24 - Le marché.

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Assise dans le Quinjet, je fixais le mur en face de moi sans décrocher un mot.

J'évitais clairement de regarder mes amis ainsi que le Sergent Barnes allongé au sol et a qui l'ont prodiguait les premiers soins en attendant d'être au Centre. Rien que les bruits qu'il pouvait émettre me brisait un peu plus le coeur à chaque instant.

Scott posa sa main sur mon épaule ce qui me valu un sursaut.

- Il faut soigner cette jambe, Juliette.
- C'est trop tard maintenant.
- Juliette peu importe ce qu'il t'a fait avant c'est fini maintenant. Ta blessure par balle c'est rouverte il faut soigner ça. ... s'il te plaît.

Je baissais les yeux vers mon autre jambe dont le tissu était assombri par le sang et en arrachait une partie pour l'aider à penser mes plaies.

Je ne dis plus un mot pendant tout le reste du trajet qui me paru durer une éternité, et au fond, cela me convenait. Une fois rentrer j'allais devoir répondre de mes actes et en assumer les conséquences.

J'entendis néanmoins le Soldat d'Hiver revenir à lui peu à peu.
Je n'osais toujours pas le regarder, l'image de le voir attaché sur cette table de torture que j'avais moi même créée me donnait la nausée. J'avais honte,. Honte qu'il est découvert ce terrible secret et ces horribles choses que j'avais faites.

Le Quinjet fini par se poser et pendant que les portes s'ouvraient, j'attrapais le matériel que l'on me tendait.

C'est alors qu'un commando d'agents d'un service qui ne semblait pas provenir du Shield, lourdement armé, se rua dans ma direction me menaçant de toute part et hurlant de lâcher ce que je portais.
Je m'exécutais toujours en silence et levais les mains dans leur direction. Il fallait s'attendre à ce genre d'accueil. Je ne méritais rien de mieux.

- Messieurs quel accueil ! Peut-on savoir quel est le problème ? Tenta de savoir Steve.

Un homme en costard de taille moyenne, le visage un peu mou mais plutôt beau garçon s'avança dans sa direction. Les deux hommes se serrèrent la main alors que l'on menottai les miennes. L'homme vint se mettre à ma hauteur.

- Agent Blanchard, veuillez nous suivre s'il vous plait.

Il fit un signe de tête au soldat derrière moi qui m'empoigna l'épaule je me dégageais rapidement. Steve vint se poster devant moi et posa gentillemment ses mains sur mes épaules.

- Juliette ne t'inquiète pas Fury ne va pas tarder à arriver et va régler tout ça mais avant j'aimerais que tu ailles avec eux et que tu ne fasses rien que tu pourrais regretter.

Avais-je vraiment le choix ? Et avais-je vraiment des regrets au fond ?

Ils me conduisirent dans une pièce clause. Une salle d'interrogatoire dénuée de decoration avec une table en son centre et une chaise de part et d'autres de cette dernière. Deux gardes se postèrent de chaque côtés de la porte d'entrée, à l'extérieur. On ferma la porte et une longue attente débuta.

Des heures, des jours peut-être défilèrent sans que je n'en vois le décompte quand enfin quelqu'un entra dans la pièce.

- Bonjour Agent Blanchard, Everett K. Ross, gouvernement, je ne crois pas que nous nous soyons déjà rencontré avant ce rapide échange à la sortie de votre vehicule mais j'ai beaucoup entendu parler de vous. 

Même si je devais m'avouer flattée qu'un homme de sa prestance est entendu parler de moi auparavant je ne bougeais pas d'un pouce et restait impassible à ses paroles. Je ne le regardais même pas, perdue dans un flot de pensées qui me ramenait toute à une seule et unique chose: James Buchanan Barnes.

- Agent Blanchard, savez-vous pourquoi vous êtes ici ? Avez-vous idée dans quel embarra vous m'avez mis moi ainsi que mes supérieurs ? Savez-vous ce que va impliquer le meurtre d'Helmut Zemo dont vous êtes accusé ?

Face au manque de réponse de ma part, il finit par se lever et quitter la pièce. La solitude et le silence se réinstallèrent une fois la porte fermée.

Mes journées finirent par être rythmée avec l'arrivée de l'agent Ross et ses questions. Je supposais que lorsqu'il ne venait pas me rendre visite depuis un certain temps c'est qu'il devait faire nuit. J'avais perdu la notion du temps dans cette minuscule pièce sans fenêtre et constamment éclairée.

