Chapitre 11

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Je n'étais qu'une ombre dans la foule, 
La froideur des gens m'avait amené à cacher mon visage, 
Qui étais-je pour leur tenir tête ? 
Qui étais-je pour exister ? 

Je passe mes jours et mes nuits à l'extérieur, 
Loin d'eux j'attends celui qui me ferait revoir le jour. 
La lueur de la lune obscurcie nos traits
Elle nous rend semblable aux autres.

Je ne veux pas leur ressembler,
Ce monde vide et incomplet m'effraie.
Où est l'amour qu'ils ne cherchent plus ?
Où est l'espoir qui a disparu ?

J'attends celui qui me fera revoir le jour, 
Assis sous ce pont, les mains remplies par le vide,
Je me recroqueville pour les affronter. 

Ils nous haïssent sans savoir,
On les connait sans les voir.
Ces hommes grands et longilignes aux bras tentaculaires,
Attendant qu'on leur donne nos derniers sous.

Le monde est sens dessus-dessous,
On est tous perdus, morts de honte,
Ils se bouffent les uns les autres et 
Je prie pour qu'ils m'oublient.

J'attends celui qui me fera revoir le jour,
Assis sous ce pont, les mains remplies par le vide,
Je me recroqueville pour les affronter. 

On est tous tombés de bras de notre mère, 
Les orphelins de la société refoulé au dernier rang, 
Abandonnés dans un monde de carton
Accablés par des tâches qui ne sont pas les nôtres. 

Je ne crois plus en l'amour ou la compassion,
Maintenant ils font tout, motivés par le gain,
Il ne me reste que ma peine et
Au fond de moi je commence à la chérir.

Le prince charmant n'existe pas,
Propagande occidentale pour nous faire croire à un monde meilleur,
Qui sommes nous pour vouloir espérer l'être parfait ?
Alors que nous ne sommes que des orphelins de la société.

Il est arrivé de nulle part,
Me surprenant de ses bras chaleureux, 
Le monde passe en couleur et je peux enfin voir leur sourire,
Oh que le monde est beau. 

Il m'arrive de me dire qu'il n'est qu'un rêve,
Qu'en réalité je suis mort de froid sous le pont,
Je me pince, effrayé par mes pensées
Mais il me prend la main, me demandant de le suivre.

Le monde explose dans une salve destructrice,
Renaissant de ses cendres tel un phénix,
Il se promet des choses impossibles, abandonnant son passé,
Il renaît oubliant ses six vies passées.

J'attendais celui qui me ferait revoir le jour,
Assis sous ce pont, les mains remplies par le vide,
Je me recroquevillais pour les affronter. 

Le monde n'est pas parfait mais aujourd'hui il a disparu,
Il nous faut nous battre pour ce qui vaut la peine,
Il est venu me donner cette raison, maintenant ma seule peur,
C'est son départ.

- C'est beau, me complimenta mon psychiatre. 

- Ça a besoin d'être refait entièrement. Les paroles sont pourries. 

- Oliver, Oliver, Oliver. Tu as sérieusement besoin de travailler ta confiance en soi. 

- Elle se trouve avec l'espoir, répondis-je malicieux.

- Alors cherches mieux, tu as déjà trouvé l'espoir. 

- Mais comment je vais faire si vous n'êtes pas là ?

Je sortais de l'hôpital aujourd'hui, bourré de médicaments et d'antidépresseurs. Si je n'avais pas eu envie de venir ici au départ, désormais je ne voulais plus partir. J'avais peur que ma guérison ne soit qu'une illusion, qu'elle ne soit possible qu'entre ces quatre murs. 

- Oliver, on en a déjà parlé, tu pourras toujours m'appeler en cas de problème. 

Il me sourit de manière rassurante et je posais la guitare que je tenais dans mes mains. J'avais fait tellement de crise de manque que j'avais du perdu plusieurs kilos malgré les plats que l'on me forçait à manger. Je le saluais une dernière avant de sortir de la pièce, retournant dans ma chambre pour préparer mes affaires. J'étais passé un nombre incalculable de fois dans ces couloirs. Tous mes jours ici étaient identique. Réveil, petit-déjeuner, sport, déjeuner, psy, séance en groupe, dîner, temps libre, puis coucher.
J'avais des doutes sur la date, sur le monde. Il pourrait s'être effondré que je n'aurais pas su, nous étions complètement coupé du monde : aucune télé, aucun portable. Seuls nos famille qui venait de temps en temps nous rendre visite et mon père étant au travail, il ne venait que rarement, rendant ainsi mes samedis après-midi libres.

Don't Help MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant