10 - Dans le mille.

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Je claquais la porte de l'appartement, et appuyait mon dos ainsi que ma tête tout contre. Je me laissais glisser au sol, et fondis en larmes. Je ne pus expliqué pourquoi je régissais ainsi. Forte de trop de stress, d'angoisses, ou même de retenue émotionnelle ces 2 dernières années, je n'en pouvais plus. J'étais arrivé à saturation.
J'avais fais des choses ces derniers temps, des choses horrible par fois, que je ne pensais même pouvoir accomplir avant. J'avais tout abandonné pour me sauver de la prison, mais quel prix avais-je payé en fin de compte ? La personne que j'étais devenue était-ce vraiment moi ? Ou simplement une image confectionnée par le Shield ? J'avais tué des gens, j'en avais torturé d'autre, il y en a un en particulier qui me revint rapidement à l'esprit. Je secouais la tête comme pour chasser cette image de mon esprit. J'avais aussi mis ma vie en péril pour le sauver, Lui.

Lui qui, d'ailleurs, ne m'avait jamais adressé la parole, alors pourquoi faisait-il ça aujourd'hui ? Avait-il vraiment essayé de m'aider ? Ou étais-ce plutôt l'inverse ? La dernière fois, il a quand même essayé de me tuer, pourquoi cette fois serait-elle différente ? Bon, j'avoue qu'entrer par effraction dans sa chambre pendant qu'il dormait pouvait mettre en danger de mort n'importe quelle personne surentraînée ou non.
Je me remis à penser à cette balle qui avait tué notre assaillant la veille, et mon esprit divagua sur ce moment entre rêve et réalité où il était venu me voir à l'hôpital, sa main sur mon visage semblait si .... Réelle mais je n'arrivais toujours pas à me dire que ce l'était vraiment.

Perdue dans les méandres de mes souvenirs, je dûs finir par m'endormir et je ne savais pas ni comment ni pourquoi je me réveillais le lendemain matin dans mon lit. La fatigue devait être trop pesante que je ne me souvenais même plus de mettre coucher.
Le temps d'émerger et de déjeuner, je posais mon regard sur le dossier laissé la veille sur le plan de travail. J'approchais ma main, puis finalement décidais de ne pas penser à tout cela aujourd'hui.

Je pris une bonne douche, m'habillais sans trop réfléchir avec mon survêtement préféré et un t-shirt de sport au nom du Shield et sortit discrètement de l'appartement.
Je passais la tête par la porte, personne à droite, personne à gauche, la voie étant libre je me faufilais furtivement jusqu'au hangar où j'avais tout laissé tombé hier.
Lorsque j'arrivais, j'étais toujours seule, le silence régnait en maître, aucun mécanicien, et seulement un ou deux soldats étaient présents pour assurer la sécurité de base, s'était une chose que je trouvais très reposante et cela me fit sourire.
Je m'approchais de mon stand de tir. Mon arc, mes flèches et mes effets personnels étaient tous posés sur une table bien rangés.

Je levais mes yeux vers la cible. Ce que j'y vis me mis en rogne instantanément.
C'était impossible, une flèche était plantée exactement en son centre. Un plein dans le mille parfait sur la petite croix, furieuse j'arrachais la flèche et la jettais de toutes mes forces à l'opposé d'où je me trouvais. J'arrachais le papier ciblé et furieuse je la déchirais et roulais le plus gros morceau en boule.
Il n'était quand même pas gêné de se moquer de moi de cette façon. Tirer une flèche avec mon propre arc dans ma cible, tout ça pour me narguer, s'en était humiliant. Maintenant que j'étais en position de faiblesse, en partit à cause de lui, il ne se gênait pas pour me rappeler qu'il n'avait jamais vraiment eu besoin de moi et que maintenant s'était encore plus le cas.
Quel connard vraiment.
J'étais dans tous mes états, hors de moi, ce qui n'arrangeait rien à mes tentatives de concentration désespérée.

Finalement, je lâchais la flèche par désespoir, elle se dirigea vers la cible, mon coeur s'arrêta de battre, avais-je réussi ? Le temps semblait avoir ralentit.
Je vis clairement sa trajectoire déviée vers le mur. Alors qu'elle allait se fracasser contre le béton gris, une main en métal l'attrapa au vol.

- Ce n'est pas en t'énervant que tu vas réussir.
- De toute façon rien ne fonctionne alors. Mais puisque tu as l'air si fort au tir à l'arc pourquoi ne me ferais-tu pas une petite démonstration de tes talents ? Lui lançais-je en lui tendant mon arc.
- Je ne suis pas très familier avec ce genre d'arme.

Je sentis la colère me monter aux joues, je revoyais cette maudite flèche plantée en plein centre, je me sentais humiliée une nouvelle fois.

Il s'approcha de moi, pris une flèche et me la tendis.

- Vas-y met toi en position pour tirer.

Je m'exécutais sans répondre, entre énervement et fascination, je ne pus expliquer pourquoi j'acceptais. Comme la si bien bien dis Nick Fury, j'étais peut-être la seule à le connaitre réellement et je savais qu'au fond James Barnes n'était pas méchant, il était seulement un être humain brisé à la recherche de réponses. Son regard plein de détermination m'invita aussi à faire ce qu'il disait.

Alors que je tirais sur la corde, il recolla son corps au mien comme la veille, de sa main gauche il vint tenir la mienne et fit de même avec la droite. La gène de sentir sa respiration contre moi me mis des papillons dans le ventre, je crois que je me mis à rougir, le stress commença à monter. Mes mains se mirent à trembler.

- Vise, quand tu es sûre de ta cible alors ferme les yeux, essaye d'être à l'écoute de ton corps, de notre respiration en harmonie et lâche la corde quand tu te sens prête.

Je fermais alors les yeux, une vague de chaleur envahie mon corps, je me sentais bien, détendue. Je retins ma respiration et lâchais finalement la corde, un bruit sourd se fit entendre. Je sentis le Soldat d'Hiver sourit derrière moi. J'ouvrais les yeux. La flèche était aller se loger droit au centre de la cible, j'avais réussi, grâce à lui. Je n'en croyais pas mes yeux.

- Mer .. Merci, merci beaucoup, balbutiais-je
- Mais de rien, je t'ai longuement observée hier mais comme tu es partie en courant...
- Oui, je suis désolée.
- C'est moi qui suis désolé, je t'ai fais peur, d'ailleurs ce n'était pas mon intention. Pourtant quand j'ai vu que tu avais réussi, je ne pouvais te laisser tomber, j'avais envie de t'aider.
- Réussi ? Tu veux dire que la flèche plantée quand je suis arrivée
- Elle venait de toi, me coupa-t-il. Je l'ai laissé pensant que ça te remonterais le moral, car ça n'avait pas l'air d'aller fort.

Tout à coup, je me sentais bête. Comment avais-je pu penser qu'il avait essayé de m'humilier. Quelle honte. Il y eu un léger blanc.

- Je m'appelle Juliette, Juliette Blanchard - Je lui tendis la main -
- James, James Buchanan Barnes, il me serra la main en retour. Mais tu peux m'appeler Bucky, comme tout le monde ici.

Il me fit un sourire, il resta à mes côtés toute la journée, sans lui impossible pour moi de toucher la cible. Si je devais repartir en mission, il devrait me donner la main, enfin me tenir les mains pour que je sois capable de mettre dans le mille. Ça s'annonçait compliqué.

Le soir venu, il me raccompagna à mon appartement, n'ayant pas trop bavardé pendant la journée, même à table à midi, je n'osais pas lui parlé du garde qu'il avait abattu pour nous protéger. J'étais quand même sûr que c'était lui.
Nous nous souhaitions une bonne nuit de façon réservé, gêné, comme de vrais adolescents .... Je me faisais pitié parfois.

- Juliette ? M'interpella-t-il alors que je fermais la porte.
- Oui ?
- On se voit demain ?
- On se voit demain, lui répondis-je dans un sourire.

L'Avenue sous la pluie. [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant