Vingt-quatrième chapitre

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Point de vue d'Elena:




J'errais dans les rues de Paris d'un pas décidé. J'étais visiblement à la recherche de quelqu'un. Je balayais du regard les passants autour de moi, tous me regardaient comme si j'étais folle. Pire, comme si j'étais sale, comme s'ils savaient ce qui s'était passé. L'ambiance était oppressante.

  Pourtant je ne ressentais pas de peur, au contraire je sentais la rage monter en moi, comme une explosion. J'étais une bombe prête à exploser d'une seconde à l'autre. Soudain je le vis, au milieu de tous. Il souriait. J'avais envie de vomir.

 Je m'avançais vers lui, quand je sentis quelque chose dans ma main. Une arme. Je la regarda longuement, puis reposa mon regard sur mon père. Je pointa l'arme sur lui et son sourire s'effaça immédiatement. Il pleurait et tomba à genoux devant moi.



Papa: Elena non, je t'en supplie ne fait pas ça!


Elena: Dis le.


Papa: Jamais.


Elena: Alors meurs.



La dureté de mes propos me faisait froid dans le dos. Je ne me reconnaissais plus,ce n'était pas moi, mais mon coté sombre qui avait prit le contrôle de mon corps. Je le regarda droit dans les yeux, et appuya sur la gâchette. La balle vînt s'écraser sur son buste, transperçant de plein fouet son coeur. Mais rien, il étouffa un cri, se releva, puis redressa la tête. 

Il était maintenant beaucoup plus grand que moi et me regardait de haut. Son sourire revînt sur son visage, avant de laisser place à un rire effroyable et strident à en glacer le sang. Le décor autour de moi se faisait de plus en plus sombre, les bâtiments se resserraient sur moi, jusqu'à ce que je m'engouffre dans de néant.


Je me réveilla en sursaut, brûlante. Les cheveux ainsi que la couverture me collaient la peau. Mon souffle quant à lui était court et hésitant. C'était le troisième cauchemars comme celui-ci en une semaine et ils se faisaient de plus en plus réels. 

Je repris doucement ma respiration à son état normal puis découvris mes jambes de la couverture. Cependant, le sentiment de rage ne s'estompait pas, au contraire, il était plus fort que jamais. Le besoin d'air frais se fit ressentir et me semblait urgent. J'enfila alors mon jogging, mes Nike, m'attacha les cheveux en une queue de cheval, pris mon portable et mes écouteur, mis la musique en mode aléatoire puis sortis de mon appartement dans le but d'aller évacuer cette rage.

 La seule solution que je trouva fut de courir. Je courais sans m'arrêter. Plus ma rage était grande, plus j'accélérais. Je courais depuis longtemps maintenant, et la rage était toujours présente, j'avais les larmes aux yeux, et malgré le froid, je me sentais brûlante, car je brûlais de l'intérieur. J'étais au summum de ma colère, quand je frappa avec mon poing le mur qui se trouvait à côté de moi. J'avais frappé si fort que ma main se mit à saigner avec abondance. J'éclata en sanglots en me laissant tomber contre le mur. Pourtant je ne ressentais aucune douleurs. J'évacuais tout, absolument tout; la colère, la tristesse, la rancoeur.

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