Ultimement.

Chapitre 2

J'ouvre précipitamment les yeux, un bruit me sortant de cette bulle du passé dans laquelle j'étais emprisonnée. Je tâtonne la table de chevet et attrape mon iPhone. En regardant l'heure, je constate que depuis trente huit minutes je vagabonde dans ma mémoire.

Un ordre d'idées fait lentement son chemin dans mon esprit.

D'abord, j'entends des pas dans la résidence.
Ensuite, je ne porte que ma culotte.

Conclusion très élaborée : je ferais mieux de me vêtir rapidement avant de me retrouver face à quelqu'un dans cette tenue...

Je mets un soutient-george et  une camisole avant d'enfiler un short. En fait, j'ai simplement repris mes vêtements d'hier , encore humide en raison de la pluie qui m'a touchée. Tirant le tissu, j'essaie de rendre l'habit un minimum confortable. Et puis j'en ai marre, ce n'est pas comme si j'allais rencontrer la Reine d'Angleterre non plus! Je réunis ma tignasse en un chignon désordonné me préparant à m'aventurer hors de mon territoire. Parce que oui, ma chambre est ma propriété privée, quiconque violant mon espace personnel est paisible de la peine capitale.

Je déverrouille la poignée de porte, puis pars à la chasse à l'homme, nus pieds. Je me tourne pour fermer la porte et en repensant à ma chasse à l'homme, un puissant rire se déclenche. Non mais sérieusement, comment ne pas s'esclaffer lorsque les images qui nous passent en tête sont celles d'une femme des cavernes carnivore qui terrorise tous les mâles? Je m'imagine tellement dans ce rôle que je ne peux plus m'arrêter. Un fou rire comme on dit! Les mains sur mon ventre, face à ma porte, je suis pliée en deux et je rie, en oubliant la véritable raison de ma sortie... Jusqu'à ce que deux mains chaudes, fermes et puissantes viennent se poser sur mes hanches et que je sente quelqu'un se coller contre moi.

Alors là, plus rien n'est drôle. Je m'écarte et fait face à l'inconnu en un dixième de seconde. Personne n'est autorisé à toucher mon corps sans mon accord. Et on s'entend que pour le moment je ne suis pas très consantante! Ce gars vient me frustrer. Je sens mes joues devenir de plus en plus rouges. Mon cou doit l'être aussi si je me fie aux picotements qui s'y trouvent. J'ouvre les yeux et avant même d'avoir le temps d'y penser, ma main droite touche violemment sa joue gauche. Je lève le regard et découvre l'étendue des dommages. Non seulement il a la trace de ma main sur son joli minois, mais il semble aussi plutôt mécontent. Je ne sais pas si j'en ai déjà fait mention, mais ce qui se trouve devant moi, c'est un des plus beaux spécimens que porte cette planète. Comble du bonheur, il est en colère, et ce, JUSTE pour moi! Je suis, comment dire, légèrement intimidée.

Avec un père militaire, j'ai appris très jeune à me défendre et toujours paraître plus forte que je ne le suis réellement. Par contre, l'apparence de ce jeune homme vient de me déstabiliser jamais auparavant le sexe opposé n'avait reussi. Bien que nous soyons tous les deux énervés, le drapeau blanc est en place pour quelques secondes, ou plutôt minutes.

Nos regards se croisent pour la première fois. Ses yeux sont simplement incroyables. D'un brun envoûtant qui transperce. Sa bouche, ses lèvres bombées sur lesquelles n'importe qui peut fantasmer tant l'envie de se jeter dessus est intense. Et sa mâchoire carrée; le genre qui nous supplie presque de la prendre entre le pouce et l'index pour la tirer vers soi afin d'embrasser plus furtivement. Mon regard poursuit son inspection et découvre une carrure des plus intéressantes. Ce que j'ai devant moi, ce n'est pas le mec qui passe des heures et des heures dans une salle de gym pour se bâtir une carrure de culturiste. Non, lui il est simplement parfaitement dosé. Il prend soin de son corps et ça fini là.  En observant ses épaules, je peux imaginer l'allure de ce qui se cache sous son t-shirt gris qui le met réellement en valeur. En descendant sur cette silhouette parfaite, lorsqu'il lève le bras pour passer une main dans ses cheveux bruns courts, je distingue une partie de son haut de corps bien sculptée. Il me laisse libre cours à mes pensées, certaines plus aventureuses que d'autres... Ce que je donnerais pour pouvoir lui retirer ce vêtement !