IV

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Nous étions tous assis dans le salon. Ma mère et mon oncle installés sur un canapé, moi sur un fauteuil et nos invités sur un canapé en face de ma famille. Je ne me sentais vraiment pas à l'aise et je ne prononçais donc pas beaucoup de mot, laissant sans souci mon oncle, ma mère et la mère d'Arthur James discuter entre eux. Ce dernier ne parlait pas plus que moi, mais il ne me lâchait pas du regard alors que je gardais mon regard posé sur le sol. Sa mère semblait sympathique, bien plus que la mienne en tout cas. Quand j'osais lever mon regard, je croisais par moment le sien et elle m'adressait toujours un sourire. Elle était douce, elle avait une voix délicate et elle était belle. Une beauté que son fils avait due lui prendre, à moins qu'il ne tienne de son père, mais je ne pouvais pas le savoir puisque l'homme ne se trouvait pas là. Arthur était beau oui. Je n'avais pas vraiment l'habitude de me référencer à ce genre de critère, mais je ne pouvais pas m'empêcher de le trouver beau. C'était surement très puéril, mais c'était ce que je pensais. Il y avait quelque chose chez lui qui me donnait ce sentiment. C'en était presque perturbant, ça semblait trop. Comme ça, Arthur me donnait le sentiment d'être trop parfait.

La conversation se déroulait surement bien, je n'avais pas spécialement d'expérience dans ce domaine. Ma mère parlait beaucoup, mon oncle complétait ses paroles de temps en temps et la mère de mon fiancé – j'avais beaucoup de mal à me faire à cette appellation tout de même – répondait tout autant. Ils semblaient vraiment ravis tous et je ne parvenais pas à me sentir aussi ravi qu'eux. Mais je faisais quand même en sorte de ne pas trop le montrer. Parce que je n'avais pas le choix, je devais faire bonne figure. Ce mariage ne me plaisait toujours pas, mais je faisais avec parce qu'on ne me laissait pas le choix. Et je savais qu'il valait mieux que je m'attire les bonnes grâces de ma future belle-mère, si je ne voulais pas recevoir les foudres de ma propre mère.

– Est-ce qu'il me serait possible de passer un peu de temps seul à seul avec ma fiancée ?

La voix d'Arthur me fit lever mon regard vers lui. Il m'adressa un sourire, avant de tourner son propre regard vers ma mère, mais ce ne fut pas elle qui lui répondit.

– Nous serons attristés de nous passer de votre présence.

Je ne croyais pas une seule seconde à ce que pouvait dire mon oncle. Ils n'avaient clairement pas besoin de notre présence pour continuer de parler des détails de ce mariage qui devait nous unir. Ils géraient ça très bien seuls. Mais je savais parfaitement que mon oncle avait peur que je parle seule avec mon fiancé, que je dise quelque chose qu'il ne fallait pas. Je n'aimais pas ce mariage et je n'avais aucune envie de m'unir à quelqu'un d'autre, mais je n'avais pas pour autant l'intention de gâcher leur plan. Je m'étais faite une raison.

– Sauf votre respect Monsieur Burges, il me semble normal que je puisse parler un peu en priver avec ma future femme et apprendre un peu plus à la connaître.

Le ton qu'avait utilisé Arthur était parfaitement cordiale, mais on y sentait l'ordre en dessous, il ne laissait pas le choix à mon oncle d'accepter sa requête. Ce dernier adressa un sourire à mon fiancé, mais je voyais bien qu'il était agacé par sa façon de lui parler. Mais que pouvait-il dire ? Même si Victor se donnait de grand air, il n'était pas grand-chose contre la famille James. Ils étaient bien plus influant que notre famille. Victor n'avait pas vraiment de raison de refuser la requête d'Arthur, ce qui me plaisait énormément. Je me retins d'afficher un sourire amusé, toujours dans l'optique de garder une bonne attitude.

– Bien sûr, je vous en prie.

Arthur et moi nous retrouvâmes donc ensuite dans le jardin, marchant doucement l'un à côté de l'autre sans un mot. Je ne me sentais pas plus à l'aise maintenant, même si j'appréciais de ne plus être en compagnie de ma mère et de mon oncle, mais je ne savais pas du tout quoi penser en me retrouvant seule avec Arthur. Il ne m'était pas du tout désagréable, mais je n'avais aucune idée de comment me comporter. Finalement, ce fut lui qui brisa le silence.

L'amour d'une sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant