7 - La larme et la flèche.

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Je n'avais jamais été une grande adepte des hôpitaux, médecins et autres centres de soins en tout genre mais de toute évidence eux semblait ne plus pouvoir se passer de moi ces derniers temps. J'émergeais doucement dans ma chambre d'hôpital, j'avais du mal à respirer, ma gorge me brulait. J'amenais mes mains à mon cou où une sorte de coque en plastique maintenait ma tête bien droite, ça faisait un mal de chien. Je me sentais oppressée. Je devais l'enlever. Ma respiration s'accéléra et comme par hasard, une infirmière entra à ce moment-là.

- Vous voilà réveillez Mademoiselle, ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité ici. Nous vous enlèverons cette minerve sous peu, dit-elle avec une voix si douce qu'on la croirait tout droit sortit d'une série médicale.

J'essayais de dire quelque chose mais aucun mot de sortit de ma bouche, je n'avais pas la force de faire cet effort. L'infirmière vérifiait les différent produits et données autour de moi.

- N'essayez pas de parler, le traumatisme que vous avez subit était une violence extrême. Vous avez eu de la chance. Vous vous remettez bien, c'est le plus important. Les médecins sont optimistes quant à votre prompt rétablissement. Il va falloir patienté encore un peu et passer une nouvelle batterie de tests, mais pas avant demain au moins. Vous allez voir tout ça va vite guérir. Vous êtes forte. Pour votre confort, personne ne peut venir vous voir pour l'instant. Il vous faut vous reposer.

Puis dans un sourire, elle quitta la pièce, me laissant seule. Je me sentais mieux tout à coup, la douleur s'estompait peu à peu, surement dût à la morphine, puis je finis par m'endormir.

Un peu plus tard complètement assommée par les médicaments, je ne pouvais que dormir ou somnoler. J'entendais distinctement les sons venant du couloir mais je n'avais pas la force d'ouvrir les yeux. Un bruit se fit entendre plus proche que les autres, il venait de ma chambre. Contre toute attente, je reçu une visite. La personne entra par la fenêtre. Je connaissais bien ce pas si particulier, à la fois lourd mais discret, furtif. Il s'approchait du lit. Je n'osais pas bouger d'un millimètre. J'avais l'impression d'être en apnée.

- Alors c'était toi.  - Il étouffa un rire - C'est idiot, tu ne m'entend surement pas mais, je me devais de venir, et puis s'est facile de parler à quelqu'un qui ne répond pas. Je ne sais même pas si ce que je vais dire est cohérent. Tant pis. Tu sais ... parfois ... je me doutais, ou du moins j'espérais, ne pas être seul là-bas, alors ... merci, Agent Juliette Blanchard. Merci pour tout. - Il s'appuya sur le rebord du lit - Ca y est je délire, voilà que je me met à parler à une femme qui ne répondras surement jamais à mes questions. Je voulais te dire que ... Pour moi tu n'as pas échouée, enfin... regarde moi je suis toujours là, je vais bien. J'ai survécu. Grâce à toi. J'ai même un nouveau bras. Je pensais avoir laissé derrière moi tout ce que j'étais avant, mais pourtant tu es là, allongée sur ce lit. Je suis un être abominable. Je le resterais surement toute ma vie. Pardonne-moi. Je ne sais pas pourquoi j'ai agi comme ça. Je ne comprend pas. Peut-être que je ne guérirais jamais. J'avais peur ce soir-là, je crois.

Même si je ne pouvais ni parler ni ouvrir les yeux je restais sans voix suite à ses paroles. Je m'attendais à tout, sauf à ça. Il y eu un bruit dans le couloir. De sa main encore humaine il essuya la larme qui coulait le long de ma joue, incontrôlable. Puis sans un bruit il disparu, comme il était venu.

Après plus rien. Retour au noir complet, j'avais dût me rendormir car ce n'est qu'au petit matin du jour suivant, alors que l'infirmière à la voix douce entrait dans la chambre que je pu réouvrir les yeux. Avais-je rêver ? La visite du Soldat d'Hiver était-elle réelle ou uniquement le fruit de mon imagination ? Je n'aurais peut-être jamais les réponses à ces questions mais pour l'instant je n'eus pas le temps de m'y attardé. Sitôt réveillé, on me fit manger un truc infâme puis je pus avec l'aide l'infirmière me lever de mon lit. Je fis quelques pas à son bras puis elle me lâcha, telle une personne âgée en rééducation.

Après divers tests psychologique, cognitif, sportif simple ou encore aptitude des réflexes, ils finirent par m'enlever cette prothèse qui me paralysait le cou et me firent passer dans une dernière machine. Les médecins semblaient vraiment confiant pour mon rétablissement. Ils me gardèrent encore une journée sous observation, puis j'eus le droit de quitter cet endroit. J'étais heureuse de rentrer. C'est Sharon qui vint me chercher pour me ramener, le trajet ne fût pas très long comme l'hôpital se situait dans le domaine du Centre des Avengers et du Shield. Une fois arrivée je me posais lourdement sur le canapé.

- Qu'est ce qui ne va pas Juliette ? Tu n'as pas décroché un mot depuis que nous nous sommes retrouvée.
- Je sais, pardonne-moi. C'est juste que ... - je pris une profonde inspiration - l'autre nuit il s'est passé quelques chose.
- Oui, effectivement tu as été étranglée contre un mur par le Soldat d'Hiver mais d'ailleurs qu'est ce que tu foutais dans sa chambre sérieusement ? Tu voulais mourir ou quoi ?
- Non, enfin ce n'est pas ça. L'autre soir, j'étais dans la chambre shootée à la morphine et il, enfin le Soldat d'Hiver, il est venu me voir.

Et je me mis à raconter à mon amie ce moment entre rêve et réalité que j'avais vécu quelques jours plus tôt. Je voyais bien qu'elle ne savait pas trop comment m'aider. James Buchanan Barnes ne semblait pas se montrer souvent, il restait distant. S'entraînait uniquement avec Steve, n'essayait pas de se sociabilisé spécialement même si beaucoup d'agent de la gente féminine semblait lui tourné autour pour capté son attention. Très original, fût la seule remarque qui me vint à l'esprit.

Je décidais d'aller enfin prendre une douche. J'entrais dans la salle de bain et je m'avançais face au miroir. Ce que j'y vis me fit horreur. Ma gorge était remplie d'énormes hématomes de différentes couleurs, ma peau avait une texture étrange, et mon visage, lui, était marqué par le manque d'air qu'il avait subit. Mes yeux était encore gonflés et légèrement rouges, j'avais des cernes de six pieds de longs. Je faisais clairement peur à voir. Je touchais mon visage de mes mains, comme pour vérifier qu'il s'agissait vraiment de moi.

Je passais la journée qui suivit avec Sharon, a ne rien faire, vivant au gré de l'instant. Fury n'avait pas remontrer le bout de son nez et c'était tant mieux pour moi. Natasha, quand à elle, finit par rentrer au Centre et s'assurant auprès des médecins que j'étais de nouveau apte au service elle accepta de reprendre les entrainements avec moi. Lang fit de même et nos petites sessions tous les deux me remis un peu de baume au coeur.

Un peu plus tard, c'est Clint qui m'invita a aller au stand de tir avec lui. J'acceptais avec joie, je savais que tirer autant au pistolet qu'avec mon arc me ferait le plus grand bien.

- Bah dis donc tu as une gueule de six pieds de long tu es sûre que ça va ? On dirait une alien ! me taquina l'Avengers.
- Maquillage sponsorisé par le peuple Chitauris ! C'est pour mieux m'intégrer en société. C'est la mode parait-il.

Nous rigolions, il me fit un bisou sur la tête.

- Ca fait plaisir de te revoir souriante en tout cas.
- Merci Clint. Bon alors tu penses gagner contre moi cette fois ? Tu t'es bien entrainé ?
- Evidemment, n'oublie pas que moi j'ai une vue d'aigle.
- Tu triches toujours de toute façon.

Nous armions tous les deux notre arc, je pointais la cible, un oeil fermé pour mieux viser, j'étais sûre de mon coup, c'était facile, j'avais juste à tendre les bras et je toucherais la cible en son centre à coup sûr. Mais une chose incontrôlable se produisit. Je me mis à trembler. Mes mains étaient incapable de rester stable. L'angoisse s'empara de moi. Je lâchais la corde. La flèche s'envola. Et ne toucha jamais la cible.

L'Avenue sous la pluie. [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant