Échec et mat [TERMINÉ]

Chapitre 30

TW : Attention, chapitre parlant de traumas, mais également de crise d'angoisse !

« Les gens n'ont pas envie de perdre du temps àessayer d'ouvrir un coffre vide. »

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Les étoiles m'accompagnaient dans ma solitude, ce soir. Elles brillaient intensément, jamais esseulées. Il y en avait toujours une près d'une autre.
Elles étaient entourées, elles.

Le bruit des vagues s'échouant sur le sable me berçait, alors que la fraîcheur de la nuit m'enveloppait, dans l'espoir d'apaiser mes tourments.
Le besoin de venir ici avait été si fort. Si je l'avais évité pendant pratiquement deux semaines à cause de Kyle, j'avais été incapable de lutter davantage.

C'était stupide. Complètement stupide. Mais j'étais lasse de me terrer dans la peur, d'éviter les lieux où je risquais de le croiser, uniquement parce que je laissais bien trop mes démons m'assourdir.
Je ne pouvais pas arrêter de vivre parce que j'appréhendais de le recroiser.
Je ne pouvais pas fuir tous les hommes.

Oui, j'étais une imbécile. Une idiote.
C'était risqué, j'en avais bien conscience. Mais pendant ces longues journées, je m'étais secouée en me répétant que je ne pouvais pas fuir éternellement.
Je devais me montrer forte...

Des bruits de pas s'élevèrent jusqu'à mes oreilles. Mes muscles se nouèrent malgré moi alors que je tournais la tête pour apercevoir la silhouette de Kyle s'approcher, son regard perdu dans la contemplation de la mer.

Il ne m'avait pas encore aperçue. Si je me redressais assez vite, je pourrais lui échapper...
Mais je voulais le confronter.
J'étais prête à le défier. J'avais emmené mon flingue avec moi.
Et je n'hésiterais pas à m'en servir, s'il se montrait dangereux...

Ses yeux se relevèrent pour crocheter les miens. Un frisson dévala mon échine alors que je me relevais prudemment, la gorge obstruée et la bouche pâteuse. Son visage exprima toute la surprise qu'il ressentait de me voir ici, tandis que son corps se figeait.

J'étais forte. J'étais forte.
Hors de question que je m'enfuis encore.
La tête haute, je le défiai du regard sans esquisser le moindre geste, les poings serrés.
Lui aussi, ne bougeait pas. Probablement pour ne pas me brusquer. Par peur que je ne détale.

Mais il aurait dû réfléchir à ça avant de me confronter si violemment...

— Melina..., souffla-t-il en s'approchant d'un pas. S'il te plaît...

— Quoi ? l'interrompis-je. Tu comptes t'excuser ? C'est ça ?

Un rire amer m'échappa avant que je ne siffle entre mes dents :

— Pourquoi tu as fait ça, Kyle ? Pourquoi ? Tu...

Ma voix céda. Je secouai la tête un bref instant avant de replonger mes yeux dans les siens, furieuse, peinée. Il s'était à nouveau arrêté, et devant sa mine affligée, mon cœur frappa rageusement contre ma poitrine.
Il n'avait pas le droit d'être attristé.
Pas après son acte...