Chapitre 09 - Vulnérabilité passée

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Cinq heures cinquante deux, je décide de me lever puisque le sommeil m'a définitivement délaissé.

Je n'ai pas cessé de ressasser ce qui s'est passé la nuit passée.

Loin des enlacements et des pensées obscènes, j'ai tout fait pour éviter sa montée d'œstrogène.

Elle était beaucoup trop entreprenante pour que je me laisse aller, les rôles étaient inversés et c'est ce qui m'a plus ou moins chiffonné.

Qu'une femme prenne les devants ne me gêne pas le moins du monde, mais quand elle a dix ans de moins...

Je regrette un peu de l'avoir fait entrer chez moi, j'ai l'impression d'avoir dépassé une des limites que je m'étais fixé avec mes fans.

Connard tu t'es jamais fixé de limites.

Il y a toutefois des barrières à ne pas franchir avec ce genre de go. Et je crois que cette concession que j'ai faite pour ses beaux yeux n'ont fait que gonfler un peu plus son égo.

M'enfin. Je suis un peu étonné de voir mon salon vide.

La nymphette a mis les voiles et ne m'a laissé qu'un numéro et son soutif humide.


3 jours.

Mes poings cognent doucement sur la table de bois comme pour témoigner une certaine impatience et une infime appréhension.
J'ai accepté de la revoir, je ne sais pas pourquoi, ni comment,

J'ai dix minutes d'avance et pourtant je la vois au loin, s'approcher avec un sourire éclatant.

- Salut, dit-elle simplement.

J'hoche la tête en guise de réponse tandis qu'elle prend place face à moi.

- Tu m'as manqué, Ivan.

Mon prénom dans sa bouche sonne tellement bien.

Mon subconscient profite de cet instant d'égarement pour me faire un medley de toutes les fois où elle l'a prononcé dans nos moments d'extase.

Je suis faible.

- Tu n'imagines même pas à quel point, ajoute-elle.

Sa voix suave me laisse de marbre, même si je ne refuserai pas une partie de jambe de l'air.

- Qu'est-ce que tu veux manger ? Je demande, la carte en main.

Je n'ai trouvé que ça pour m'empêcher de la contempler. Son décolleté me provoque, ses jambes interminables chevauchent les miennes par moments. Et sa peau caramel dégage un effluve envoutant que je tente lâchement de dévier.

- Toi.

Elle me regarde. Son avidité à mon égard se fait plus prenante que pour la nourriture.

Le Ivan qui a dalle lui aurait porté son chibre sur un plateau d'argent, mais je n'oublie pas la raison de notre précédente rupture.

- T'avais pas envie de moi quand...

- C'est de l'histoire ancienne, Ivan.

- Qu'est-ce que t'appelles ancien ? Hier soir ?

Elle se tient au silence et observe les alentours avec tourment.

- J'suis sûr que tu t'es fait ramoner la cheminée hier soir.

- Arrêtes, s'il te plait.

- Pourquoi tu voulais me voir ? Je demande alors.

- Pourquoi t'as accepté ?

Je souffle et m'adosse au dossier de ma chaise.

Elle n'a pas changé.

- J'ai fait des erreurs, mais je n'ai jamais cessé de t'aimer.

- « Je n'ai jamais cessé de t'aimer ». C'est bien une réplique de femme, ça. C'est quoi l'amour finalement ? Faire des promesses en l'air à la personne qui nous satisfait sexuellement ?

- Iv...

- Faire des projets de vie sur un coup de tête après un orgasme véhément ?

- Bébé...

- M'embrasser avec la langue après s'être fait baiser comme une chienne par son amant ?

Elle écarquille les yeux.

Les gens autour de nous, nous observent sans un mot. Et je comprends que je me suis une fois de plus emporté.

Je suis faible.

- Je suis tellement... Désolée...

- T'es désolée de m'avoir trahi ou de t'être fait surprendre ?

- Je...

- Si on ne m'avait pas prévenu de tes aventures nocturnes, tu aurais continué n'est-ce pas ?

- Tu n'étais jamais là Ivan, t'étais à fond dans ta musique, personne ne comptait à côté. J'étais seule et... J'avais besoin d'affection.

- L'affection n'a rien à voir avec se faire défoncer la chatte, Audrey.

Elle émet un mouvement de recul et me regarde tristement. Mon regard dérive sur les entrés alors que je n'éprouve plus aucune appétence.

- T'es encore en colère, je le comprends. Je veux juste qu'on reprenne sur des bonnes bases, reprend-t-elle.

- Tu m'expliques comment je suis censé de faire confiance, maintenant ?

- Je t'aime.

Je baisse la carte, et les armes.

Nous restons statiques les quelques secondes qui succèdent ses dernières paroles.

C'est dingue comme de simples mots, aussi simple soient-ils, mais alignés d'une certaine façon, peuvent avoir un impact sur notre être.
Je pense qu'elle veut que je m'imagine une auréole au dessus de sa tête,

Comme si maintenant elle tenait le bon rôle.

- Moi aussi.

Ses lèvres maquillées d'un rouge à lèvres cerise dont je me serais fait le plaisir de lécher auparavant se retroussent en un sourire vainqueur.

Elle pense m'avoir amadoué,

elle pense m'avoir gardé,

parce qu'elle a prononcé trois petits mots qui m'auraient rendu à sa merci il y a quelques années.

- Moi aussi, je t'aimais comme un fou.

Je me lève après l'avoir salué.

Elle m'appelle, une fois puis deux. Mon prénom sur ses lèvres sonne comme une douce mélodie.

J'ai beau être faible face à ses courbes dorées,

je ne me laisserai plus prendre par le vice de cette voluptueuse lady.

TroubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant