Tout quitter pour tout changer

Chapitre 6

CHAPITRE VI

« Bellamy va lui sauter dessus dès qu'elle aura franchi le seuil de la porte »

Cela fait maintenant trois jours que Wells est chez Clarke, Octavia et Bellamy, d'ailleurs, il commence vraiment à apprécier ce dernier. Tous ses doutes quant à sa sincérité et sa fiabilité se sont presque envolés. Cependant, Wells ne se fie pas aux gens facilement, donc il n'a pas encore totalement confiance en Bellamy, mais ça ne devrait pas tarder, ce n'est qu'une question de temps, même s'ils ne se connaissent pas depuis longtemps, c'est comme s'il savait qu'il ne le trahirait pas, comme s'ils avaient un lien tous les deux...

Étant donné que Wells repart le lendemain au soir, le petit groupe a décidé d'organiser une fête. Clarke et Octavia sont parties au centre commercial rejoindre Raven et faire un peu de shopping tandis que Bellamy et Wells sont restés à la maison pour préparer la soirée, ils sont tous les deux dans la cuisine en train de faire à manger pour ce soir. Les deux amis discutent et rigolent mais le téléphone de Wells se met à sonner, il soupire et attrape son portable pour le coller à son oreille.

— Allô ? dit-il d'une voix lasse.

— Wells, c'est moi.

Le jeune homme reconnait immédiatement la voix grave de son père, il s'assoie sur une chaise de la cuisine et soupire une nouvelle fois.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il.

— Quand est-ce que tu rentres ?

— Je ne sais pas, j'ai besoin d'un peu de temps pour digérer ce que tu m'as dit l'autre jour, dit-il en tapant du pied, comme s'il en avait déjà marre de parler à son père.

— Wells...

— Tu m'as quand même dit que tu étais tombé amoureux d'une Waldénite et que tu avais abandonné votre enfant, c'est... c'est inexcusable! Qui plus est, j'ai un demi-frère, et tu ne m'en as jamais parlé, tu ne m'as jamais rien dit! crie-t-il en se levant de sa chaise.

Depuis que son père lui a avoué son passif honteux, c'est la première fois que Wells lui dit vraiment le fond de ses pensées. Entre eux, cela a toujours été comme ça, ils ne disent jamais se qu'ils ressentent réellement, comme s'ils portaient un masque sans arrêt. Mais le jeune homme compte bien changer cela, il en a assez de sa relation désespérée avec son propre père. Il aimerait être plus fusionnel avec celui-ci et pouvoir lui parler de tout et n'importe quoi sans qu'il ne le juge ou ne lui fasse de réflexions plus que désobligeantes. Il veut avoir un père digne de ce nom.

— Bon, écoute, je rentrerais quand je rentrerais d'accord, dit-il finalement en se radoucissant un petit peu, quand j'aurais digéré tout ça.

— Je suis désolé Wells...

— Ce n'est pas envers moi que tu devrais t'excuser, explique-t-il en gloussant d'un rire faux, mais envers cette femme et cet enfant que tu as détruit, finit-il par avouer d'un ton glacial.

Sur ces mots, le jeune homme raccroche et jette violemment le téléphone sur la table, puis pose ses mains sur ses yeux. Il inspire et expire longuement pour essayer de se calmer.

Bellamy, de son côté a stoppé ce qu'il faisait, comme électrisé par les paroles du jeune homme. Notamment « Waldénite » et « abandonné votre enfant »

Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, se répète-t-il en boucle. Bellamy souffle un bon coup pour chasser les suppositions et les théories qui sont en train de germer dans son esprit. Il reprend peu à peu une contenance et s'avance vers Wells pour finalement poser une main sur son épaule, un geste pour lui montrer qu'il est là et qu'il peut lui parler, s'il en a besoin. C'est fou se qu'une simple main posée sur une épaule peut signifier autant de paroles à la fois.