Guilty Mind [PAUSE]

Hot water [Kieren]

[Dimanche 13 mars]

Cela devait bien faire cinq longues minutes que je le fixai intensément, évitant de cligner des yeux. Son regard à lui était fuyant, et je pouvais facilement deviner qu'il n'aurait au grand diable jamais, daigné me regarder en cet instant. Je fis machinalement une moue qui se voulait boudeuse sans pour autant quitter ses réactions du regard. Pourtant rien ne semblait vouloir changer. Je lâchai un soupire désespéré et me relevai, cherchant mes vêtements afin de me rhabiller comme je pouvais. Seulement, je semblais avoir oublié un léger détail. Je Bandais toujours. Et tout mon corps entier réclamait une compensation. Je devais avouer que mon esprit était encore sous l'emprise lubrique de ses caresses bien que ses mains ne me touchaient plus. Une fois complètement habillé, je me retournais pour lui lancer un regard, m'attendant à ce qu'il soit toujours en train de fixer quelque chose dans la pièce en ignorants ma présence mais ce ne fut pas le cas. Ses yeux étaient rivés sur moi, empli de dégoût. Une aura même de dégoût paraissait s'échapper de tout son être. Ses lèvres tremblaient, le blanc de ses yeux était recouvert de vaisseaux sanguins, ses doigts se contractaient à un tel point qu'on aurait pu croire qu'ils allaient se briser comme du verre. Devant cette scène, un puissant pincement au cœur me pris et je crus sentir les larmes monter. Comment était-ce possible qu'il me fasse ressentir ce genre de choses? Qu'il puisse me mettre aussi simplement dans des états pareils, moi qui étais de nature calme et réfléchis quand il s'agissait de Jake, tout partait en vrille. Rien de ce que je prévoyais ne se passait comme tel. Il était le point culminant de toutes mes actions et mes pensées et surtout le seul point que je ne pouvais pas contrôler et me faisant perdre le contrôle des autres.
Il respirait avec difficulté, pourtant il commença à avancer, arrivant à ma hauteur.

-Tu devrais partir.

Sa voix me fit réprimer un violent frisson. Elle était glaciale, comme si toutes ses émotions avaient été arrachées de son être, le laissant pour mort, telle une coquille vide. Il monta les escaliers et j'entendis sa porte claquer me faisant sursauter.
Quelques instants après, des bruits dobjets volant à travers la pièce se firent entendre à leur tour.
Si cette nuit n'avait pas été une des pires de ma vie, j'aurais placé la souffrance que je ressentais en ce moment en première place. Entre la frustration, mon pouls qui refusait de se calmer, mes yeux qui me brûlaient, me suppliant presque de les humidifier du crachat qu'étaient mes larmes et cette douleur aiguë que je ressentais au niveau de mes tempes c'était infernal. Comme si des clous s'enfonçaient lentement dans mon crâne, cherchant à atteindre mon cerceau. Et lui... Un bordel inimaginable à l'intérieur. Il était loin d'être remis des événements de cette nuit et il venait de se manger une nouvelle déferlante de questions absurdes et sans réponse. J'allais me briser en mille morceaux. Il fallait que je pense à autre chose, que je me bouge. Peu importe quoi, j'étais preneur.
Je pris une profonde inspiration qui me valut un coup de marteau dans la tête et un point au cœur. Malgré ça, j'enfilai mes chaussures et me précipitai dehors, allant directement rejoindre la porte de chez Jason. Je toquai et quelqu'un vint rapidement m'ouvrir. Je crus d'abord que c'était le blond sur qui j'allais tomber et commençai donc à trouver une excuse mais quelle fut ma surprise quand une chevelure bleutée m'apparut. Amy était rentrée entre temps. Quand j'entendis son rire cristallin et son regard baissé je revins à la réalité et me rappelai que mon entre jambe continuait de faire des siennes. Elle avait dégonflé certes mais je sentais bien que tout mon corps ne comptait pas me foutre la paix tant que je n'aurais pas réglé ça. Elle me fit entrer, n'arrêtant pas de pouffer. Cela dit, elle fut étonnement compréhensive et m'indiqua la salle de bain tandis qu'elle allait chercher une serviette, revenant en me la lançant au visage.

-Occupe toi de ça et prends une douche aussi tant que tu y es, gloussa-t-elle, son regard portant droit sur moi. Oh et, je ne poserais pas de questions embarrassantes. En tout cas pas pour l'instant. Disons que c'est partie remise pour le baiser que je t'ai volé.

Je la regardai, éberlué. En fait, je n'avais strictement rien à répondre. Je me contentai d'un sourire en coin gêné et pénétrai dans la salle de bain. J'enlevai mes habits en vitesse et entrai dans la douche. Quand l'eau chaude parvint à mon corps, coulant le long de mes courbes, je lâchait un soupire de piaisir. C'était une sorte de libération. Je posai mes fesses dans la baignoire et m'allongeai. Mes paupières s'abaissèrent d'elles-mêmes tandis qu'une de mes mains glissait vers mon entre jambe afin de s'emparer de mon membre. Il me faisait mal, c'était malin. Je voulus insulter mentalement Jake mais je n'en trouvai pas le courage, son visage dégoûté me revenant en mémoire. Je soupirai à nouveau avant de commencer mes caresses essayant de ne pas perdre de temps. Mais rien n'y faisait. J'avais beau imaginer toutes les choses qui m'excitaient dans ma tête, rien ne marchait réellement. Et je sentais les larmes me monter aux yeux bien qu'ils étaient clos. Je me sentais mal. Tellement mal. C'était affreux. Si j'avais pu me noyer dans cette baignoire, je l'aurais fait sans plus attendre. Mais je ne pouvais pas, n'est-ce pas. Un rire glauque échappa à la vigilance de mes lèvres et ce fut mes larmes qui suivirent. Je craquais. Deux fois en moins de vingt-quatre heures. Abominable sensation que de n'être rien, impuissant à sa propre descente aux enfers.
Je crus qu'on m'ouvrait les portes de l'enfer quand celle de la salle de bain se referma brutalement. J'ouvris les yeux lentement, douloureux à cause des larmes. Les lunettes sur mon nez me brouillaient la vue à cause de la buée sur les verres. Je les enlevai et vis que ce n'était qu'Amy. Amy?

-Tu fais qu-

Elle m'interrompit en venant placer un doigt sur mes lèvres et me libérait de mes lunettes en les posant sur le rebord du lavabo. Son doigt descendit sur mon menton puis le long de mon cou, parcourant ensuite mon torse. Je le suivais du regard, calmement. Celui-ci s'arrêta juste avant mon sexe. Amy le retira et se releva un peu avant de se glisser à son tour dans la baignoire. Très franchement, je ne réagis pas mais intérieurement, trop de questions me perturbaient. J'essayais de les chasser n'ayant pas la tête à ça actuellement.
Je remarquai qu'Amy n'était vêtue que d'une longue chemise blanche. Sérieusement, blanche?
Elle sembla percuter au même instant et à contrario de ce qu'on aurait pu attendre d'elle, elle fit exprès de se mouiller, accentuant le collé de la chemise sur sa peau totalement nue en dessous. Je voulus détourner le regard avant de me souvenir de ce que Jason m'avait demandé en échange de son aide.
Je ne fis rien, me contentant de la contempler. Elle était vraiment magnifique vous savez? Très loin du style pathétique d'Amélia. Amy était envoûtante. Elle possédait un charme bien à elle et savait en jouer quand il le fallait. Si Jake n'avait jamais fait irruption dans ma vie, j'aurais probablement accepter d'en faire ma petite amie. Seulement, je ne pouvais plus faire marche arrière. Il n'y avait plus de place que pour Jake Thomas dans ma petite tête.
Oubliant un instant celui-ci, je me concentrai sur mon vis-à-vis. Elle s'était rapprochée pendant que j'étais perdu dans mes pensées. Ses lèvres vinrent effleurer les miennes avec une douceur incomparable. Ses yeux gris étaient plongés dans les miens. Je sentis alors ses mains sur mon corps. L'une se baladait sur mon torse, rejoignant par la suite ma nuque pour qu'elle puisse entremêler ses doigts dans mes cheveux. L'autre avait déjà commencé des va-et-vient lents sur mon membre. Elle semblait sûre de soi et pourtant on aurait dit qu'elle recherchait dans mon regard une réaction aussi positive que négative pour lui indiquer le chemin. Étrangement, je n'étais pas gêné plus que ça. Était-ce elle qui me mettait à l'aise ou le fait de pouvoir oublier une certaine personne pendant un moment avant de revenir à la réalité beaucoup trop compliquée à mon goût.
Je fermai les yeux pour mieux profiter de ce que m'offrait Amy. Et puis, pourquoi pas? Elle semblait juste vouloir m'aider, d'une façon ou d'une autre et elle y parvenait. Peu importe que je lui sois redevable, je ne souffrais plus.

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Yo, je sais pas si ce chapitre est lamentable ou potable. Plus sérieusement, j'ai pas du tout eu l'impression d'être Kieren là. C'est assez frustrant ahah. Je sais pas pourquoi, en ce moment j'ai vraiment du mal à écrire et à faire quoi que ce soit de productif en fait. Suis-je en train de devenir un légume ? Espérons que ce soit passager.

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Merci pour votre lecture.

Raphaël.