Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 2

« J'aimais à croire que personne ne naissait mauvais.  »

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Le souffle chaotique et le cœur au bord des lèvres, je courrais dans l'espoir de m'échapper de cet inconnu, perturbée par ses propos.

« Celui qui va te foutre en taule. »

Qui était-il ? Un policier en civil ? Pourquoi, diable, n'avais-je pas été plus vigilante ? S'il me mettait la main dessus, les choses se compliqueraient...

Mais au moins, mes amis n'étaient pas traqués comme des bêtes...

J'aperçus bientôt un muret me faire barrage. Un sourire tordit mes lèvres et j'accélérai la cadence avant de prendre mon élan pour m'élancer agilement sur une poubelle afin de grimper sur le sommet du mur, le souffle court.
Les cheveux collés sur mon front à cause de la sueur, je poussai un soupir en lançant un coup d'œil en arrière.

Il ne m'avait pas suivie.

Plus détendue, je bondis de l'autre côté du muret sans me démunir de mon air satisfait, et j'essuyai mon visage en inspirant profondément l'air frais, les joues brûlantes.
Il ne fallait pas que je traîne ici.

Avant que je ne puisse réagir, une pression se fit ressentir sur mon épaule. Ma bouche s'assécha alors qu'un frisson glacial parcourait mon échine. Ma vue se troubla, comme si les méandres de mon passé s'étaient déployés tout autour de moi pour me plonger dans de lointains souvenirs, et un goût âcre vint titiller ma langue. Pourtant, malgré mes membres vacillants, je m'empressai de pivoter en envoyant ma jambe vers mon assaillant, mais il para mon attaque en plaçant son bras devant lui. En identifiant son visage, je sentis mes muscles se détendre légèrement.

Ce n'était que cet inconnu.

Les yeux plongés dans les siens, je le défiai en silence avant qu'il n'esquisse un geste à peine perceptible. Mon sang se glaça d'appréhension.

Allait-il lever la main sur moi ?
Me faire du mal ?

Rongée par l'effroi, j'envoyai mon genou heurter son ventre sans réfléchir. Il s'arqua légèrement sous la douleur en jurant. J'en profitai pour faire volte-face, prête à m'enfuir à nouveau, mais il attrapa mon poignet habilement entre ses doigts brûlants. Avec rapidité, il me plaqua contre un mur en maintenant toujours mon bras. Son torse écrasa mon dos pour me bloquer, ce qui m'arracha un gémissement de douleur, mêlé aussi à un effroi glaçant tant il était proche de moi.

Je n'avais plus aucune échappatoire.

Des sueurs froides perlèrent le long de ma nuque, alors que je me débattais, la joue plaquée contre le mur et le bras prisonnier de sa prise.

— Tu pensais vraiment pouvoir t'échapper ? souffla-t-il à mon oreille d'une voix moqueuse.

La colère irradia dans mes veines pour repousser l'inquiétude, et je ravalai un juron quand un métal froid entrava mes poignets.
Cet enfoiré m'avait mis des menottes...
Je serrai les dents en me débattant encore, mais sa prise se raffermit davantage, ce qui m'arracha un énième frisson.