Chapitre 18 : A l'aide

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La terre était glacée sous ses pieds dénudés. Quel jour était-ce ? La neige tombait au sol, vingt centimètres le recouvrait. Ses dents claquaient et ses doigts étaient couverts de gel. Ses cheveux semblaient avoir poussés. C'était la première fois qu'elle faisait attention à l'état de son corps depuis bientôt deux ans.

Elle avança encore dans la neige, du sang goûtait d'entre ses jambes, de ses lèvres et de son bras brisé. Il allait la retrouver, la torturer, peut-être même la violer, avant de la tuer. Elle sourie, une larme coula sur sa joue creusée. Elle y pensait presque avec comique. Le rire venait presque dans sa gorge.

Au moins, avait-elle pu la mettre en sécurité.

Enfin, elle ne savait pas si ce vendeur d'horribles choses allait tenir sa promesse, la somme d'argent allait peut-être faire ressortir sa conscience. Elle continuait à marcher.

Elle entendit des bruits de sabots, elle faillit rire. Alors elle était ici ? Après toutes ces années ? Elle releva ses yeux, embués de larmes. Des lumières éclairait une haute silhouette de bâtisse.

Un museau vint se frotter contre son épaule. Elle se retourna et caressa la bête devant elle. Un beau Sombral aveugle. Elle tenta de se remémorer quand elle l'avait monté pour la dernière fois. Aucun souvenir ne lui revint. Elle plongea sa tête contre l'encolure de la bête.

C'était injuste, beaucoup trop injuste. L'amour était injuste.

-Allez, file ! S'il te voit avec moi, ça va mal finir.

Le Sombral pencha la tête sur le côté, frotta son museau contre la poitrine de la jeune femme et partit au trot entre les arbres.

Elle se tourna à nouveau vers le château. Toute sa scolarité s'était passée entre ses mûrs, maintenant, elle serait incapable de se rappeler le moindre visage. Peut-être celui du vieux Dumbledore. Une barbe grisonnante et de petits yeux cachés derrière des verres en demi-lune. Mais c'était bel et bien tout.

Elle avança encore dans la forêt. Comment la qualifiait-on déjà ? Interdite.

Elle faillit rire, combien de choses interdites avait-elle faîtes pour lui ? Pour voir l'ombre d'un sourire éclaircir ses lèvres. Son visage parfait obligeait n'importe qui à lui obéir, à exaucer chacun de ses plus abominables désirs.

Sa sœur lui avait demandé de la suivre, elle devait lui présenter son fiancé.

Elle s'écroula à genoux, hurlant de douleur, son cri déchirant ses tripes, sa gorge, ses oreilles. Dans un ultime effort, elle cria :

-A L'AIDE ! PAR PITIÉ !

Mais personne ne l'entendrait. Personne ne voulait plus l'entendre depuis tout ce temps. Tous pensant qu'elle vivait le parfait idylle. Personne n'avait fait attention quand elle avait sonné cette alarme, disant qu'elle portait l'enfant du fiancé de sa sœur. Tous avait juste pensé qu'elle s'était emporté.

Elle ne s'était pas emporté. Elle était une femme intelligente. Jamais elle n'aurait laissé qui que ce soit lui faire du mal, mais il avait été encore plus malin. Plus sournois.

Il lui avait fait croire que sa sœur était folle, possessive avec une jalousie maladive. Et elle l'avait crût, les scènes qu'elle faisait en était la preuve !

Mais, une nuit, elles furent justifiée.

Elle avait craquée, avait succombé au charme dévastateur de cet Apollon du Diable. Elle continua à avancer, d'un pas plus rapide. Si elle se dépêchait, elle arriverait peut-être à prévenir quelqu'un, à demander de l'aide.

Iseult Rogue - Le serpent dans le nid [EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant