Prologue

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Prologue

La voyageuse arriva enfin au but de cette longue marche qu'elle venait d'effectuer au cœur de la forêt dense. Elle entra dans le village qui était désert à cette heure tardive de la nuit. Elle traversa l'allée centrale de tout son long, pour ressortir de l'autre extrémité et se rapprocher d'une maison un peu éloignée. Le panier qu'elle tenait dans sa main était remplit de différentes herbes qu'elle venait tout justement de récolter. Un fin sourire se dessina sur son visage quand elle constata que la lumière était encore allumée dans sa demeure, on l'attendait. On ne pouvait que l'attendre et elle était heureuse de ce constat. Elle avait hâte de pouvoir retrouver la chaleur de son doux foyer, après cette longue expédition dans la forêt. Une expédition qui avait été nécessaire, mais qui n'avait pas manqué de la fatiguer dans son état, tant son ventre rebondit ne manquait pas de la déranger. Mais elle ne pouvait pas le laisser y aller à sa place, il n'avait pas ses connaissances, il ne saurait pas reconnaître la différence entre les herbes dont elle avait besoin. Elle ne pouvait pas lui confier une telle tâche, même si au fil des semaines celle-ci devenait de plus en plus difficile. La jeune femme envisageait de faire un stock plus important la prochaine fois, avec l'aide de son âme sœur, afin de ne plus avoir besoin de partir autant. Parce qu'arrivé à un moment, elle ne parviendrait plus à se promener aussi aisément dans la forêt.

Quand elle arriva devant la maison, elle resta une seconde devant la porte, son sourire ornant toujours son visage. Elle ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer ce qui l'attendait à l'intérieur, ce qu'elle allait y découvrir. Elle espérait qu'il lui aurait préparé une surprise. Elle ouvrit la porte, la bougie qu'elle avait vu luire de l'extérieur se trouvait sur la table de la salle principale, mais il ne s'y trouvait pas lui. Elle tendit l'oreille pour savoir où il se trouvait. Elle entendait des bruits venir de la chambre, qui se trouvait juste à côté. La maison de payait pas de mine, elle était petite, mais elle était particulièrement confortable. En tout cas, elle ne s'était jamais plainte de sa demeure. La jeune femme fit un pas vers la chambre et entendit un bruit étrange, une voix de femme. Son cœur se mit à battre rapidement, alors qu'elle continuait de s'approcher de la pièce entrouverte. Elle arrêta de respirer au fur et à mesure qu'elle se rapprochait de cette porte, qu'elle ouvrit tout doucement. Il était bien là, mais il n'était pas seul. Le panier qu'elle tenait toujours dans sa main jusqu'à présent tomba au sol et attira l'attention de l'homme, qui se retourna vivement, surpris de la voir apparemment.

– Ce n'est pas ce que tu crois, se défendit-il en se redressant nu comme un ver. Le regard de la jeune femme se dirigea sur celle qui se trouvait dans son lit, en compagnie de l'homme qu'elle aimait. Evidemment que c'était elle, cette pimbêche du village qu'elle n'avait jamais pu supporter.

– Ce n'est pas ce que je crois ? Répéta-t-elle d'une voix sombre et tremblante.

L'homme s'approcha d'elle, sans doute dans l'espoir de la calmer, mais elle leva sa main pour lui faire signe de ne plus bouger.

– Sortez de chez moi !

La pimbêche ne se fit pas prier, se levant rapidement et attrapant sa robe pour sortir de la maison. Elle s'écarta de la porte pour lui laisser le passage, regrettant déjà de ne pas lui faire payer son acte sur le champ, mais sa colère ne se portait pas vraiment sur elle en réalité. L'homme mit plus de temps, il ne bougea pas et continuer de l'observer.

– Sors de chez moi !

Sa voix se faisait de plus en plus sombre au fur et à mesure qu'elle parlait.

– C'est aussi chez moi.

Ces mots eurent l'effet d'une bombe. Les meubles de la maison commencèrent à trembler et l'homme comprit qu'il ne devait pas insister d'avantage.

– Tu sais bien que je t'aime... tenta-t-il d'expliquer, alors qu'il se rapprochait de la porte. Laisse-moi t'expliquer.

– Jamais ! Sur ce mot, la table à manger s'envola contre les murs. Je ne veux plus jamais te revoir, je ne veux plus jamais que tu fasses partie de ma vie. Sors d'ici, va rejoindre cette idiote et disparait de mon existence !

– Elizabeth, tu ne peux pas faire ça !

Sans plus de cérémonie, l'homme fut projeté en dehors de la maison.


L'amour d'une sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant