Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 40

TW : Scène plutôt explicite

« Chaque jour était une victoire. »

_________________

Trois semaines s'étaient écoulées depuis que j'avais appris la mort de Filipp.
Avec Dave, l'allié le plus fidèle de notre ancien boss, nous avions convenu qu'il était préférable de faire croire que le Tabu avait été démantelé.
Quoi de mieux pour leurrer nos adversaires ?
Pour faire croire au NAP que l'un des gangs qu'il visait avait coulé ?
Il n'en était rien, pourtant.
Du moins, pas encore.
Nous continuions de nous retrouver dans notre repaire pour nous entraîner, pour nous tenir au courant de l'évolution de la situation, nous préparant à faire face à l'adversité, si besoin.
Alors, le deal était qu'on continue de se regrouper, dans l'ombre, pour aider Dave à enquêter au sujet du NAP, et bientôt, on serait enfin libres.

Mais il y avait des rebelles. Des personnes qui n'avaient pas envie que notre groupe s'arrête, et qui s'opposaient à notre choix.
Elles n'avaient aucune envie que tout cela cesse. Elles voulaient continuer d'agir comme des criminels, de voler, de trafiquer...
Et, évidemment, cela créait des tensions. Des conflits.

Et j'avais peur que ça finisse par exploser.

Mais, pour le moment, Dave se montrait implacable et avait le courage de faire face aux plus rebelles, il leur faisait bien comprendre qu'il était à la tête du Tabu, et que ça resterait ainsi jusqu'à ce qu'on trouve une solution.
J'admirais son entêtement.
Il valait mieux qu'il se montre ferme, si nous voulions éviter une guerre interne.
Quitte à se montrer cruel avec les plus téméraires voulant reprendre le pouvoir.

— Vous avez entendu qu'un autre gang a été démantelé ? nous demanda Ivy en buvant une gorgée de sa bière, assise sur le bar.

Chris, en train de s'agiter derrière son comptoir en bois, se figea pour lui lancer un regard curieux. La jeune femme croisa ses jambes, tout sourire, heureuse de voir qu'elle avait attiré l'attention des personnes présentes.
En cette après-midi nuageux, nous avions décidé de venir profiter de notre temps-libre pour boire un coup dans le bar de notre ami, après une matinée remplie où nous avions mis au point la situation actuelle.

— Comment ? lui demanda-t-il en se concentrant à nouveau sur sa tâche.

— Selon toi ? Encore à cause des types de la brigade antigang ! De ce que j'ai compris, ils ont interpellé une trentaine de personnes.

— Une trentaine ? répéta Dalila, surprise.

Ivy opina alors que je laissais mon regard se perdre dans la contemplation de mon soda, gênée par la tournure que prenait cette conversation.
Oui, j'avais entendu cette histoire.
Kyle avait été lui-même présent.
D'après lui, les membres du gang en question se trouvaient à bord de plusieurs camions contenant de la drogue, mais également des armes, pour tout convoyer jusqu'en Italie, où un groupe opérait avec eux.