Lorsqu'un soir Victoire soigne un bel Italo-américain blessé, elle est loin de se douter de l'impact que cet homme aura sur sa petite vie tranquille. À première vue, Clemente, directeur d'un casino, semble être un homme sans histoire et un véritable...
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Quelques minutes plus tard, un employé de maison vint nous chercher pour nous conduire à notre chambre. En nous voyant nous diriger vers les escaliers, Valente s'approcha de nous, intrigué.
— Vous restez dormir ici ? Je pensais que vous retourneriez à l'hôtel, s'étonna-t-il.
— Malheureusement, nous n'avons pas le choix. C'est un ordre de notre oncle. Et toi, qu'as-tu prévu ?
— Je reste dormir, bien sûr. Il y aura un "after" après la soirée, quand la plupart des invités seront partis et que l'ancienne génération se sera retirée, déclara-t-il en plaisantant. Tu sais que je ne manquerai ça pour rien au monde.
Clemente leva les yeux au ciel.
— Je ne te demande pas si tu viendras, j'imagine que tu resteras avec Victoire.
— Évidemment, et puis j'ai perdu tout intérêt pour ce genre de soirées depuis plusieurs années, répliqua Clemente désabusé.
Valente nous souhaita ensuite une bonne nuit avant de retourner vers la salle de réception.
La chambre mise à disposition par l'oncle de Clemente était spacieuse et bien aménagée. La décoration, bien que rappelant un peu celle d'un hôtel privé, était soignée et harmonieuse, même si elle était loin du style que j'appréciais.
Clemente retira sa veste de costume et sa cravate avec un soupir de soulagement. Pour ma part, je m'installai près de la fenêtre pour admirer la vue sur le parc.
— Je suis rincé, se plaignit Clemente en s'asseyant sur le bord du lit. Entre toutes ces salutations, ces sourires forcés et cette comédie, je ne comprends pas comment Valente peut encore avoir le courage de prolonger la soirée.
J'en profitai qu'il évoque à nouveau ce sujet pour lui poser des questions sur le fameux "after" dont parlait son frère.
— C'est une sorte de fête en petit comité. Il y a plus d'alcool, de musique actuelle, et beaucoup moins de limites. Parfois, des filles qui travaillent dans nos clubs de strip-tease sont également invitées. C'est bien loin de la soirée chic et guindée organisée pour l'anniversaire de mon oncle.
— Alors, vous possédez également des clubs de strip-tease ?, m'étonnai-je.
— Oui, ainsi que des discothèques, des bars et des restaurants. Nous avons peu de boîtes de strip-tease, bien que mon oncle tienne à ces établissements. Ils génèrent un bon revenu et permettent de joindre l'utile à l'agréable. Il organise régulièrement des "réunions de travail" là-bas. Nos collaborateurs sont plus enclins à négocier lorsque le spectacle leur plaît.
— Et cela ne dérange pas sa femme qu'il fréquente ce genre d'endroits ?
— La dérange ? Elle n'a rien à y redire. Ce n'est pas comme s'il avait des comptes à lui rendre.
