Chapitre Quinze.

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« Le changement n'est jamais douloureux.

Seul la résistance au changement l'est. »

Bouddha

- « Ma chère, nous avons de nouveaux projets pour vous. Des règles que vous appliquerez, que vous soyez d'accord ou non. »

    Je me trouve en face de Mr Cànovas et Alvaro. Dans le bureau. Ils sont très intimidants. Je les écoute, attentivement. Mais ce que Alvaro vient de me dire, de sa voix grave au léger accent Espagnol, m'effraye un peu. Que veulent-ils que je fasse exactement ? Dans quelles conditions ? Je me pose énormément de questions.

    Trois jours sont maintenant passés depuis ma discussion avec Ed. J'ai énormément réfléchi à ce qu'il m'a dit. J'en ai un peu délaissé Liam, malgré que nous dormions dans la même chambre. Il semble inquiet et en même temps, en colère. Hier, j'ai appris que Tony avait été libéré. Enfin, c'est ce qu'ils disent. Il n'est plus dans la cellule, c'est tout. Au moins, il n'est plus coincé ici. A part ça, je n'ai pas vraiment bougée de la chambre, le temps pour mon genou et mes côtes de se remettent. Je n'ai plus mal, je me déplace sans soucis, maintenant. C'est également pour cette raison, que je me retrouve actuellement en tête à tête avec les deux « boss ». Il n'y a personne d'autre dans cette pièce. Pas de Liam, pas de Ed. Ni de Carter ou de Valentino, avec qui j'ai un peu sympathisé.

    Qu'attendent-ils de moi exactement ?

- « C'est-à-dire ? »

- « En un peu plus clair et bref, Avélina, tu seras maintenant un membre de notre « équipe », si on peut dire. Tu commenceras par faire le même travail qu'à la dernière soirée. »

    Bon, ça peut passer. Si je me contente simplement de servir et faire l'hôtesse, ça me va. Je pris surtout pour ne pas avoir à faire plus pour les invités...

    Je hoche simplement la tête pour leur répondre. Avant qu'il ne me laisse sortir, Alvaro reprend la parole.

- « Une dernière chose, Mademoiselle. »

    Je me retourne donc pour le regarder, en attendant qu'il dise ce qu'il a à dire. Son ton est froid et son regard autoritaire et sévère.

- « Vous aurez votre chambre personnelle. Pas de partage. Ni avec Liam, ni avec aucun autre membre. »

    Je ne m'attendais pas à ça. Mais, je me doutais bien que je ne resterais pas indéfiniment dans cette chambre. Et, d'un côté, c'est peut-être une bonne idée. Ma voix reste impassible, je ne montre aucunes émotions. Pas de satisfaction. Ni de déception.

- « Très bien. »

    La meilleure solution, rester neutre. Ne pas montrer ses faiblesses ni ses atouts.


    Je me prépare, dans ma nouvelle chambre. Elle est à quelque porte de celle que je partageais avec Liam. Je ne sais pas quel jour nous sommes. Je sais juste que nous avons une soirée ce soir. Je dois donc me faire belle et « présentable pour satisfaire les invités ». Ma penderie est remplie de robes en tout genre, principalement de robes très courtes. Egalement d'escarpins et autres chaussures à talons hauts. Et pour mon plus grand bonheur, il y a aussi des vêtements normaux. Pantalons, t-shirt, chemises et robes longues. Peut-être que je vais m'habituer et apprécier d'être ici, finalement.

    Je jette un dernier regard à la pendule. Dix-neuf heures quarante-cinq. Il est temps de descendre. Je suis coiffée, maquillée et habillée comme le veulent les deux espagnols.

    Je rentre dans la cuisine. Tout est prêt. Je n'ai plus qu'à servir. Quelques invités sont arrivés. Je m'apprête à prendre un plateau lorsque je suis surprise par une voix masculine, que je connais trop bien.

- « Jolie tenue. Un peu court quand même. »

    Je me retourne. Liam se tient dans l'encadrement de la porte. Mains dans les poches, de son pantalon de smoking gris foncé. Son visage arbore une expression sévère. Comme il le fait tout le temps, depuis quelques jours. Je me ferme à toute expression apparente sur mon visage. La neutralité. Autant agir comme il le fait avec moi.

- « Qu'est-ce que ça peut te faire ? »

    Son visage se durcit un peu plus. Ses yeux, eux, montre la surprise de mes paroles. Je détourne le regard, attrape le plateau et me dirige vers la salle. Lorsque je passe à côté de lui, je l'entends souffler un « tout ». Je ne retiens pas et continue mon chemin. Prendre son courage à deux mains, et foncer, la tête haute.


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