Esprit Vengeur |Terminé| (En réécriture)

23 ~ Kyrg

Je descendais précipitamment les cachots. Une dague cachée dans ma manche, le Beretta 92 dans ma ceinture, et une longue cape noire me recouvrant presque entièrement.

Je ne savais pas ce que je recherchais. Des réponses que je n'aurais probablement pas ? Ou la confrontation inévitable avec mon ravisseur ? A présent, au moins, je n'étais pas aveuglée par mes émotions.

C'était un long couloir noir, froid, au plafond haut, et empreint d'une odeur absolument dégoûtante. Les murs étaient nus, le sol également, et des torches enflammées de lueurs vert sombre étaient les seules sources de lumière. Il débouchait sur un corridor circulaire avec des cellules le long des murs, et d'autres chemins qui s'approfondissaient dans le sous-sol.

Mon guide me soufflait de descendre encore, sans faire attention aux prisonniers. Surtout pas. Alors je continuai ma course effrénée jusqu'à arriver à un autre corridor, encore plus sombre, mais avec une seule cellule au fond.

Je m'approchai. Immédiatement, je détectai sa présence, et son pouvoir. Un pouvoir qui me rappelait étrangement... Aidan. Était-il un maître des enchantements aussi ?

Il était là. Enveloppé dans une auréole d'énergie dorée, une sorte de bouclier probablement pour le protéger de l'impressionnante quantité d'énergie magique dans les airs, car après tout, seuls les Elus (ou les Gardiens) pouvaient survivre au Néant.

Je m'avançai encore. Et nos regards se croisèrent.

Il n'avait pas perdu de sa prestance malgré son état miteux. Son regard non plus n'avait pas changé, toujours aussi menaçant et moqueur. Il mettait un costard gris déchiré qui avait dû être noir autrefois.

- Ah koeri. Je vous attendais avec... Impatience, roucoula-t-il.

Sa façon de parler me rappelait Léinah, ce qui m'énerva tout de suite.

- Tu peux parler normalement, tonton, lançai-je, tu n'es pas obligé de jouer les théâtraux.

Je m'approchai encore, jusqu'à entourer les barreaux de sa cellule de mes mains.

- Comment l'as-tu trouvé ? Criai-je en tapant dans les barreaux.

Bien que contenue, ma propre rage me faisait frissonner. Envers cet immonde meurtrier, une rage meurtrière.

Il ricana.

- Passe ton chemin, petite. Notre confrontation n'a pas lieu pour le moment. Tu auras le loisir de crier comme tu voudras en temps voulu, ajouta-t-il avec un sourire carnassier qui dévoila des dents jaunes.

Je ne faisais pas attention à ce qu'il disait. Bien sûr qu'il ne me répondrait pas.

Un éclair de lucidité me traversa l'esprit. Pourquoi n'avait-il pas tué Aidan quand il en avait l'occasion ?

Mon courroux s'exclama dans un grognement que reflétèrent les murs. Je frappai encore plus férocement les barreaux.

- Aidan ! grinçai-je. Que lui as-tu fait ? Pourquoi tu ne l'as pas tué ? Comment tu te sers de lui ?

J'augmentais d'intensité et de volume tout en parlant, et je finis par me retrouver la tête presque collée contre les barreaux.

Je me calmai un instant, et chuchotai à travers mes dents serrées :

- La bataille est terminée pour toi. Tu n'as plus rien à perdre. Alors parle. Comment le réveiller ?

Pour toute réponse, son sourire s'agrandit. Et mes craintes furent confirmées : Aidan n'était pas vivant par hasard, et le réveiller ne sera pas si facile...