Onzième chapitre

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Point de vue d'Elena:


Je ferma la porte derrière moi, les mains tremblantes tel un prisonnier près à entendre sa sentence, les battements cardiaques se faisant tellement forts que j'eu l'impression que mon coeur pouvait jaillir de ma poitrine d'une minute à l'autre.

 C'est avec surprise que je découvris le salon désert, pourtant rien n'avait bougé depuis mon départ. La chaise sur laquelle ma mère était assise il y a quelques heures auparavant n'était pas rangée, les diverses papiers administratifs étaient toujours éparpillés sur la grande table tandis que la télé était encore allumée sur la même chaîne. 

On se serait crût dans un décor de film dans lequel la ville aurait été désertée de tous ses habitants après une terrible attaque de zombis. Je fus cependant interpeller par un bruit provenant de la chambre de mon frère, je me dirigea rapidement vers celle-ci et souris devant le tableau qui se présentait à moi lorsque j'ouvris la porte. Mon frère s'énervait tout simplement sur sa manette de jeux vidéos. Il interrompit alors sa partie quand il s'aperçut de ma présence.

Elena: Ça c'est bien passer ta journée?

Nathan: Oui, je l'ai passée avec Cyril et Arnaud. Et toi?

Elena: C'est bien. Moi aussi. Dis-moi, tu sais où est maman?

Nathan: Oui, elle est partit se couchée, elle avait l'air bizarre... Tu sais ce qu'elle a?

Elena: Non. Bon je te laisse jouer.

Je le laissa vaquer à ses occupations sur ses mots puis referma sa porte. Je remarqua que la chambre de ma mère était fermée et qu'aucun bruit ne s'en dégageaient. 

La dernière phrase de mon frère résonnait dans ma tête "elle avait l'air bizarre". Et si j'avais mal fait? J'avais encore une fois penser égoïstement à ma petite personne, et j'avais réussis à lui faire plus de mal qu'autre chose. Je décida de me réfugier dans ma chambre, mis ensuite un album quelconque en fond de musique puis m'allongea sur mon lit et laissa libre court à mon imagination.

Cela faisait maintenant plus d'une heure que j'étais dans la même position, mon album étant finit, le silence régnait dans la pièce. C'est à ce moment que j'entendis ma porte s'ouvrir, laissant apparaître la silhouette de ma mère, ses yeux gonflés laissaient devinés qu'elle avait pleurée, ce qui me provoqua une terrible douleur au ventre, je m'en voulait de lui faire subir une chose pareil.

 J'étais maintenant assise en tailleur sur mon lit, regardant mes pieds, honteuse comme une petite fille ayant commis une bêtise. Elle s'assit à son tour à mes côtés, puis pris doucement ma main entre les siennes. L'émotion se lisait dans son regard, que je n'osais à peine croiser.

Maman: Je suis désolée ma puce. Désolée de t'avoir obligée à aller chez lui quand tu ne le voulait pas, désolée de ne pas avoir su te protéger alors que tu souffrais, tout est de ma faute.

Elena: Non maman, s'il te plait, ne te sens pas coupable. Tu n'y es absolument pour rien, la seule fautif ici c'est moi. C'est moi qui est fait le choix de ne le dire à personne.

Maman: Non, j'aurai dû m'en douter, j'aurai dû deviner qu'il se passait quelque chose d'anormal.

Elena: Encore une fois tu ne pouvais pas le savoir, personne ne l'a vu. Même moi j'ai mis du temps avant de l'accepter.

Notre discussion continua encore une demie heure, les larmes s'entendaient dans nos voix et guettaient nos yeux. Nous en avions conclus de ne pas en parler à Nathan, du moins pas pour le moment. Et je lui avait clairement fais comprendre que porter plainte n'était pas dans mes plans pour les prochains mois, voir les prochaines années. Je fus soulagée de comprendre que cette histoire ne nous éloignées pas, mais qu'au contraire nous rendait d'autant plus complices.

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