Chapitre 16

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- Oliver, réveilles toi. 

Je sentais une main chaude et forte prendre la mienne, je tournais la tête, ouvrant difficilement les yeux. Le visage creusé et fatigué de mon père me parut, flou. Son autre main passa rapidement sur mon visage et il expira un soupir de soulagement. 

- Papa... J'ai faim. 

Un sourire passa sur ses lèvres et il rit légèrement malgré ses yeux brouillés par les larmes. 

- Je vais chercher une infirmière. 

Il sortit de la chambre et je me retrouvais seul, tentant de reprendre mes repères. Qu'est-ce qu'il s'était passé ? Un trou noir avait prit place dans mon esprit mais mon corps ne semblait pas avoir oublié. Je regardais les égratignures et les bleus qui hantaient mes bras. Des aiguilles reliées à des tubes sortaient de mes veines. Tout mon corps semblait en feu alors que je me sentais mort à l'intérieur. 

Une infirmière vint près de moi et me sortit les mêmes questions que j'avais entendu quelques mois plus tôt. Je regardais mon père en répondant machinalement et sentais la déception m'envahir. J'avais tout recommencé. Etais-je incapable d'aller mieux ? Mon père me raconta brièvement ce qu'il s'était passé. J'avais été retourné chez mon dealer et aurais couché avec lui, Andy m'aurait vu mais il m'aurait criait dessus en voyant l'état dans lequel j'étais. 

Je ne sais pas ce qu'il se passait dans mon esprit mais je me détestais d'être devenu aussi faible. Mon père revint vers moi une fois que l'on fut seuls tous les deux.

- J'ai parlé avec ton psychologue. 

Il semblait nerveux à  l'idée de se retrouver face à moi. Un mal de crâne s'emparait de moi, m'empêchant de penser correctement. Je voulais juste dormir pour tout oublier. Ma faiblesse et mes douleurs, tout. Je voulais m'endormir en espérant me réveiller dans les bras de ma mère. 

- Il me disait que rester ici n'était peut-être pas une solution pour ta guérison. 

Je m'allongeais sur le lit, voulant m'enfoncer dans mes draps alors que mon père restait concentrer pour trouver ses mots. 

- Et comme j'ai trouvé ce boulot à Londres... J'ai pensé que l'on pourrait tout reprendre de zéro. Je ne veux pas prendre le risque de perdre mon fils une nouvelle fois. Tu pourras revenir voir Andy autant de fois que tu le veux.

Je pris la main de mon père et la serrait fort entre mes doigts. 

- Oliver ? Qu'est-ce qui se passe ? 

Je le regardais alors que je tremblais de tout mon corps. Mon père hurla mais je n'entendais plus rien, un silence complet emplissant mes oreilles alors que je me recroquevillais sur moi-même. Je m'enfonçais les ongles dans la peau, tentant de reprendre le contrôle de mon corps mais rien n'y faisait. La douleur s'emparait de moi, glissant dans chacune de mes terminaisons nerveuses pour les faire exploser.

- Il fait une crise de manque, on ne peut pas faire grand chose. 

- On ne peut pas lui donner un antalgique ?  

- On ne sait pas encore à quoi il est dépendant. Lui donner un médoc pourrait l'enfoncer encore plus dans son addiction. 

Je hurlais pour faire taire les menaces de morts qui résonnait dans mon esprit. Je sentis les mains de mon père me frotter le dos mais elles m'arrachaient la peau, grattant mes os et j'essayais de me défaire de son emprise. 

- On ne peut rien faire. 

Ma respiration était bruyante et étranglée par des larmes. Le temps passait lentement alors que tout le monde semblait me fixer autour de moi, démuni. Les alentours sont devenus noirs et je me retrouvais dans un enfer ou plus aucune sensation n'existait. 

Don't Help MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant