Le Gardien de Denescor - le Mystérieux Troll du Nord

Chapitre 11 - Prisonniers...

Amalia fut traînée de force, hurlant et se débattant, se faisant remarquer par les nombreux orcs qui circulaient désormais dans les couloirs du Ganacol. Il semblait de plus en plus certain que l'apparence déserte ait été voulue par ce Seigneur Ilorg et Amalia pestait d'être tombée dans un piège aussi grotesque. Les orcs redescendirent l'escalier avec elle, ils prirent un des escaliers descendant dans les souterrains et s'enfoncèrent dans les entrailles du Ganacol. En s'enfonçant, l'air devenait plus chaud, la lumière plus intense et plus rouge et Amalia sentit qu'il devait y avoir des forges proches. Elle aurait dû s'en douter, cette forteresse n'était pas là pour rien, ces orcs n'avaient pas quitté les plaines vallonnées d'Angmar pour rien. Elle se trouvait de plus en plus débile, elle et les autres de sa compagnie, d'avoir été aussi négligeant et aussi peu perspicace vis-à-vis d'autant d'indices.

Ils arrivèrent finalement aux cachots, toutes les cellules étaient encore vide, il devait y en avoir une dizaine, et les orcs la poussèrent dans l'une d'elle violemment, l'empêchant de réagir et de se jeter sur la grille avant qu'elle ne se ferme. En la voyant captive ainsi, les orcs eurent un rire gras à la fois moqueur et désagréable et l'un deux, celui tenant son épée, lui souffla :

-« On reviendra pour t'ôter cette jolie armure... On préfère que tu sois à l'aise. »

Ils partirent sur ces propos, posant l'épée sur un repose arme prévue à cet effet et laissèrent la demie-elfe dans ses pensées, seule dans ce cachot, prisonnière d'une puissance dont elle ignorait presque tout mais commençait à percer ses objectifs qui, maintenant qu'elle avait repris ses esprits, semblaient limpides.

L'air du pays, la surprise de la forteresse et l'absence de vie devaient avoir, pour Amalia, beaucoup joué dans leur mégarde. Elle commença également à se demander ce qu'elle avait vraiment entendu lors de leur arrivée dans la salle du trône... Ces voix étaient sans doute des hallucinations, ils avaient dû en subir plusieurs pour ne voir aucune des forces du Ganacol...

***

Cette nuit, les quatre derniers membres de la compagnie trouvèrent un abri dans une zone forestière pour se reposer et échapper aux forces du Ganacol qui semblaient toujours à leur poursuite. Ils n'allumèrent aucun feu et demeurèrent à cran, chacun replié dans ses pensées, excepté Huomel qui faisant les cents pas autour des trois autres avec un air terrifié. Son pas rapide, cliquetant en rythme à chaque mouvement, n'était accompagné que du bruit du vent sifflant à travers les arbres et les bruits de feuillages qui interpelaient Valinora et lui faisaient lever la tête et chercher des ombres et des fantômes du regard, sentant des irrégularités dans ce vent malaisant. De par son expérience de commandant, Ambrewo reprit son sang-froid en premier et lança d'un ton sûr de lui :

-« Que faisons-nous maintenant ? »

-« Que faisons-nous ?, s'étonna Huomel en se stoppant subitement et en haussant la voix. La question ne se pose pas ! Nous devons secourir Amalia ! Nous devons trouver un moyen d'entrer dans la forteresse ! »

Ambrewo lança un regard noir sur son homologue qu'aucun ne vit car Valurdir ajouta :

-« Nous ne devrions pas précipiter nos décisions ainsi. La perte d'Amalia est une tragédie mais se jeter tête baissée dans cette forteresse pour la secourir, sans savoir si elle vit encore, est du pur suicide. Et le seigneur de ce bastion ne nous a que trop bien montré à quel point il avait de l'avance sur nous... »

-« Je me demande encore comment il a pu survivre à mon attaque..., souffla Valinora. »

Une idée traversa l'esprit des deux elfes, comme une réminiscence d'un ancien ennemi qui aurait de tels dons. Une image terrible s'imposa à eux une demi-seconde avant de disparaître aussi subitement qu'elle apparue, ne leur laissant pas le temps de mettre un mot concret dessus et ils demeurèrent perplexes devant la nature exacte du seigneur Ilorg. Huomel, lui, n'avait pas les mêmes préoccupations et radotait une nouvelle fois son projet tout en reprenant sa marche frénétique :