TROIS || AVEUX

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Nous étions donc quatre. Je pouvais facilement entendre Stefan gémir à chaque fois qu'il tentait de retirer un balle en bois coincée dans son corps. Rebekah, la sœur originelle de Klaus, était cachée derrière sa masse de cheveux blonds et paraissait en transe. Damon, quant à lui, toujours sous l'emprise de la drogue, sa chemise déchirée, somnolait silencieusement.

Je posai délicatement ma tête contre le mur sale de la cellule et fermai les yeux, au bord de l'évanouissement. Lorsque ma nuque glissa sur le côté, un noir apaisant m'envahit. Mon organisme se fit plus léger et je commençai à sombrer.

-Elena ? Tiens-bon Elena...

Une voix réussis à se frayer un chemin et à résonner à travers mes tympans. Masculine.

-Je t'en pris Elena, dis quelque chose...

Stefan... Il fallait que je lui réponde.

-Je... Je vais mourir... Stefan...

Stefan respira bruyamment de l'autre côté du mur. Je pus aisément constater qu'il sanglotait silencieusement. Je percevais les larmes rouler sur ses joues parfaites et s'écrouler au sol. Je mourrai d'envie de lui prendre la main et de la serrer contre mon cœur éteint. De toucher sa peau fraîche et sans défauts, d'agripper ses cheveux et de le consoler, lui dire à quel point je l'ai aimé au creux de son oreille.

Sans prévenir, je fondis en larmes. J'étais supposée vieillir, avoir des enfants, mourir entourée de ma famille. Pas dans une cellule. Sans même pouvoir contempler une dernière fois le visage de Stefan.

Mes pleurs se firent plus calmes, mes haut-le-cœur cessèrent et mon souffle se fit plus lent.

Rebekah nous observait, sans rien dire, le visage fatigué. Je fermai les yeux et murmura à travers un dernier sanglot :

-Stefan... Je... Je t'ai toujours aimé.

Il renifla et je l'entendis faiblement remuer. Il agrippa fermement les barreaux de sa cellule, les crocs sortis et poussa un rugissement de désespoir.

-Il y a quelqu'un ? Montrez-vous ! Elle est en train de mourir !

-Stefan...

Il n'entendait pas.

-Montrez-vous !

Un garde ouvrit la porte de la grange armé jusqu'aux dents, l'air épuisé.

-Qui est-ce qui hurle comme ça ?

Stefan vociféra tel un monstre enragé.

-Il lui faut du sang ! Bande d'incompétents.

-C'est ça et vous voulez que je lui brosse les cheveux également ?

Stefan se jeta sur le grille avec une force de vampire et montra ses crocs au garde. Celui-ci, apeuré, chargea son revolver et lui tira dessus sans ménagement. Stefan s'écroula au sol en gémissant.

-Stefan...

Je pouvais à peine remuer à présent. Je croisai désespérément le regard de Rebekah. La respiration de Stefan s'était fait plus saccadée et je sentis les larmes me monter au yeux une nouvelle fois. S'il n'arrivait pas enlever ses balles en bois je ne serais plus la seule à mourir ce soir. J'aperçus Rebekah déglutir avec difficulté et se redresser péniblement. Elle ramena dignement ses cheveux blonds en arrière et sa voix rauque résonna dans la salle.

-Espèce de salauds. On vous arrachera le cœur sans pitié et on régnera sur le monde, nous les vamp...

Sa phrase fût interrompue par une rafale de balles. Son corps heurta le sol avec fracas et ne bougea plus.

La Renaissance [TVD]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant