Chapitre - Kyle

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« Mais son cœur murmurait que c'était quelque chose d'humain

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« Mais son cœur murmurait que c'était quelque chose d'humain. »

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Aide-moi...

Ces mots... Ils résonnaient dans mon esprit, rappelant une sombre litanie, prêts à se joindre à une voix plus grave, se moquant de mon malheur. Elle me répétait que j'étais le seul fautif. Que j'étais bien trop faible. Elle se marrait de mon état. De mon chagrin.

Mais si je mourrais d'envie de balayer ce ricanement lointain, je devais avant tout l'aider.
Il le fallait. Je ne pouvais pas renoncer.

J'ai mal..., entendis-je faiblement.

Mon rythme cardiaque s'emballait trop. Si vite. Si fort que ça en devenait douloureux.
Le goût âcre du sang irradiait dans ma gorge, alors que mes poumons semblaient être écrasés, oppressés par le sentiment glaçant qui m'enveloppait.

Mon regard agité tomba sur mes doigts couverts de sang.

De son sang.

Mon âme me priait, me suppliait, prête à s'échapper de mon pitoyable corps.

Lâche. Lâche.

Mais je ne l'étais pas. Je ne le pouvais pas.

— Je t'en prie... Sauve-moi...

Je fermai les paupières, la mâchoire tellement serrée que mes dents grinçaient. Ce simple geste me permit d'échapper à cette image. Mais elle persistait. Elle me hantait même dans les ténèbres.

Ce trou béant dans sa poitrine. Tout ce sang. Ce regard vitreux. L'aider ? J'en mourrais d'envie. Je ne demandais que ça.

Mais je ne pouvais pas.

Moi, je n'apportais que la mort. Je n'étais pas un rédempteur, mais un destructeur. Que je le veuille ou non.

Ma gorge se noua davantage, mais je ravalai ces traîtresses de larmes sans difficulté.

On m'avait trop souvent répété que les larmes étaient versées par les plus faibles.
Mon corps meurtri avait fini par apprendre cette leçon. Ces années de misère m'avaient permis de retenir ce qu'il fallait. Céder à sa tristesse, c'était laisser une opportunité à nos adversaires de nous terrasser.

À la vie de mieux nous briser.

Mais était-ce vrai ?

Au fond, je pensais connaître la réponse. Mon esprit me disait que les forts ne pleuraient pas, mais mon cœur murmurait que c'était quelque chose d'humain.

Mais je ne pouvais pas être humain. Pas en ayant grandi avec les monstres.

Pas en étant devenu moi-même un monstre.

Échec et mat [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant