QUATRE || DESARROI

229 23 21
                                    

-Stefan... J'ai besoin de sang...

Mes dents se serrèrent au point de s'entrechoquer. Un froid terrible s'insinua en moi. Mes émotions de vampire rendait tout infiniment précis. Je pouvais apercevoir les quatre filaments de l'ampoule accrochée au dessus de ma tête à la poussière qui recouvrait le verrou de la grande porte d'entrée. Je percevais même le goutte-à-goutte de la pluie qui tombait depuis la gouttière.

Le vacarme avait cessé mais j'étais capable d'entendre des murmures de l'autre côté. J'interrogeai Stefan du regard. Celui-ci, les trais tirés par la fatigue, haussa les épaules. Il n'était pas plus avancé que moi.

Je me laissai glisser contre le mur visqueux et pris ma tête entre mes mains. Je n'arrivais pas à gérer mes émotions.

Une part de mon être refusait le fait d'être un vampire. Cette part était tout ce qui me restait d'humanité. Cette part aurait voulut vieillir, avoir des enfants, et mourir en tant qu'humaine.

L'autre, quant à elle, demeurait en extase face à ses nouveaux pouvoirs, et voulait tout apprendre, tout observer, et surtout, se nourrir.

Cette soif intarissable qui me tiraillait la bouche, Stefan m'en avait parlé. Lorsque un vampire à goûté au sang humain, il ne peut presque plus penser à autre chose.

Je touchai mes canines étincelantes et m'apprêtait à me lever pour trouver un moyen de sortir lorsque l'immense porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître deux silhouette. Une grande blonde et élancée, une autre, plus petite, les cheveux bruns en bataille.

Caroline et Bonnie.

-Où est Elena ? Lança la première sur un ton presque agressif.

Bonnie, quant à elle, se jeta sur les barreaux de ma cellule avec un aire triste en s'écriant :

-Elena... Tu m'as flanqué une de ses trouilles ! Mais dieu merci tu es vivante.

Caroline s'approcha vivement aux côtés de Bonnie, les lèvres pincées.

-On va te sortir de là, Elena.

-Vous avez réussit à venir, murmurai-je.

Bonnie hocha la tête en signe de réconfort.

-Et Caroline n'a pas négligé l'attaque... Mais bon on a les clés et c'est le plus important.

La blonde me sourit gentiment et sortit un trousseau de clés. Une fois la grille ouverte, je me jetai dans leurs bras, les étreignant avec force.

-Ces chasseurs, ils sont vraiment en train de nous pourrir le quartier

Je me tournai vers Damon. Ses cheveux gras lui tombaient sur le visage et sa chemise lui collait à la peau.

-Alors c'était bel est bien des chasseurs de vampire... dis-je, peu rassurée.

-En chair et en os, marmonna Stefan.

Caroline s'empressa d'aller lui ouvrir en s'excusant. Damon me fixait intensément, la respiration sifflante. Je m'emparai des clés et alla ouvrir sa cellule. Je m'approchai de lui et tendis ma main. Il l'a prit sans hésiter et je sentis une infime décharge électrique secouer mon corps.

Je ne pus n'empêcher de le contempler lorsque son visage fût à ma hauteur. Ses yeux noirs se baissèrent et je le lâchai. Aussitôt je m'éloignai et trouva refuge dans les bras de Stefan. Celui-ci resserra son étreinte, me couvant du regard.

Bonnie et Caroline nous firent sortir. Je jetai un dernier coup d'œil en direction Rebekah. Finalement je glissai le trousseau de clé à travers ses barreaux. Elle avait le droit de s'en sortir.

Lorsque je mis le pied sur le gazon humide, mes jambes tremblantes faillirent s'effondrer. Deux mains puissantes me rattrapèrent de justesse, avec une délicatesse extrême. Damon. Je ne voulais pas croiser son regard. Trop d'émotions.

Le soleil n'allait pas tarder à se lever. Nous marchions en cadence, tels des fantômes. Mes cheveux s'emmêlaient au gré du vent. Je respirai. Enfin.

Au sol deux cadavres me donnaient horriblement envie. C'était deux gardes que Caroline ne s'était pas privée de tuer. Stefan vit mon désarroi. Il prit tendrement ma main et m'attira auprès de lui. La vue du sang était insupportable.

Je m'arrêtai. Stefan posa ses doigts frais sur mes joues. Je penchai délicatement ma tête et posa mes lèvres sur les siennes. Vivante. C'était ce que je ressentais en ce moment. Il prolongea notre baiser, comme pour s'accrocher au fait que j'étais toujours de ce monde.

Les rayons du soleil caressait notre peau pâle. Stefan fit glisser ses mains contre mon dos et m'embrassa avec fougue. Je lui rendis son baiser, m'agrippant à son Tee-shirt.

J'aurais voulu que le temps s'arrête. Continuer jusqu'à la nuit. Stefan...

Il s'écarta pour respirer. Je le fixai. Ses yeux brillaient. Il me sourit, un sourire éclatant. Je passai mes mains autour de sa nuque et enfoui ma tête dans son cou.

Même de là, je pouvais sentir le regard de Damon me brûler le dos.

La Renaissance [TVD]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant