Haunted {TERMINÉE}

Haunted CHAPITRE 8

Chapitre 8 : Chaos hurts

Les démons de certains sont plus puissants que d'autres. Celui de Newt semblait être réel, tellement réel que pour Thomas, il avait l'impression d'être dans un film de science-fiction ou une des séries préférées de Ben. Il fixait Newt. Le blond tremblait, visiblement tourmenté par quelque chose qui semblait plus grand que lui, tellement puissant que ça l'écrasait. Dans le cerveau de Thomas, quelques engrenages se mettaient en route. Il ne comprenait rien, mais chaque détail semblait important. Cette peur qui brillait dans les pupilles noires du blond, cette sensation étrange qu'avait le brun, comme si son corps sentait la peur, l'angoisse. Les poils de ses bras s'étaient hérissés. Newt partit, lançant un dernier regard à Thomas, regard à la fois transi par la crainte mais aussi par les excuses.

Thomas, jusqu'alors tétanisé, se laissait tomber sur ses genoux lorsqu'il entendit la porte d'entrée claquer. Newt avait fui. Le souffle du brun était court, son cœur s'était arrêté dans sa poitrine et reprenait peu à peu sa course normale. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer entre les deux garçons. C'était comme si quelque chose s'était passée au-dessus d'eux, qu'une présence extérieure, plus grande, invisible, s'efforçait de les contrarier. Ou peut-être de tourmenter Newt ? Mais ce genre de choses ne se passe que dans les histoires, dans les légendes. Les démons, les esprits, tous ces trucs-là, ça n'existe pas. Il constata avec dépit que la totalité de son tas de feuilles écrit en lettres minuscules était éparpillé un peu partout dans la pièce, une venait à peine d'atterrir à côté de lui. Le chaos. Sa chambre était soumise à un véritable chaos, mais celui qui lui faisait plus mal était la tempête qui ravageait son cœur. Le brun empoigna son tee-shirt au niveau de sa poitrine et serra le poing. Une douleur véritable pointait dans son cœur, comme si on venait de planter un pieu dedans. C'était atroce, il avait l'impression de suffoquer. Il posa sa tête sur le parquet de sa chambre, roulé en boule et tenta de respirer. Qu'est-ce qui se passait avec Newt sérieusement ? Ce garçon lui tournait la tête. Quand il l'avait vu se pointer, pour s'excuser, se confondre dans des excuses débiles, quand il avait cherché à comprendre... Il s'en voulait d'avoir réveillé un si lourd secret dans le cœur de Newt. Il avait fui, la veille parce qu'il devait s'être passé quelque chose du genre. Une bibliothèque qui se vide de tous ses livres toute seule, une tornade de feuilles de papier ou autre chose dans le même style que le commun des mortels et la normalité n'apparentent qu'à de la science-fiction. Ce n'était pas réel. Pas possible. Et pourtant, ça venait d'avoir lieu. Juste là, sous ses yeux.

La douleur dans son cœur s'estompa peu à peu et Thomas comprit qu'elle n'était pas physique mais morale, psychologique. Pourquoi son cœur avait été touché en premier ? Aucune idée, mais cette souffrance qu'il avait ressenti était un mystère de plus. Il rouvrit les yeux et se leva, titubant un peu. Les pupilles noires de Newt s'étaient imprimées sous ses paupières. Il ouvrit la fenêtre de sa chambre en grand, et descendit en courant. Si jamais il ne rentrait pas tout de suite, pour ne sait quelle raison, il prétexterait un courant d'air. Sa bibliothèque avait toujours été bancale. Il dévala l'allée de son jardin, sautant par-dessus le portillon et sonna chez ses voisins. Sasha ouvrit la porte tout sourire, l'invita à entrer mais Thomas prétexta qu'il devait voir Newt. La grande blonde fronça les sourcils, légèrement contrariée et lui indiqua l'étage et la chambre de Newt.

Thomas ouvrit la porte, le trouvant roulé en boule sur son lit. Il la ferma derrière lui et s'avança vers le petit blond qui tremblait comme une feuille. Il posa sa main sur l'épaule de Newt et celui-ci réagit au quart de tour, poussant un petit cri et se retournant vivement. Il était debout désormais, les poings serrés, la mâchoire crispée et les yeux rougis par quelques larmes, de l'autre côté du lit. Il fixait Thomas avec surprise, ne s'attendant sans doute pas à le voir débarquer ici alors qu'il venait de foutre sa chambre dans un état lamentable. Newt écarquilla les yeux, contournant son lit, il poussa Thomas au niveau des épaules.