Chapitre Un

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« Et puis un jour, on s'en fou. 

Et ça fait du bien. »


    Je danse. Je chante. Je cris. Je lâche complètement prise ce soir. Avec une de mes très bonnes amies. Léna. Je suis beaucoup trop plongée dans mon travail en ce moment et elle m'a obligée à venir à cette soirée, en boite de nuit. Pour me changer les idées et me rendre compte de tout ce que je rate en restant enfermée dans mon appartement ou mon bureau de travail. Et, je dois bien avoué que, ça me fait un bien fou de tout relâcher.

- « Tiens. Bois ça, cul-sec ! »

- « Tu tiens vraiment à me soûler ce soir ? Tu m'as déjà vu comme ça, pourtant. Ce n'est pas beau à voir. »

- « Justement ! Ca fait bien trop longtemps que ça ne t'ai pas arrivé. »

    Je sourire et hoche la tête à ses paroles. Je ne peux pas nier. Elle a totalement raison. Ca fait combien de temps, ma dernière cuite ? Il y a plus d'un an. C'est sûr. J'accepte alors son shooter, qui est composé de je ne sais quel alcool. Je le porte à mes lèvres et le bois cul-sec, dans un grand mouvement de tête. Après avoir avalé, je ne peux m'empêcher de tousser. L'alcool me brûle la gorge. Mais malgré ça, Léna continue et me donne un deuxième shooter. Et ainsi de suite. Je finis par ne plus savoir si je bois de l'eau ou de l'alcool. Je ne me rend plus du tout compte de ce que je fais. Je ne pense plus à rien. Et finalement, ça fait du bien.

    J'ai perdu de vu mon amie, il y a déjà quinze minutes. Je tente de la chercher. Bien que je ne marche pas droit, et que je ne vois absolument rien. Mes yeux peine à s'ouvrir. Je m'adosse au mur, dans l'entrée. La fraîcheur venant de dehors rafraîchit mon corps, bouillant dû à la boisson que j'ai ingurgité. Je réussi à reprendre mes esprits et me dirige plus facilement au comptoir du vestiaire. Je donne mon ticket. Et la dame me donne mes vêtements.

- « Faites attention en rentrant. Vous n'avez pas l'air bien. »

- « Ne vous inquiétez pas. Un ami doit venir me chercher. Et, je vais très bien. »

    Je lui offre mon sourire le plus convaincant avant de sortir. Je ne pense pas qu'elle m'ai cru. Mais, ce n'est pas grave. Qu'est-ce qu'il peut bien m'arriver de toute façon ? Je me sens très bien. Ma conscience me revient petit à petit. Je sais exactement ce que je fais.

    J'enfile mon manteau. Il fait vraiment frais. Ce n'était pas une très bonne idée de mettre une robe alors qu'il y avait de forte chance pour que je rentre à pieds. Je ne suis qu'a une dizaine de minutes de mon appartement.

    Il faut que je prévienne Léna, que je rentre. Je l'appel une fois. Puis deux. Puis trois. Comme elle ne décroche pas, je lui laisse un message.

- « Léna. Je rentre chez moi. Je t'ai cherché partout dans la boite de nuit. Mais je ne t'ai pas trouvée. Donc, je suis partie. Bisous. Et merci pour la soirée. Tu avais raison. J'en avais besoin. »

    Je raccroche avec le sourire.

    Je reconnais ce pâté de maison. Il me reste seulement quelques mètres avant d'arriver. Enfin.

    Je retire mes chaussures à talon, mes pieds sont tellement gonflés. Plus je marche, plus je me sens faible. Je ralentis. Jusqu'à devoir me tenir au mur. Ma respiration devient de plus en plus saccadée.

    Que m'arrive-t-il ?

    Mes jambes lâchent. Mes genoux frappent le sol. Je ne sens même pas la douleur que provoquent le béton. Ma vue se brouille. Je distingue vaguement le bruit de la sonnerie de mon téléphone, dans mon sac. Mais il m'est impossible de bouger. Puis, tous mes sens s'évaporent. 

    Mes yeux se ferment et, le néant m'envahi.


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