Chapitre 29 - Dernière page

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Elle est arrivée peu après que j'ai terminé son ouvrage, sa trahison minutieusement mise en page.

Elle m'a salué, tout sourire, et je n'ai même pas été en mesure de savoir si c'était sincère. Alors pour éviter qu'un énième leurre effleure ses lèvres, j'y ai écrasé les miennes, longtemps. Avant même qu'elle ne franchisse le seuil.

Tout s'est rapidement enchaîné, j'ai senti mon corps bouillonner, et ce qui me sert de pompe tambouriner un beat sur lequel j'aurais pu kicker.

Kicker tout ce qu'elle m'inspirait à ce moment. Une gamine qui m'a fait perdre mon temps.

Notre oaristys n'était en réalité que du vent.

Qu'importe, elle a pris les devants.

J'ai attrapé ses cuisses et l'ai portée jusqu'à mon plumard où nos lèvres ne se sont pas détachées, elle a ôté son sweat et le mien, puis nous nous sommes regardés.

Son regard avait l'air si oisif, bien plus qu'elle ne l'est.

Elle a caressé mon torse, et a embrassé mes clavicules. J'avais l'impression de jubjoter. La suite de mon rêve se concrétisait enfin, mais sans la flamme qu'il y avait à l'accoutumé. Et pourtant elle aurait pu se raviver, puisqu'elle m'a dit qu'elle m'aimait.

*

Je n'ai pas dormi de la nuit, alors j'observe la ville se lever doucement. Je crame un cône de verdure pour prendre de la hauteur alors que mon moral est au plus bas.

Le soleil m'éblouit bientôt et je me demande ce que je dois faire, même si tout est déjà prédestiné à mes yeux.

J'ai le cœur scindé en deux.

Et je ne le lui avais même pas encore confié, c'est sûrement le plus malheureux.

J'enchaîne les spliffs pour aller mieux, mais le résultat n'est que plus désastreux.

Je me fais chauffer du café et fourre de quoi déjeuner sur un plateau que je pose sur la table basse. Elle fait son apparition quelques minutes après.

- Bonjour, dit-elle doucement.

- Salut.

Je jette un coup d'œil à mon portable, il nous reste trois heures avant l'embarquement.

- Poses-toi, je t'ai mis de quoi manger, dis-je en désignant le plateau préalablement préparé.

Elle louche sur le lait et les Miel Pops avant de de balbutier.

- Non mais... Je vais prendre comme toi. Elle me tend son bol timidement que je remplis de café.

Je soupire.
Une fois,
Deux fois.

Et elle prend la parole.

- Écoutes, pour hier...

- Ne dis rien.

- C'est pas de ta faute, d'accord ? C'est moi, j'ai... J'ai pas su gérer, c'est sorti tout seul, excuse moi.

Je pose ma tasse encore chaude et mon regard brulant sur elle. J'ai l'impression d'être le seul en combustion dans cette pièce froide.

Mon regard remonte d'abord le long de ses jambes nues avant de rencontrer ses yeux. Incroyable, comme un regard si innocent, peut dissimuler un vice transcendant.

- Tu m'aimes, alors ?

Elle baisse les yeux. Elle n'a pas tenu une seconde d'échange ardent.

TroubleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant