Le bouquet de fleur à peine posé devant la sépulture sembla déjà perdre de sa vitalité, un peu comme si cet endroit avait le don d'aspirer tout ce qu'il y avait de beau et de vivant. Pour autant, le jeune homme se trouvant devant ne bougea pas d'une once, se contentant d'observer ce nom, ces dates. Ce n'était pas encore l'anniversaire de cette date, mais déposer des fleurs en cet instant était devenu une habitude. Une habitude peut être malsaine, mais qu'il ne pouvait pas s'empêcher de suivre.
Pendant de longues minutes, le jeune homme ne bougea pas, avant de finalement daigner jeter un coup d'œil à sa montre à gousset. Il devait y aller, il le savait. Ça ne l'enchantait pas, mais il n'avait pas le choix. Enfin... il ne pouvait pas nier qu'au fond ça lui faisait quand même plaisir, il aimait simplement râler un peu. Juste pour embêter sa cousine qui se faisait une trop grande joie de cette fête.
Décidant finalement d'enfin y aller, le jeune homme déposa une dernière fois sa main sur le nom de cette femme qu'il aurait tant rêvé connaître, avant de s'en aller et de rejoindre la demeure où il devait d'ores et déjà être attendu. Et il l'était bel et bien. À peine avait-il frappé que la porte s'ouvrit dans la volé et qu'une silhouette fine et une longue chevelure brune vint l'étouffer.
– J'ai cru que tu ne viendrais pas ! reprocha la jeune femme en desserrant un peu l'étreinte qu'elle offrait à son cousin, lui donnant une petite tape sur l'épaule qui ne se voulait évidemment en aucun cas douloureuse. Tu exagères de nous faire attendre vraiment !
– Tu sais que j'aime me faire remarquer, lui répondit-il dans un fin sourire.
– Tu parles.
Judith leva les yeux au ciel avant de déposer ses lèvres sur la joue de son cousin, qu'elle considérait comme un frère plus que comme un cousin.
Elle attrapa son bras pour l'entraîner avec elle et se rendre dans la salle où se trouvait les autres convives, clamant haut et fort qu'enfin Anthony était arrivé. L'acteur principal de cette soirée était enfin arrivé et la fête allait pouvoir commencer.
Anthony observa la pièce, tout le monde était là. Son père lui adressant un fin sourire, et un regard qui disait qu'il était fier de lui. Son oncle souriant comme jamais, le poussant à se demander si sa mère avait le même sourire que son frère. Kathleen qui avait été une mère pour sa cousine, puisqu'elle avait perdu la sienne en même temps que lui. Mais surtout, cette petite tête blonde qui fonça sur lui dès qu'il le vit, tentant péniblement de prononcer « oncle Tony ».
Ses anniversaires lui paraissaient toujours triste, sonnant le glas d'un anniversaire morbide bien trop proche. Mais celui-là, il allait en profiter pleinement.
VOUS LISEZ
L'amour d'une sœur
General FictionQuand on est né dans une famille maudite, on n'a pas le choix que de vivre avec cette malédiction, même si elle nous semble particulièrement injuste. C'est l'histoire de Grace, une jeune femme devant faire avec la mort prochaine de ceux qu'elle arr...