Esprit Vengeur |Terminé| (En réécriture)

21 ~ Désespérée

Il faisait toujours une chaleur de plomb. Toute en sueurs, haletante et le cœur battant la chamade, j'étais allongée par terre, bras écartés, essayant tant bien que mal de reprendre mon souffle. Le t-shirt et le short noirs (pourquoi tous leurs vêtements devaient être si sombres ?) que je portais étaient tout simplement trempés. Ironique, vu le fait que je m'entraînais à des pouvoirs psychiques en fait.

Yuanna avait enfin décidé me laisser me reposer après que j'aie enfin réussi à soulever ce maudit coffre de quelques centimètres au-dessus du sol.

Je n'avais jamais imaginé que ce puisse être aussi difficile d'apprendre à utiliser un satané pouvoir. Pour le moment j'avais réussi à travailler un peu plus mon pouvoir de télépathie, ou comme ils l'appellent ici, le pouvoir de communion, qui 'était ''réveillé'' lors de ma discussion avec Mythius une fois réveillée, et à plus ou moins (moins) maîtriser celui de lévitation avec lequel me barbait Yuanna des heures durant. Tout cela en l'espace d'une journée des plus fatigantes que j'ai eu à endurer. Et ce n'était même pas près d'arrêter, je devais maîtriser complètement au moins un seul pouvoir avant de pouvoir dormir ou manger, en fait.

Je soupirai.

Je sentis une ombre se dessiner sur ma tête, et quand j'ouvris les yeux, je découvris Mythius debout à mes côtés, un sourire moqueur sur les lèvres.

- Dure journée ? dit-il sur un ton dégagé en me tendant la main pour m'aider à me remettre sur mes jambes.

Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus. Une journée. Mais pour moi, c'était quand même longtemps, je m'étais habituée à sa présence quotidienne quand j'étais encore sur Terre, à pourchasser mon "oncle".

- Oh oui ! Confirmai-je, le ton déconfit. Je suis vraiment trop nulle... Mais vraiment ! T'aurais dû me voir franchement, je suis pathétique...

- Ne dis pas ça, me rassura-t-il, crois-moi, tu ne sais pas de quoi tu es capable.

- Je l'espère, Mythius, soupirai-je.

- Et toi ça va ? Demandai-je pour changer de sujet avant de réaliser mon erreur.

Sa mine amusée s'évanouit d'un coup.

Quelle idiote ! Bien sûr qu'il n'allait pas bien ! Son propre père n'en avait absolument rien à faire qu'il soit vivant ou pas...

- Franchement ? Je ne sais pas quoi penser de tout ça, dit-il le regard vague.

Il est vrai qu'il avait une mine fatiguée, des cernes s'étaient même creusées sous ses yeux au regard troublé.

- Tu peux me parler, tu sais ? Lui dis-je doucement en m'asseyant sur un canapé flottant (oui, oui) à proximité, et en l'entraînant du bras.

Il me sourit en prenant place à son tour.

- Je le sais, Vera, dit-il. Voyons, mon père est un sale lâche qui fait courir Naxzha à sa perte, seules les Etoiles savent ce qui se passe dans sa tête...Et bien sûr, je serais obligé de le confronter un jour ou l'autre. Williamson ne nous est d'aucune aide, tu as perdu tes souvenirs, la maîtrise de tes pouvoirs également, ce qui est non seulement dangereux, pour toi que pour tout le monde... Bon quoi d'autre... Oh oui, la seule personne que j'aie aimée ne pourra jamais être mienne, et devine quoi ? A cause de mon père également.

Je restai silencieuse. Je n'avais jamais imaginé qu'ils devaient garder leur relation secrète du roi.

- Est-ce... Est-ce qu'il a toujours été comme ça ? Dis-je, hésitante.

- Je ne saurai le dire. Je veux dire, il m'a toujours détesté et ne s'empêchait pas de me le faire savoir. Pour autant, il a toujours été la personne la plus renfermée que je connaisse. Ses décisions laissent souvent à désirer. Je n'ai d'ailleurs toujours pas compris ce qu'il fait sur le trône. Je ne peux pas le considérer comme un père. Pour moi, c'est juste le roi.