Retour aux sources

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Salut moi c'est Alya McCall, j'ai 17 ans. Je vis avec mon père à Boston, il a quitté ma mère quand nous étions petits avec Scott, mon grand frère. Je dis mon grand frère mais on a 10 mois de différence. Je suis née le 1 janvier à 00h00 donc nous avons le même âge. Mon père buvait beaucoup et ma mère  lui reprochait ce comportement tout le temps. Un jour il s'est décidé, il a prit deux valises, il a fait la mienne et la sienne et on est partis dans la nuit. Je pensais juste que mon père voulait me protéger et bien s'occuper de moi mais je me trompais totalement. Il n'avait absolument pas décidé d'arrêter de boire et il rentrait ivre tous les soirs. J'étais obligée de savoir me débrouiller toute seule, cuisiner, faire le ménage, repasser et tout ce qui est relatif à l'entretien de la maison dès que mon père a viré la baby-sitter à mes 10 ans. Il n'allait jamais aux réunions avec mes professeurs et à ma dernière année de collège, mes enseignants ont voulu le connaître et l'ont appelé mais ils n'ont jamais eu personne au bout du fil. Ils ont donc pris des mesures éducatives lorsque l'une de mes profs s'est aperçu de mes bleus sur les bras. Mon père me frappait. Mais j'avais tellement peur que je ne voulais rien dire aux professeurs et je ne voulais pas laisser mon père seul, malgré tout je l'aimais et je ne voulais pas l'abandonner. Je cachais mes bleus au visage avec du fond de teint et je ne parlais à personne. J'étais devenue une jeune fille solitaire rejetée par tout le monde. Mon père a fait une cure de désintoxication et pour la première fois de ma vie j'ai pu avoir de l'autorité sur lui. Il m'empêchait de voir ma mère et mon frère.

Je n'ai que de vagues souvenirs de mon frère. Je sais qu'il est brun aux yeux pleins de charme, mais c'est tout. Moi je suis brune aux yeux bleus, je suis grande et assez mince. J'ai le visage de ma mère et la taille de mon père, et ses yeux aussi, je suis un bon mélange des deux je pense même si j'aurais aimé hériter des cheveux bouclés de ma mère. Ma mère est infirmière et mon père agent de police, eh oui, mon père boit au volant et il arrête à peu près 10 jeunes par week-end qui font la même erreur que lui. La vie est injuste, en voilà la preuve ! Bref, je passe mes dernières vacances d'été à Boston et je pars vivre chez ma mère à Beacon Hills une semaine avant la rentrée. 

C'est le grand jour, je suis avec ma valise, mon téléphone dans les mains et mes écouteurs sur les oreilles. J'écoute à fond du rock et je commence à fredonner les paroles. J'allume l'écran de mon portable et je vois l'heure : 9h15. Je souffle fort pour montrer mon mécontentement et j'enlève mes écouteurs pour crier à mon père :
"Papa, dépêche-toi, j'ai promis à maman et Scott que je serai pour le déjeuner et c'est à 3h d'ici.
J'arrive ! Laisse-moi juste le temps de me coiffer.
Papa tu vas aller voir ton ex-femme pour signer les papiers du divorce et le changement de tuteur. Tu ne vas pas à un rencard avec elle. C'est fini entre vous, elle ne veut plus te voir.
Ma chérie, arrête de me répéter ça je vais finir par te croire."
Je soupire, j'ouvre la voiture depuis la maison et je me dirige vers le coffre pour y déposer les sacs et je m'installe sur le siège passager. Mon père me rejoint 5 minutes plus tard.
"Je te préviens, si tu t'arrêtes une seule fois sur la route, je hurle pendant tout le reste du trajet."
Mon père me regarde avec un sourire en coin et je lui tire la langue. Énervée, je mets mes écouteurs dans mes oreilles et je m'enfonce un peu plus dans mon siège histoire de me faire la plus petite possible et de pouvoir me reposer un peu. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, j'appréhende les retrouvailles et j'ai peur de ne plus savoir aimer ces gens qui au final n'ont pas fait partie de ma vie longtemps mais ce sentiment est mélangé avec de la joie de pouvoir enfin les retrouver, ils m'ont tellement manqué. 

Évidement la chance étant avec moi, nous nous retrouvons dans les bouchons.
Nous arrivons enfin vers 13h30, je saute hors du véhicule et je fonce chercher mes sacs. Je suis mon père jusqu'à l'entrée, il a l'air d'appréhender autant que moi. J'appuie sur la sonnette et je prends une grande respiration en fermant les yeux, histoire de calmer un peu mon stress, l'appréhension n'a jamais été aussi élevée dans mon- corps. C'est un sentiment nouveau pour moi. On entend la serrure se déverrouiller et la porte s'ouvre. Ce n'est pas ma mère qui ouvre mais un garçon brun avec les yeux sombres, qui tirent plutôt vers une couleur verte, les cheveux rasés. Il est grand et maigre, il nous demande avec un air ahuri :
"Bonjour vous êtes ?"
J'entends quelqu'un dévalé l'escalier et la voix d'une femme dire :
"Stiles, combien de fois dois-je te rappeler que tu n'habites pas dans cette maison et que c'est pas à toi d'ouvrir la porte quand quelqu'un sonne. 
- Excusez-moi madame McCall, je pensais vous arranger"
Il se décale dans l'ombre, derrière la porte et c'est un grand garçon, brun aux yeux marrons, plus musclé que le fameux Stiles et plus bronzé aussi, qui s'avance vers le seuil de la porte. Mon regard croise le sien et il esquisse un large sourire. Je le lui rends de la même façon. Je ressens une chaleur s'installer dans mon cœur, cette sensation que je n'avais plus ressentie pour quelqu'un depuis mon départ de cette maison. L'amour et la protection familiale voilà ce qui se dégage ce regard.
"Alya, tu m'as tellement manqué !"
Il ouvre ses bras avec un regard complice et je cours m'y réfugier. Ses bras chauds m'entourent, j'enfouis ma tête dans son cou et je sens son odeur, c'est exactement la même que lorsque nous étions enfants. Mais elle a un soupçon différent, une odeur un peu plus masculine mais c'est normal, nous avons tous les deux grandis.
Nous restons ainsi pendant de nombreuses minutes puis je relève la tête et le croise le regard rempli d'amour de ma mère. Elle n'a pas changé, ses traits sont les mêmes que dans mon souvenir, malgré tout son regard est marqué par le temps et l'inquiétude, elle a dû souffrir pendant toutes ses années... Elle me sourit et je lui rends son magnifique sourire. Elle s'approche de moi et passe sa main sur mon visage, elle m'embrasse le front, pleine de douceur. Je me recule et je la serre dans mes bras. Toutes les deux nous fondons en larmes. Que c'est bon de retrouver cette odeur maternelle que j'avais oublié. Elle pose sa tête sur le haut de mon crâne et me caresse les cheveux. Un frisson parcourt ma colonne à ce contact. Mon père ne m'a jamais fait de câlins et ses moments de tendresse m'ont beaucoup manqué. J'entends Scott dire dans mon dos :
"Bonjour papa.
- Bonjour fiston, je suis tellement content de te voir.
- On a pas besoin de ton hypocrisie alors ne te force pas je t'en prie."
Ma mère se recule et me regarde, elle remonte ses yeux vers mon père et dit :
"Dans la cuisine Raphaël, qu'on en finisse et que tu partes enfin de cette maison."

Pendant que nos parents signent les papiers, Scott me fais visiter la maison, tout est comme dans mon souvenir même s'ils ont fait quelques rénovations. Il me présente son meilleur ami, Stiles. C'est un garçon qui a l'air vraiment très gentil, il est vraiment drôle mais il est étrange aussi, Il pose toujours pleins de questions. Sinon je le trouve plutôt cool et puis c'est le meilleur ami de mon frère donc quoi qu'il arrive je vais devoir le supporter ! Il n'arrête pas de me fixer depuis que je suis arrivée et alors que nous allons descendre les escaliers il s'adresse à moi à toute vitesse
"Mon père est le shérif de la ville et j'aime bien enquêter avec lui !" M'informe-t-il.
Par pure politesse je hoche la tête mais je sens bien qu'il est très gêné de me parler ce que je trouve quand même plutôt mignon. 

Nos parents ont discuté pendant plus d'une heure et demie et lorsqu'ils ont fini ma mère raccompagne mon père à la porte. Celui-ci se retourne et me regarde et ouvrant ses bras pour que je lui dise au revoir. Je hoche un sourcil et je m'adresse à lui froidement : 
"Au revoir papa, bonne route." 
Il a l'air surpris de mon comportement mais je ne cille pas, il m'a empêché de voir ma mère et mon frère pendant des années, il m'a battu depuis ma plus tendre et il espère encore que je le prenne dans mes bras et que je lui pardonnes ? Je pense qu'il garde l'espoir que je revienne vivre avec lui mais il rêve ! Je me sens maintenant en sécurité dans cette maison et hors d'atteinte de sa personnalité toxique, j'ai trouvé des gens qui m'aiment et qui vont s'occuper de moi comme je le mérite. Je ne vais jamais retourner en arrière. 

Après avoir refermé la porte, ma mère me reprend encore une fois dans ses bras. Elle nous regarde, Scott et moi et dit :
"Demain c'est mon jour de congé, je vous emmène tous les deux au centre commercial.
-Mais maman je peux pas, j'avais prévu de passer la journée avec Stiles.
-Moi je suis partante, allez Scott, s'il te plaît... On vient à peine de se retrouver, tu ne vas pas refuser de passer l'après-midi avec moi !
-Bon c'est d'accord alors... Accepte-t-il sans hésiter
"Mais on devait aller faire un tour en forêt tous les deux. Pfff... Qu'est-ce qu'on ferait pas pour sa sœur hein !" Soupire Stiles.
Je me retourne vers lui et je lui tire la langue. Je me dirige vers les escaliers et je le bouscule en passant, le sourire aux lèvres :
"Sois pas si jaloux, je vais pas te le piquer ton meilleur ami, on fera garde alternée t'inquiète pas."
Lorsque je monte les marches, j'entends Stiles faire une imitation pitoyable de ma voix. Je me retourne au milieu des marches et j'explose de rire entrainant tout le monde dans mon fou rire. Je monte enfin dans ma chambre, pour déballer mes affaires. Ma chambre rose de petite fille a été repeinte en blanc et je trouve ça mieux. Les murs sont vides et neutres mais je compte bien les remplir de photos. Ma nouvelle vie commence ici et maintenant. Je n'arrive pas à y croire, j'ai enfin réussi à m'échapper de Boston. Je m'allonge sur le lit en soupirant, je fixe le plafond le sourire aux lèvres. Je sens que je vais bien me plaire dans cette petite ville.

Beacon Hills

La soeur McCallOù les histoires vivent. Découvrez maintenant