres contre les miennes, puis se retira aussi vite. Je resta immobile, les yeux écarquillés dû à ce baiser des plus surprenants. Lui, c'était remis à fixer l'étang, tout en allumant un énième joint qu'il pinça de ses fines lèvres, tira une longue latte, puis recracha tout doucement la fumée blanche et épaisse de sa bouche. Son silence m'agaçait. Ma tête était remplie de questions qui demeuraient sans réponse face à son mutisme.

Elena: Putain mais répond moi!

Nekfeu: Le truc c'est que je n'ai pas non plus les réponses aux questions que l'on se pose...

Il avait sortit ça l'air si détaché qu'une vague de frissons parcoururent mon échine. Je lui retira le joint qu'il coincé entre ses lèvres, puis le porta à ma bouche pour tirer plusieurs lattes. Nous restâmes comme cela durant plusieurs minutes, accompagnés d'un silence pesant. 

Cependant, je sentis une main attraper la mienne, des doigts enlacés les miens. Je pourrai la reconnaître entre mille. Je ne lutta pas plus longtemps, et resserra sa main tout en faisant un mouvement circulaire sur sa paume. Nous savions tous les deux qu'entre nous il y avait beaucoup plus que de l'amitié. Mais avouer que l'amour nous liés était encore impossible. Notre fierté nous en empêchait, nous étions prêt à tout sauf avouer que nous étions dépendant l'un de l'autre, ou tout simplement dépendant de quelqu'un. 

Puis il y avait nos soucis personnels, nous étions perdus dans nos pensées, dans notre équilibre. J'en savais très peu sur ceux de Nek, il en disait peu, je sentais qu'en parler le gênait. Parler ne l'aiderait pas, son truc à lui était de poser ses sentiments sur le papier, et de les rapper. Mais je savais que le peu qu'il me disait, était tout ce dont j'avais besoin de savoir, et que je ne devais pas chercher à en savoir plus, cela ne servirai à rien car il n'en dirai pas plus, tout simplement car il n'y avait rien d'autre à dire.

 La réalité était que notre vie ressemblait à un putain de stéréotype de cette jeunesse désevrée. La vérité est que nous rêvions de nous aimez, de vivre comme nous en avions l'envie, de braver touts les interdits possibles et inimaginables, de trouver ne serait-ce qu'une once d'adrénaline pour nous prouvez que nous sommes vivants. Nous voulions juste être ensembles sans être interdit de ce luxe à cause de notre fierté. Mais tout cela était impossible, c'était con, mais c'était comme ça. Nous étions destinés à souffrir. Cela nous convenait pas, mais le destin en avait décidé ainsi, alors il en était ainsi.

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Point de vue de Ken:

Je rentra chez moi après une journée de cours des plus ennuyantes. Je me posais encore la question de ma présence dans ce lycée. Les cours ne m'intéressaient pas, et même si mes notes arrivaient plus au moins à se maintenir, je ne travaillais pas. Même les professeurs ne croyaient pas en moi, jugeant mon comportement indiscipliné, dérangeant tout la classe. C'est vrai que les fesses d'Alice m'intéressent beaucoup plus que le nombre de bidonvilles au Brésil. Je savais que le lycée n'était pas pour moi, ses informations ne me serviront strictement à rien plus tard. J'ai trouvé ma vocation, je sais que je suis fais pour le rap. Ce que je ressens quand je rap, je ne le ressens nul part ailleurs. Je sens chacun de mes membres vibraient, je hurle les sentiments que je suis incapable d'exprimer en temps normal. J'aime manié la langue française, j'aime être écouté par les autres rappeurs et les gens. J'aime être vivant.