Chapitre 10

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« Être forte, c'est de s'écrouler, de se blesser, mais de se relever, encore et encore

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« Être forte, c'est de s'écrouler, de se blesser, mais de se relever, encore et encore. »

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Traversant les allées fleuries, je cherchai du regard la tombe qui m'intéressait tant en ignorant la douleur qui transperçait mon cœur à chaque fois que je venais ici.
De nombreuses croix me surplombaient, projetant leur ombre sur ma silhouette s'avançant en silence, me tenant compagnie dans mon éternelle solitude. Le soleil luisait, en parfaite opposition avec cette atmosphère morose, alors que l'odeur de différentes fleurs m'enivrait.

Je venais dans ce cimetière dès que je le pouvais afin de déposer des fleurs à ma mère. Même si elle n'était plus de ce monde, auprès de moi, il était important, à mes yeux, que je vienne me recueillir sur sa tombe en lui apportant ses fleurs préférées : des dahlias rouges. C'était dans ces moments-là que je ressentais son manque se remplir, que l'impression de l'avoir à mes côtés m'enveloppait.
Mais ce manque se faisait toujours ressentir au bout d'un moment.

Je battis des cils pour reprendre mes esprits, balayant également mes tourments. Il ne fallait pas que je me laisse envelopper par le chagrin, ça ne ferait pas revenir ma mère.
Au contraire, ça me rappellerait davantage qu'elle était partie bien trop tôt.

En silence, je me postai face à sa tombe, le cœur lourd. Elle était ridicule, face à celle des autres défunts. Mal entretenue et ornée d'un bouquet fané, elle ne faisait pas honneur à la magnifique personne qui y reposait éternellement.
Personne ne venait lui rendre visite, à part moi. J'étais sa seule famille, l'unique à errer encore sur cette Terre.
Alors qui pouvais-je blâmer ?

Je lançai un coup d'œil à sa tombe voisine en m'attardant sur la photo de mon père.
Ils étaient ensemble, et ce même après que la mort leur ait tendue les bras pour une dernière valse.
Rien ne pouvait les séparer.

La gorge sèche, je me détournai et m'agenouillai pour déposer le bouquet sur la dalle froide, les yeux rivés sur l'image de ma mère, et je scrutai l'épitaphe.

Mariana Manzo.

J'avais hérité de sa peau dorée, preuve de ses origines italiennes, mais également de sa crinière châtaigne et indomptable. Elle était une femme magnifique, douce, et patiente. Si mon père avait convoité la criminalité durant toute sa vie, allant jusqu'à devenir le chef du Tabu, ma mère, au contraire, était contre ce monde vil et dangereux. Elle m'en avait éloignée, par peur que je sois ternie par les ténèbres des gangs, en vain.
Si elle s'était battue pour que je garde les pieds dans la chaleur d'une vie normale, j'avais fini par sombrer, tête la première, au sein de la froideur de cet univers cruel.

Échec et mat [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant