Chapitre 18 - La Chute

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Une immense armée avait été rassemblée et était partie de l'Arthedain vers la terrifiante région d'Angmar. Les membres de la compagnie d'Amalia, le Seigneur d'Imladris, l'elfe ressuscité Glorfindel et la Reine de l'Arvulli s'étaient joins aux fantassins, chevaliers montés, archers et armes de sièges qui avançaient d'un pas assuré vers la forteresse du Ganacol. Le spectacle de cette grandiose armée, avançant en ordre vers la guerre, laissa les elfes septiques. Ils allaient de nouveaux entrer en guerre et cela ne leur plaisaient guère, après les combats contre Sauron, la traque du Roi-Sorcier, un nouvel ennemi menaçait leur immortel vie.

Ils mirent une semaine à atteindre le lieu indiqué par les trois derniers compagnons d'Amalia, des éclaireurs avaient confirmé la présence d'une forteresse ressemblant fortement à la description de Valurdir : grande, composée d'un immense pyramide entourée d'une haute muraille aux tours de guet cylindriques, propre d'un matériau lisse qui reflétait la lumière, silencieuse... vide :

-« C'est un piège, précisa Valurdir. C'est de cette manière que l'intendant nous a fait entrer sans précaution. Toute une armée y est stationné... ils doivent savoir que nous avons quitté le pays et que nous sommes revenus avec une armée... »

Entourés de nombreux chevaliers et de gardes d'élites, la Reine Sïnaa, Elrond et Glorfindel écoutaient ses conseils, leur armée derrière attendant leurs ordres :

-« Et bien entamons le siège comme il était prévu, conclut Sïnaa. Nous allons voir combien de temps cet intendant maintiendra son leurre lorsque son bastion sera bombardé par nos puissants trébuchets ! »

Arvulli n'était en effet pas dépourvu d'armes dans ses rangs. Outre ses épéistes, ses chevaliers et archers héritiers d'une longue tradition militaire dúnedain, la Reine avait fait venir plusieurs béliers et cinq immenses armes de sièges : des trébuchets capables de détruire les plus solides murs. Ainsi, sous un temps sombre et nuageux, tous se mirent en position au niveau d'une colline non loin du Ganacol toujours aussi calme, les armes de sièges positionnées en ligne, visant la forteresse de l'Helka, les archers devant précédés des épéistes qui masquaient les béliers, puis des chevaliers, le tout attendant une brèche ou un changement pour agir.

La Reine s'était installée dans une tente qui faisait office de poste de commandement, juste entre deux trébuchets, pour visualiser la bataille et gérer ses forces au mieux avec ses principaux généraux. Les autres compagnons attendaient avec les épéistes que l'ennemi se montre.

Sïnaa fit lancer la bataille en ordonnant la mise en marche de ses trébuchets. Les hommes chargèrent les lourdes pierres transportées dans les poches des armes avant d'actionner leurs contrepoids :

-« Feu ! »

Un déluge de pierre s'abattit sur le Ganacol. Les pierres, après un vol à haute vitesse, heurtèrent les murs de la forteresse d'Ilorg, éclatant la pierre, la pulvérisant et abîmant sérieusement les endroits touchés qui perdirent immédiatement de leur éclats et magnificence. C'est à ce moment précis que le temps se dégrada : un violent orage s'abattit sur la région, le son du tonnerre résonnait non loin de la position du siège et les éclairs illuminaient les collines noires d'Angmar tandis qu'une pluie soutenue arrosait le sol qui devint rapidement boueux.

Le Ganacol ne broncha pas, demeurant clos et inerte devant les projectiles que continuaient de lancer les trébuchets de l'Arvulli. Mais les soldats hommes et elfes faisaient de même, tenant leur position malgré les conditions difficiles, l'eau rebondissant sur les casques et s'infiltrant dans les armures et cottes de mailles. Certains commençaient à avoir froid, d'autres se demandaient si cette forteresse n'était pas finalement vide, d'autres encore commençaient à redouter le seigneur de ses terres, espérant qu'ils pourraient rentrer chez eux. Quelques secondes après le cinquième tir et un coup de tonnerre particulièrement bruyant, un éclair vint frapper directement un trébuchet en fin de ligne dans un fracas assourdissant et une lueur à la fois divine et punitive, stupéfiant la Reine, les artilleurs et les soldats. L'arme prit feu comme frappé par le feu d'un dragon, la pluie ne pouvant éteindre l'incendie provoquée par la force de la nature qui l'avait embrasé, et devint rapidement hors service. Valurdir eut un mauvais pressentiment. Il jeta un regard à son amie, Valinora, qui répondit :

Le Gardien de Denescor - le Mystérieux Troll du NordOù les histoires vivent. Découvrez maintenant