Chapitre Quatre

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« I thought you were different.

But hey, it's not the first time I'm wrong. »


Voilà maintenant deux jours que je suis ici. Enfin, deux jours depuis que la fenêtre est ouverte et me laisse voir si nous sommes le jour ou la nuit.

Rien de nouveau. Je m'ennuie à mourir. Le jeune homme m'apporte midi et soir, un plateau. Très peu garnit.

J'ai seulement réussi à trouver une pierre blanche qui me sert de craie. Donc, de temps en temps, je dessine ou écrit des choses sur les murs. Pour passer un minimum le temps. Et vu à la vitesse où les murs se remplissent, dans très peu de temps je n'aurais plus aucunes places.

Je suis allongée sur le matelas. Perdue dans mes pensées. Je repense à ma vie avant cette soirée qui a tout fait basculée. Je me pose dix milles questions. Si j'avais attendue Léna, je ne serais certainement pas là. Si je n'avais pas bu ce qu'elle me donnait, ça ne serait pas arrivé. Mais, les « si » ne changent rien. Ce qui est fait est fait. Il est impossible de retourner en arrière. Je pense aussi à Léna, qui doit se demander où je suis. Je me demande si l'on me cherche à ce moment précis.

Je suis coupée dans mes pensées par le bruit de la clé dans la serrure de la porte. Il n'est pas l'heure du plateau du soir. Pourquoi vient-il en pleine après-midi? Je bondis sur mes pieds. Enfin, bondir est un très grand mot. La vitesse n'est pas mon fort, je suis faible et avec très peu d'énergie.

Je suis debout, devant la porte. Lorsqu'elle s'ouvre, deux personnes se trouvent devant moi. Le jeune homme de d'habitude. Il maintient devant lui, un autre jeune homme, qu'il fait entrer sans douceur dans ma cellule. Il s'écroule devant moi. Il a du sang sur le visage.

La stupéfaction prend place sur mon visage, qui doit être dans un sale état. Mes yeux remontent et rencontrent ceux de mon kidnappeur. Puis il ferme la porte de suite.

C'était quoi dans ses yeux ? De la tristesse ? De la compassion ? De la désolation ? Je n'arrive pas à le déchiffrer. Lorsque je reviens sur terre, je me souviens que je ne suis plus seule. Et m'accroupie près de mon nouveau colocataire.

-          « Que t'est-il arrivé ? »

-          « Une longue histoire. »

Il relève la tête pour me regarder. Je ne peux m'empêcher de froncer les sourcils d'incompréhension.

-          « Petit désaccord. »

-          « Vu l'état dans lequel tu es, soit c'est un gros désaccord. Soit, la personne qui t'a fait ça n'aime pas qu'on lui tienne tête. Et dans ce cas-là, je n'espère ne jamais la rencontrer. »

-          « Trop tard. »

-          « Comment ça, trop tard ? »

-          « Tu l'as déjà rencontré. »

-          « Pardon ? »

-          « C'est la même personne qui m'a mis ici. »

Il n'a pas pu faire ça. Si ? J'ai dû me tromper alors, en pensant qu'il avait un petit truc qui faisait qu'il ne paraissait pas si horrible que ça. Je ne dis rien et pars m'assoir sur le matelas. Je viens de comprendre, encore plus, qu'il n'y a aucuns espoirs pour que je sorte d'ici. Et encore moins, vivante...

Mon colocataire brise le silence, au bout d'une dizaine de minutes, je pense.

-          « Tu t'appelles comment ? »

Je lui réponds sans hésiter. De toute façon, ça ne changera rien à ma vie. Nous sommes coincés ici. Et, je ne sais toujours pas pourquoi d'ailleurs.

-          « Avélina. »

-          « Joli prénom. Ca a une signification particulière ? »

-          « Merci. Ca vient de « Ava », qui veut dire « oiseau » en latin. »

-          « Oiseau... Qui exprime la liberté. C'est loin d'être le cas. Je suis désolé. »

-          « C'est clair... Et toi ? »

-          « Je m'appelle Tony. »

Je lui réponds d'un simple hochement de tête, et d'un léger sourire. Avant de retomber dans mes pensées.

Les heures passent, dans le silence. Seules quelques paroles que nous nous échangeons nous permettent de briser ce silence destructeur.

Voir au-delà des actesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant