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Le néant que m'affiche la page Google me donne l'effet d'une claque.
J'ai simplement voulu lire l'interview de la gamine mais impossible de la trouver. La frustration qui m'habite à cet instant me préoccupe quelque peu.
Ma conscience aussi, bien matinale me rappelle que si je cherche cette interview c'est aussi parce que je cherche à marquer un nom sur son visage translucide.
Mais par simple curiosité.
J'aime bien savoir à qui j'ai affaire. Et maintenant que j'y pense, elle ne s'est jamais présentée à moi, et c'est ce qu'elle aurait dû faire lors de l'interview. Au moins me donner le nom de son blog, non ?
C'est une formalité qu'on ne néglige pas, et elle n'a pas l'air d'ignorer les règles. Elle a été très pro la dernière fois, ça m'a même étonné.
Peut-être que c'était volontaire...
Qu'elle se présente à moi à chaque fois, pour que je finisse par m'intéresser à elle. Et qu'elle ne me dise rien, pour que justement je prenne l'initiative de chercher à la connaître.
Ivan, tu dérives... C'est une gosse qui se bagarre encore avec ses copies doubles.
Je devrais continuer de noircir ma feuille plutôt que de noircir mon esprit d'hypothèses troubles.
Mais mon cerveau fait blocus. J'ai beaucoup trop cogité pour me remettre à écrire. Je fais une pause.
Mon téléphone sonne. Je me lève de ma chaise pour le prendre sur la table en pensant à l'un des gars. Mais je fais rapidement machine arrière quand je vois le nom de mon ex s'afficher.
Ça fait des mois qu'elle essaye de revenir et de se faire pardonner pour sa traitrise, mais ce ne sont pas des excuses qui vont rétrécir son hymen souillé par tous les lascars de Lutèce.
J'ai jamais été un lover de la pure espèce, mais j'fais au mieux. J'ai toujours pensé qu'on choisissait de se poser à deux, et que quand ça ne va plus, on se dit adieu.
Ainsi va la vie.
Je me demande d'ailleurs pourquoi j'ai toujours son numéro dans mon répertoire. Sûrement parce que ça doit être jouissif de voir la personne qui nous a causé du tort, revenir en rampant.
Mais les souvenirs qui réapparaissent me foutent le blues.
Le spleen désormais présent dans la pièce est irrespirable. Il faut que je prenne l'air pour ne pas sombrer.
Je reprends mon téléphone, et appelle le premier numéro que je trouve dans mon répertoire.
- Qu'est ce-que je fous là, je souffle face au bordel qui se trame face à moi.
La lumière du salon est tamisée et la masse de monde est entassée sur les canapés. La musique est envoûtante, et je ne sais pas si c'est mon subconscient un peu trop suggestif qui pense à ma place mais tout le monde a l'air d'avoir pécho.
J'sais même pas pourquoi je m'étonne. Sneazzy participe toujours à des soirées glauques. Je crois d'ailleurs que c'est pour ça qu'on ne se côtoie pas beaucoup.
Je ne m'attarde pas plus longtemps et préfère m'en aller.
J'ai passé l'âge de me frotter aux meufs, et je crois que je ne l'ai jamais fait de ma vie.
Menteur, chuchote ma conscience quand j'heurte une jolie jeune femme basanée au sourire ravageur.
- Excuse-moi, dis-je en passant.
- Non c'est moi. Tu t'en vas déjà ?
Je me retourne et la détaille minutieusement. Ses courbes me plaisent bien, et son éternel sourire mérite que je m'intéresse un peu plus à elle.
- C'est pas tellement le genre de soirée que je convoite.
- Moi non plus.
- Qu'est ce que tu fais là, alors ?
- On n'avait rien de prévu avec ma sœur, alors grâce au pote d'un pote on a réussi à s'incruster ici. Mais je t'arrête tout de suite, j'suis pas le genre de fille qui cherche un contact avec les célébrités, je pensais seulement que...
- Wow, du calme, pas besoin de te justifier.
Elle baisse un moment les yeux et réajuste sa robe bien trop courte au grand damne de ses cuisses et au plus grand bonheur de mes yeux.
- T'es plus séduisant en vrai, finit-elle par dire.
Je souris et fourre mes mains dans mes poches. Elle commence à flirter avec moi, alors j'ai deux solutions.
Soit je lui retourne le compliment, et d'un commun accord on termine la soirée ensemble, et pourquoi pas la nuit.
Soit je la remercie et quitte cet appartement. Et je finirais sûrement par me branler sur la paire de fesse qui sera passée sous mon nez.
- Tu m'as déjà séduit.
- Vraiment ? C'est la première fois que mes charmes opèrent aussi vite.
- D'habitude il te faut combien de temps pour appâter ta proie ?
- J'ai juste à...
Elle souffle dans mon oreille quelques idées loufoques et coquines qui m'exaltent moi et mon mini moi.
Je souris sans répondre. Elle passe devant moi, longe le couloir et attrape sa veste en espérant que je la suive.
Je ne me fais pas prier.
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Trouble
Fanfiction« Cette gamine dépasse les bornes, elle est butée, bancale et hardcore mais je lui trouve un petit charme sur les bords. »