Chapitre 25

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« Il fait trop froid dehors pour que les anges volent. » The A Team, Ed Sheeran

Roy

« Tu te dépêches ! On va pas t'attendre plus de cinq minutes !

- Oui ! criai-je du bout du couloir en courant vers mon casier pour y récupérer mes livres pour faire mes devoirs pour la semaine suivante. »

Je manquai de renverser de ou trois personnes avant d'atteindre enfin la boite métallique contre l'un des murs extérieurs du bâtiment. Une fois devant mon casier, je composai rapidement le code tout en profitant pour souffler un peu. Je voulais faire vite, sachant pertinemment que mon frère serait capable de partir sans moi. Nous devions rentrer avec les Shelton avant le match pour y aller tous ensemble après. Sauf que je ne savais pas où ils pouvaient habiter et prendre le bus n'était donc pas envisageable. Dès que je l'ouvris, je remarquai immédiatement un papier en tombant et fronçai les sourcils. Je me baissai pour le ramasser, puis le coinçai entre mes lèvres tout en reprenant les livres dont j'avais besoin. Puis je refermai la boite métallique et pris le papier que je dépliai. Il s'agissait d'une simple feuille jaune traversée par de fines lignes droites brunes et une marge. Une écriture ronde, vraisemblablement celle d'une fille, couvrait les lignes de la petite feuille de la taille d'une carte postale.

« Félicitations Roy Atkins, tu as survécu jusqu'ici. Tu as survécu à la stupidité humaine, à l'amour hypocrite, aux blessures physique et morales, aux cœurs brisés, à la guerre dans le monde, l'injustice meurtrière et le sadisme de ton coach de sport. Tu as survécu, tu es ici, en train de perdre trois minutes de ta vie. Mais bon. Juste un petit message -pouvant s'apparenter à un compliment- anonyme (parce que ce sont les meilleurs, puisque l'on sait que personne n'attend rien en retour) pour te rappeler que tu es génial. »

Le temps que je le lise, j'étais arrivé sur le parking du lycée. Je levai les yeux sur la personne assise à l'arrière de ma voiture. Elle ne souriait pas mais avait une manière de me regarder satisfaite, le dos droit, la tête haute, calme et le regard joueur. Je lui offris un large sourire tout en m'asseyant à côté d'elle.

« Tu es incroyable ! »

Elle me regarda quelques secondes.

« Merci ! Mais je n'attendais rien en retour, c'était le principe, répondit-elle en m'adressant un clin d'œil. »

Mon sourire s'élargit à nouveau.

***

« Roy ! Attends deux secondes ! »

Evangeline et moi nous tournâmes vers nos ainés.

« Tu peux monter Eva. Il arrive dans deux secondes. »

Pour toute réponse, elle fit mine de retirer une cigarette imaginaire de la commissure de ses lèvres et de souffler ensuite avant de monter quatre à quatre les marches de l'escalier face à la porte d'entrée. Nous entendîmes une porte claquer et ils me tirèrent dans la cuisine, une pièce ouverte sur le couloir et le salon se trouvant à gauche du hall principal.

« Qu'est-ce qui a ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

- Rien, rien, m'assura mon frère. »

Je haussai les sourcils.

« Tu t'entends bien avec Eva, pas vrai ? me demanda Carter tout en sortant une bouteille de soda du frigidaire.

- Plutôt, ouai. Pourquoi ? »

Carter se retourna, se tenant droit, profitant de sa hauteur pour me surplomber. Il savait se faire impressionnant, ce qui était d'autant plus facile avec moi puisqu'il était plus grand en âge et en taille.

L'Équilibre d'EvangelineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant