Chapitre 18

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CHAPITRE XVIII

« Sans toi, ma vie n'a plus aucun sens »

Lorsque l'eau froide atteint ses lèvres, Octavia est tout de suite moins angoissée. Le liquide continue son chemin jusqu'à atteindre sa gorge ce qui la rafraîchit instantanément. Les crises d'anxiété, les réveils en pleine nuit et la fatigue décuplée font désormais partie de son quotidien. Ces symptômes sont apparus à partir de l'hospitalisation de Bellamy, depuis ce jour-là, la peur s'est installée en elle et il n'y a pas moyen de la déloger. Mais ces nombreux cauchemars où son frère succombe à ses blessures, où Clarke n'est plus qu'une épave, où elle se retrouve totalement seule sont sûrement ce qui la terrifie le plus.

Vivre sans Bellamy est insoutenable et tout simplement impossible à son sens. C'est toujours lui qu'elle appelle lors des petits problèmes du quotidien, il est toujours à l'écoute et sait tout de suite lorsque sa petite sœur ne va pas, son côté protecteur toujours aussi présent même après tant d'années, ses blagues qui détendent toujours l'atmosphère. Il sera toujours son grand frère. Malgré toutes les épreuves qu'ils ont eues à traverser, l'honnêteté sera toujours la clé de leur relation.

Il y a quelques jours...

C'est avec la boule au ventre qu'Octavia s'aventure à travers les couloirs de l'hôpital dans une démarche peu assurée. Au moment où elle arrive à proximité de la chambre de son frère, elle sent son cœur s'accélérer alors qu'elle essaie de se convaincre qu'il va bien. C'est la même chose tous les jours lorsqu'elle lui rend visite, elle a horriblement peur qu'il ne se trouve pas dans son lit et qu'on vienne lui annoncer qu'il n'a pas survécu. Cette idée la hante constamment. Quelques minutes plus tard et son courage récupéré, Octavia remarque avec soulagement que son frère est toujours en vie.

Elle s'aperçoit également que Clarke n'est pas à ses côtés, ce qui est exceptionnel. Elle passe ses journées et ses nuits à son chevet et ne le quitte pas des yeux. Elle trouvait ce comportement adorable au début mais avec le temps, elle commence sérieusement à s'inquiéter pour Bellamy et Clarke. L'amour qu'ils éprouvent l'un envers l'autre est beau, rare et passionnel, elle en est consciente. Le problème est que elle ne veut pas perdre sa meilleure amie et encore moins son grand frère à cause d'une rupture éventuelle. Ce n'est pas qu'elle ne croit pas en leur couple, néanmoins ils passent leurs journées à se disputer, à se chercher et ne savent pas réellement ce qu'ils veulent. Elle a le devoir de faire part de ses doutes à Bellamy.

— Hey, O, lance-t-il d'une voix faible et enrouée.

Elle s'approche de lui et dépose tendrement ses lèvres sur son front avant de s'installer sur le siège à côté de son lit. Le discours ou le sermon qu'elle s'apprête à lui déclarer vont avoir l'effet d'une bombe pour lui et vont influencer ses décisions pour les mois, voire les années à venir. Ce moment va sans doute changer la vie de son frère. Son acte est soit la meilleure des choses à faire pour éviter le mal éventuel qu'ils pourraient s'infliger l'un à l'autre, soit incroyablement égoïste.

— Bell... débute-t-elle d'une voix peu assurée tout en évitant son regard. Ce que je m'apprête à te dire n'est vraiment pas quelque chose de facile. Tu ne dois pas m'interrompre et m'écouter jusqu'au bout, d'accord ? demande-t-elle en levant enfin les yeux.

Bellamy hoche presque automatiquement la tête alors que l'anxiété fait peu à peu son apparition. Sa petite sœur est rarement aussi sérieuse.

— Tu es totalement fou amoureux de Clarke. Ton amour pour elle est utopique, magique, sincère et fascinant ce qui est unique voire carrément miraculeux dans ton cas, dit-elle alors qu'il continue d'acquiescer. Vous êtes bons l'un pour l'autre, tu lui apportes plus de spontanéité et elle te rend plus tolérant. C'est comme si une partie de toi s'était accrochée à elle et inversement, explique-t-elle en tournant autour du pot. Elle mérite cet amour après toutes les tuiles qui lui sont tombées dessus et toi aussi. Elle marque une courte pause en attrapant la main de son frère. Mais Bellamy, poursuit-elle, tu n'es pas quelqu'un de stable et tu le sais très bien. Et puis Clarke rêve de la relation durable, du mec parfait, de la grande maison et de tout un tas d'enfants. Je sais que tu l'aimes de tout ton cœur mais parfois, malheureusement l'amour de suffit pas. Octavia doit se forcer à poursuivre lorsqu'elle constate les yeux légèrement brillants de son frère. Je ne veux en aucun cas perdre ma meilleure amie, j'ai besoin d'elle. Mais tu ne peux pas savoir à quel point j'ai peur de te perdre toi Bell, chaque jour lorsque je viens te voir je supplie le ciel ou je-ne-sais-quoi que tu sois encore en vie, que tu tiennes une journée de plus. Sans toi, ma vie n'a plus aucun sens, et je sais que tu ne survivrais pas à une rupture avec Clarke. Tu ne serais plus jamais le même. Je sais que c'est sans doute la chose la plus égoïste que je n'ai jamais dite de ma vie mais je ne pourrais pas continuer sans toi, termine-t-elle alors que ses joues sont trempées et que ses yeux baignent dans ses larmes.

Tout quitter pour tout changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant