Vingt-huitième chapitre

350 8 0
                                    

oint de vue d'Elena:

Aujourd'hui c'est le dernier jour des vacances, après c'est la dernière ligne droite avant le bac. J'ai passé toutes mes vacances à réviser. J'ai mis mon portable sur silencieux et dans le tiroir de ma table de nuit, je le sors uniquement le soir, avant d'aller me coucher histoire de ne pas me couper définitivement du monde. J'hiberne dans ma chambre, je ne traîne plus dehors, et l'unique personne que je vois quand nos emplois du temps respectif nous le permet, c'est Ken.

Je n'ai toujours pas de nouvelles de Darryl. Je rectifie, je n'ai toujours pas donné de nouvelles à Darryl. Je suis qu'une mauviette, j'ai choisis la fuite plutôt que d'avancer en laissant les autres m'aider. Ken m'a engueulé quand il a apprit la nouvelle, il n'a pas compris ma réaction. A vrai dire moi non plus. Tant pis. Enfin non, il me manque, terriblement, atrocement même. Putain mais qu'est ce que je fais là? Depuis quand je prend le risque de perdre un frère parce que je suis une trouillarde? Oui je suis une putain de petit trouillarde, il n'y a pas d'autres mots!

Sur ces mots, j'envoya balader mes révisions, qu'elles aillent se faire foutre pour aujourd'hui. J'ai plus important à faire, un frère, c'est pour la vie, un frère c'est quelqu'un qui t'aide à porter tes fardeaux, peu importe leur poids.

Mes air max aux pieds, j'arpente à tout vitesse les ruelles de Paris. Je sais exactement ce qu'il fait en ce moment même, je le connais mon ours. Il est aussi sauvage et solitaire que moi. Je fis le code, et monta les deux étages dans un élan de courage. J'appuya deux fois sur la sonnette, et sortit deux pilons soigneusement préparés avant de partir. 

Je savais pertinemment qu'à cette heure-ci ses parents n'étaient pas présent. J'entendis ses pas se dirigeaient vers la porte, je devina qu'il jeta un coup d'oeil dans le judas pour savoir qui osé le déranger. Je le sentis également hésiter quand il vit que c'était moi. Mais je pus m'empêcher de sourire bêtement quand il ouvrit la porte, la tête dans le coaltar et à la fois surpris de me voir devant lui comme une idiote, tendant fièrement deux joints.

Elena: Je ne suis qu'une triple idiote, je m'en excuse.

Darryl: Ça dépend, la triple idiote que tu es va enfin me faire confiance?

Elena: Oui.

Un léger sourire se dessina sur son visage. Il me fit rentrée, et nous nous installâmes sur son balcon, pour pouvoir fumer au calme. Il alluma le sien, tandis que garda le mien pour plus tard. Il faut que je parle d'abord. Je respira un grand coup, le regarda droit dans les yeux, et me lança.

Elena: Quand j'avais onze ans, j'ai subi des attouchements par mon père. J'en ai jamais parlé jusqu'à cette année, à Nek. Je sais pas trop comment il a fait, même des mois après, je comprend toujours pas comment ça s'est passé. Mais il s'est passé un truc entre lui et moi, ce truc inexplicable qui fait que c'est lui, qui a fait que j'ai ressentis le besoin de lui dire, ce truc qui fait que je n'ai pas peur d'être faible devant lui. Avec toi c'est différent Darryl. Je tiens à toi comme personne, et je ne voudrai te perdre pour rien au monde, j'crois que tu te rend pas compte à quel point je te porte haute quand je parle de toi, je ne jure que par toi. T'es mon frère, mon partenaire, mon acolyte. Y'a beau y avoir Ken, il ne prendra jamais ta place, il a une place différente c'est tout. Quand tu m'as dit que ça te saoulais de savoir que Ken pouvait m'aider et pas toi, ça m'a fait comme un électrochoc, une entaille au coeur. Voilà, maintenant tu le sais. J'espère que t'as bien tout compris parce que je ne me répéterai pas.

LePassageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant