Chapitre 14

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Je marchais dans les rues de Sheffield, traversant les mois sans m'en rendre compte. Je m'étais levé ce matin avec une idée en tête, peu sûr de moi mais je savais qu'il fallait que je le fasse.  Les rues devenaient plus serrées, moins peuplées. Les murs de rapprochaient les uns des autres. L'angoisse se pointait en moi en même temps que les souvenirs qui refaisait surface, hantant mes yeux comme une brume fantomatique.

- Tiens, tiens

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- Tiens, tiens. Salut sucre d'orge.

Sa voix venait d'une ruelle, toujours la même. Entre les flaques d'eau et les moisissures des murs, il se tenait là. Une pourriture dans une rue délabrée.
J'étais coincé à l'entrée, mes jambes refusant de s'avancer ou même de s'enfuir. Je tremblais de tous les membres de mon corps, pétrifié.

- Ça fait longtemps. Tu es venu pour quoi cette fois ?

- Pour des réponses.

Je parvins enfin à m'avancer jusqu'à lui. Je parvenais à sentir son odeur d'herbe et de cigarettes mélangé à l'odeur de crasse qui me faisait sans cesse froncer le nez. Il me sourit de ses canines jaunes alors que je m'apprêtais à continuer :

- Je suis venu chercher des réponses.

Il rit en se remettant debout, décollant son dos du mur. Il s'approcha de moi, approchant sa main de mon visage. Je frissonnais de dégoût et il sourit encore davantage. Ses lèvres s'approchèrent des miennes et je sentais son haleine putride souffler contre mon nez. Je savais que j'aurais du partir en courant mais j'avais besoin de savoir. Pourquoi ?

- Vas y poses les moi. 

- Pourquoi moi ? Tu as des dizaines et des dizaines de clients et tu n'hésites pas à les foutre à la rue pour avoir ton argent. Pourquoi me... 

Je ne parvenais pas à prononcer la phrase, manquant de vomir. C'était dur. Se retrouver ici me faisait revoir tous ces moments de violence et d'horreur que j'avais vécu ici. Je sentis une douleur irradiait de ma couleur vertébrale et mes poumons se bloquèrent alors qu'il me pousser contre le mur de brique rouge salis par les années. 

- T'avais un petit quelque chose en plus. J'aime détruire les gens et tu aimes être détruits, ne dis pas le contraire, rit-il à mon oreille. Tu venais toujours en redemander.

- Tu m'avais rendu accro au crack. 

- Tu te souviens de la première fois que tu es venus me voir ? Un tout petit bébé qui demandait juste à se faire enculer pour avoir de quoi jouer. 

Son corps me bloqua le passage alors que sa main remontait le long de ma cuisse, brute et ferme comme il l'avait toujours été. 

- Alors, tu veux qu'on recommence, sucre d'orge. 

- Lâches moi. J'en ai fini avec ça. 

Il ne sembla pas apprécier mes mots, sa main frappa violemment ma joue alors que l'autre venait s'enserrer à mon cou. Le manque d'air me fit monter les larmes aux yeux. Sa main se posa contre mon pantalon et il la fit passer à l'intérieur. 

- Lâche moi ! 

- Tu seras toujours un addict. Oliver. Rien d'autre.

- Lâche moi ! 

Je parvenais à me libérer en m'agitant dans tous les sens. J'envoyais mon pied dans son entre-jambe avant d'essayer de partir en courant mais il m'attrapa par les cheveux et je me retrouvais collé au sol. Son poing s'abattit contre mon nez et je sentis le sang gicler sur mon visage. 

- Tu vas regretter ça. 

Il se mit sur moi et je me mis à hurler en sentant ses poings m'enfoncer les côtes. Je me mettais à hurler de douleur, les larmes coulant sur le visage. Il me mit sur mes pieds et me traîna jusqu'à sa voiture. Là il me déshumanisa complètement, me déshabillant avant de me faire revivre tout ce qu'il me faisait vivre avant. 

J'essayais de le frapper mais il épingla mes mains au dessus de ma tête. 

- J'ai envie de tester un truc, rit-il. 

Je me tortillais pour m'échapper mais il me gifla de nouveau. Il chercha quelque chose dans la poche de son jean avant de faire rouler entre ses doigts une pilule d'ecstasy. 

- Comme au bon vieux temps. 

Il mit la pilule entre mes lèvres, s'esclaffant de mon horreur et de mon dégoût

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Il mit la pilule entre mes lèvres, s'esclaffant de mon horreur et de mon dégoût. Il me semblait voir la scène de l'extérieur, comme si j'étais détaché de mon corps, cette carcasse vide servant d'objet. Il me força à l'avaler, réduisant à néant mon sevrage par une simple pression. L'habitacle se refermait sur moi, m'étouffant alors que je le sentais en moi, me frappant en jouissant de sa puissance. Le temps passa lentement, la drogue faisant effet, me menant face à une porte poussiéreuse, abandonnée depuis longtemps que je poussais pour me retrouver dans un familier paradis infernal. La voiture et la douleur restaient derrière la porte alors que je pénétrais dans cet endroit indolore. Je ne sentais et n'entendais plus rien, me contentant de rester assis et d'attendre que le temps passe. C'était le seul endroit où je ne souffrais pas mais je savais que j'allais devenir fou si je restais trop longtemps ici. Peut-être que je l'étais déjà avant. 

La douleur de ma peau contre le goudron me ramena brusquement à la réalité. Il m'avait éjecté de sas voiture après avoir terminé ses affaires. Je me rhabillais, tremblant et complètement défoncé, ne sachant même plus comment mettre un t-shirt où dans quel sens j'avais passé mon t-shirt, le jetant de l'autre côté du trottoir malgré les températures hivernales.  Mon corps encore faible réagissait rapidement à la drogue et je retrouvais ces sensations que je pensais disparus pour toujours. Pourquoi est-ce que j'avais arrêté ? Á cet instant je n'étais même pas foutu de m'en rappeler. Mon petit paradis vide m'avait manqué. J'essayais de me remettre sur mes pieds mais c'était peine perdu. Je vomis sur le sol avant de réussir à m'adosser à la voiture. Mes jambes tremblaient et je dus m'avancer doucement sous peine de tomber de nouveau. Je rasais les murs, mon bras s'égratignant de plus en plus, commençant à saigner mais j'étais complètement anesthésié par la drogue. J'essayais de rentrer chez moi sans savoir réellement où j'étais. 

- Oliver ? 

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- Oliver ? 

Je me posais sur le mur et relevais la tête pour voir qui m'interrogeais alors que j'étais en pleine concentration. Je le reconnus et un sourire illumina mon visage ensanglanté :

- Andy !  

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