Un jour il entra et s'assit sur la chaise qui était devenue la sienne par habitude. Je ne prenais plus place en face de lui depuis quelques entretiens, je me contentais de rester debout et de faire les 100 pas ou de m'asseoir dans un coin pendant que lui essayait de me percer à jour. Cette fois-ci je perçu quelque chose de différent dans ses yeux, une sorte de lueur, comme s'il avait découvert mon plus profond secret. Un frisson traversa mon corps. Je remarquais également que pour la première fois il n'était pas venu les mains vides: il avait avec lui une petite valisette noire.

Il la déposa devant lui, en sortit un objet qu'il déposa bruyamment sur la table, la referma et la poussa sur le côté. Je tentais de rester impassible face à ce que j'avais sous les yeux. J'essaye de me contrôler pour ne pas céder.

Ma boite de Pandore.

- J'ai conscience que seule vous pouvez surement ouvrir cette chose, nos scans n'ont rien donner de probant mais j'ai le sentiment que si nous forçons cette boite son contenu en sera immédiatement détruit. Je sais que vous ne le ferez pas Juliette. C'est pour cela que je suis venu conclure un marché avec vous. 

Ne pas craquez, lui laissez pensez qu'il pourrait avoir toutes les cartes en mains. Ne rien laissez paraitre.

- Si vous ouvrez cette .... chose, le Gouvernement des Etats-Unis ainsi que les Nations Unies s'engagent à effacer votre tableau de chasse, assez impressionnant je dois dire. Je ne savais pas que le Shield s'était mis à protéger des voleurs de bas étages comme vous. Quoi que cette intrusion dans le bureau Oval, je dois dire que c'était du beau travail. Vous avez surement dût vous entraîner un grand nombre de fois sur des casses plus petits avant de tenter celui-là. A ce sujet j'aurais d'ailleurs deux ou trois questions mais nous y reviendront plus tard. Ce qui est étrange c'est qu'il n'y a aucune traces de tout cela nul part. C'est comme si vous étiez née dans ce bureau présidentiel....

Everett Ross marqua une pause comme s'il s'imaginait que j'allais répondre à ces vérités.

- Bien voilà le marché, finit-il par ajouter en faisant glisser une feuille de papier dans ma direction, nous nous engageons, le Gouvernement Américain ainsi que les Nations Unies comme je l'ai dis un peu plus tôt à fermer les yeux sur cette effraction, qui est, soit disant passant, un crime fédéral grave, ainsi que sur les nombreux meurtres que vous avez commis pour le compte du Shield dans le cadre de votre mission de protection de l'agent Barnes. Mais pour cela il faut que vous ouvriez ceci pour nous. 

Il poussa la boite chinoise à hauteur du contrat et reprit aussitôt 

- Si vous ne le faites pas c'est très simple, vous serez accusé du meurtre d'Helmut Zemo et de tentative d'attentat à l'encontre du président Américain. Je ne vous cache pas que les Biélorussie autorise encore la peine de mort et qu'une tentative contre mon supérieur vous vaudrais une belle perpétuité dans le couloir de la mort. Je vais vous laissez réfléchir, lire ce contrat qui comporte d'autres aides de notre part, ainsi que ce dossier - il sortit une épaisse pochette marron de son cartable qu'il jeta sous mes yeux - et prendre votre décision seule. 

Il récupéra la boite, se leva et ouvrit la porte, il fit un pas en avant pour sortir puis se retourna une dernière fois. 

- Faites les bons choix Agent Blanchard pour une fois dans votre vie.

La porte se ferma à nouveau sur un silence devenu familier. Je pris une profonde inspiration et avançait en direction de la table. Je pris le contrat et entama la lecture. Une fois terminé je m'intéressais au dossier. Tout était là, l'intégralité de ma 2ème vie était étalé sur ces pages, tamponnée confidentielles pour la plus part. Voilà ce que j'étais devenue, une confidentialité, un secret défense.

Plus les pages défilaient plus ma tête se mettaient à tourner. Le manque d'eau et de nourrir commencaient à se faire sentir. Je connaissais leur technique de brisures physique pour atteindre le psychologique et il me fallait être plus forte que ces gens à ce jeu là. 

L'Avenue sous la pluie. [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant