Haunted {TERMINÉE}

Haunted CHAPITRE 32

CHAPITRE 32 : Down the road.

Les cours allaient commencer et Newt n'était toujours pas revenu des toilettes. Thomas savait que le blond n'allait toujours pas bien, que ce qui s'était passé la veille lui tournait dans la tête et qu'il s'en voulait. Le brun écrasa sa cigarette sous sa semelle de chaussure et jeta un regard complice à Aris et Sonya qui avaient décidé de faire tourner en bourrique leur professeur de sciences économiques aujourd'hui.

Thomas remonta son col de sweat sur son cou, ne voulant pas que ses amis voient les marques encore rouges sur sa nuque. Il avait un peu honte de ce qui s'était passé et ne voulait surtout pas les inquiéter. Aris et Sonya avaient toujours été là pour lui.

Thomas jeta son sac sur son épaule et salua ses amis, il se mit en route vers sa salle de classe, dans l'espoir de retrouver Newt devant la porte. Ne pas être en compagnie du blond lui manquait, ne pas l'avoir à ses côtés faisait grandir en lui un sentiment étrange, comme un souffle au cœur, que son organisme ne faisait pas correctement la synthèse des protéines. Il y avait quelque chose qui clochait en l'absence de Newt. Newt lui chatouillait le cœur, lui retournait l'estomac, lui asphyxiait le cerveau et lui compressait les poumons. Newt le faisait planer plus haut que la morphine, il l'avait dans les veines, celles qui partent du cœur et qui vont partout dans le corps.

Il arriva devant la salle, la porte était déjà ouverte, quelques filles de sa classe était rentrée, lui passa la tête par l'embrassure de la porte et ne distingua pas la silhouette fine de son petit ami, il ne voyait pas la tignasse blonde de Newt, même endormi sur leur table habituelle. La place était vide. Le blond manquait à l'appel.

Ses mains glissèrent dans les poches de son jeans et il tapa du pied. Il fit un léger demi-tour sur lui-même, dans l'espoir de voir son petit ami se pointer. Un tic nerveux vint déformer ses lèvres dans un rictus crispé. Non, Newt n'était pas là et le couloir était désert. Le professeur l'invita à entrer en classe mais Thomas ne voulait pas. Il n'en était pas capable.

Il y a le sentiment de culpabilité qui monta en lui, il le sentait. Ce sentiment s'immisca en lui comme un serpent entre les hautes herbes. Il l'a sentit monter en lui, prendre d'assaut chaque parcelle de sa peau, il sentit ses poils d'avant-bras s'hérisser de peur. Une peur sourde, un mauvais pressentiment. Il le sentait, il le ressentait, cette substance désagréable qui s'emparait de lui. Il secoua la tête à l'adresse de son prof et fit demi-tour. Il fallait qu'il s'assure par lui-même qu'il ne se passait rien de fâcheux.

Puis vint la peur, la peur en plus de la culpabilité. La culpabilité s'installa au fond de son être, comme une trame de fond et ça lui tordit les boyaux, il n'en pouvait plus, il n'aurait pas dû le laisser seul, il aurait dû l'accompagner. Et s'il lui était arrivé quelque chose de mal par sa faute ? S'il se faisait du mal encore ? Si Teresa prenait le dessus encore et le poussait à l'autodestruction ?

Dans la tête de Thomas une foule de questions se bousculèrent. Elles s'entrechoquèrent et firent un bordel monstre. Il y avait toutes ces émotions impossibles et contradictoires qui le prirent à part, qui l'entraînèrent dans une spirale névrotique. Il avait l'impression de devenir fou. L'était-il déjà avant ? Il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, ses poumons le bruler et Thomas s'arrêta dans sa course, il ne parvenait plus à respirer correctement, il s'appuya contre le mur du couloir, il y était presque aux toilettes, celles des garçons au rez-de-chaussée mais sa trachée le brulait, comme si l'air était devenu toxique, qu'il suffoquait. Sa tête tournait légèrement. Il la sentait venir, la crise de panique, elle était là, menaçante et sournoise et elle le prenait à la gorge peu à peu. Ses jambes lâchèrent sous lui, il se laissa glisser contre le mur et son front vint se poser contre ses genoux repliés.