Guilty Mind [PAUSE]

Words [Jake]

[Vendredi 11 mars]

"Si tu t'approches trop de Kieren, je te détruirai en le détruisant"

Cela faisait plus d'une semaine que j'avais entendu ces mots et les avais écrit dans mon journal. Mais aucun d'entre eux ne semblait être prêt à me libérer.
Et j'y pensais. Beaucoup trop. Au point d'oublier que Kieren n'était pas venu en cours durant tout ce lapse de temps. J'avais espéré, chaque matin, le voir prendre place au fond. Faux espoirs.
Pour en revenir à ces mots qu'avait prononcé Shawn à mon oreille -puisque je n'avais rien d'autre de mieux à faire, écouter le cours ne faisant pas partie de mes priorités- il ne risquait pas de me détruire. Ce qui est brisé ne peut se briser une seconde fois. C'était comme ça que je voyais les choses. En revanche, je n'étais pas la seule personne concernée. Et bien que le fait qu'on essaie de me détruire m'importait peu, était-ce aussi le cas pour Kieren ?
Je grimaçai en santant un regard insistant. Pas du tout, c'était toujours la même personne. Shawn avait, quant à lui, passé sa semaine à fixer avec mépris mais dès que d'autres personnes étaient présentes, il simulait la timidité. En plus d'être futé et bon comédien, il continuait de dégager une aura malsaine. Le fait que Kieren me mettait mal à l'aise passait pour de l'eau à côté de son comportement à lui.
La sonnerie me libéra enfin de cette semaine atroce dont je n'avais rien pu oublier par l'écriture. Malheureusement pour moi, le cauchemar ne faisait que commencer car demain, la tornade nommée Amélia allait débarquer chez moi. En revanche, par je ne sais quelle chance -en était-ce réellement une ?- mes grands parents sortaient dîner avec des amis à eux, ce qui m'éviterai de leur présenter quelqu'un d'aussi... gênant.
Je mis mes écouteurs et attendis le bus. Une fois assis, j'envoyai un SMS à ma camarade pour lui donner l'adresse, espérant de tout coeur qu'elle ne m'appelle pas le lendemain pour me dire qu'elle était perdue et qu'il fallait que je la guide. Sa voix était déjà assez assourdissante en réalité alors au téléphone, je ne souhaitais pas en faire l'expérience.
En arrivant, j'embrassai ma grand mère et montai me jeter sur mon lit. Bien que je n'arrivais toujours pas à me sortir les mots de Shawn de la tête, je réussis à me reposer un peu, sans dormir pour autant.
Après ça, je me mis seulement à penser à Kieren. Surtout quand je pris ma douche, étrangement. N'y voyez rien de pervers là dedans, c'est juste qu'on a tendance à se mettre à réfléchir sur tout et rien quand l'eau nous coule dessus. Enfin je pense.
Son comportement indiquait qu'il était intéressé par moi, que ce soit dans un bon ou mauvais sens, car oui, j'ai peut l'être l'air étourdi mais je ne suis pas dupe. Je le voyais dans son regard, les yeux ne mentent pas. Allez savoir, peut-être essayait-il d'allonger sa liste d'exs, ou bien voulait-il faire passer le temps. Mais je ne pouvais imaginer que c'était pour une raison d'affection. Impossible. Je ne voyais sincèrement pas quelqu'un m'aimer, en dehors de mes grands parents bien évidemment. Surtout lui. Kieren avait l'air trop... je ne saurais comment le décrire. Je le sentais juste. Je n'étais pas certain de savoir si penser au fait que je ne représentais rien d'autre qu'un trophée à ses yeux m'écœurait ou si j'étais juste devenu habitué à ne pas être aimé.
Je me couchais en essayant de me focaliser sur l'exposé de demain, me disant qu'il allait me falloir beaucoup de patience pour supporter Amélia.
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Hey ! Chapitre très court mais c'est voulu, il sert simplement de petit résumé de la situation pour le prochain chapitre à venir.

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Merci pour votre lecture.

Raphaël.