Chapitre 14 : Après le calme vient la tempête

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De retour dans mon appartement, il me fallut plus d'une heure pour réussir à retrouver mon calme. Je n'arrivais toujours pas à digérer l'orage Santini qui venait de passer. Je savais que je devais rester vigilante avec Valente. Même s'il me semblait presque sympathique, il avait finalement profité de moi. Parfois, je me montrais bien trop naïve envers les autres et je devais être plus prudente à l'avenir. En ce qui concernait Clemente, rien de nouveau sous le soleil, il demeurait tout simplement insupportable. Mais aller jusqu'à me faire filer, c'était vraiment le comble.

Ne sachant pas trop comment me détendre, je décidai d'appeler Célia et de lui raconter une partie de l'histoire. J'avais besoin de vider mon sac avec mon amie.

Je lui expliquai que j'avais rencontré le frère de Clemente et que je me retrouvais maintenant avec deux problèmes au lieu d'un. Célia écouta en silence et, à la fin de mon récit, elle soupira et lâcha :

— Ma pauvre, tu es réellement maudite. Tu tombes sur des hommes irrésistiblement sexy, mais qui traînent derrière eux de sérieux problèmes psychologiques. Cette famille n'apportera rien de bon dans ta vie. Évite-les autant que possible.

— J'ai bien compris la leçon, ne t'en fais pas. Espérons juste que je n'aurai plus à faire avec eux. Ils ont été beaucoup trop présents dans ma vie ces derniers temps.

Ma vie suivit ensuite son cours. Avec la reprise du travail, je n'avais plus beaucoup de temps pour moi, enchainant les gardes au service des urgences. Environ deux semaines après ma dernière confrontation avec les Santini, je reçus une boîte de chocolats de la part de Valente. Sur un petit mot accompagnant le cadeau, il semblait "s'excuser" de son comportement et m'expliquait qu'il ne m'avait pas invité à sortir uniquement dans le but de provoquer son frère. En bas du message, il avait inscrit son numéro de téléphone, au cas où je voudrais lui pardonner et ressentir le besoin de le recontacter.

Je jetai le papier, mais me laissai tenter par les chocolats. Ma gourmandise l'emporta sur ma rancune et je ne pouvais simplement pas résister à ces délicieuses friandises.

Plus d'un mois s'était écoulé depuis ma dernière confrontation avec les Santini, et je m'en portais très bien. Un mince espoir grandissait en moi, l'espoir que j'en aie fini avec ce duo tumultueux.

Un soir, rentrant chez moi à la hâte après une longue journée de travail, aux alentours de vingt heures, mes écouteurs dans les oreilles diffusant ma playlist préférée, je remarquai que l'un de mes lacets était défait. Je m'accroupis pour le rattacher et, durant cet instant, j'aperçus une voiture roulant à une vitesse relativement basse, alors que la circulation était fluide. Elle se gara à quelques mètres de moi, mais personne ne sortit du véhicule. C'était une berline aux vitres teintées qui m'intrigua, car elle ressemblait étrangement au modèle conduit par Clemente la dernière fois. Comme la couleur de la voiture était légèrement différente, je me rassurai en me disant que ce n'était probablement pas lui.

Je repris ma course sans y prêter plus d'attention et finis par atteindre mon domicile. Heureusement, après l'incident avec Clemente, mon propriétaire avait fait réparer ma serrure. Je cherchai mes clés dans mon sac à dos. C'est là que je remarquai, garée un peu plus bas dans la rue, la même voiture que j'avais aperçue quelques minutes plus tôt en refaisant mes lacets.

J'entrai chez moi, montai à mon appartement, et sans allumer la lumière, je me dirigeai vers la fenêtre pour observer sans être vue de l'extérieur. La voiture s'était rapprochée et était maintenant stationnée en bas de chez moi. Il n'y avait aucun doute, elle me suivait. Les propos de Clemente sur sa surveillance me revinrent en mémoire. Je fus hors de moi en réalisant qu'il m'avait encore fait filer. Je lui envoyai un SMS. Oui, je n'avais pas supprimé son numéro malgré tout ce qui s'était passé.

« Je croyais t'avoir demandé de ne plus me faire suivre ! La prochaine fois, je n'hésiterai pas à contacter la police ! »

Je jetai ensuite mon téléphone sur mon lit et me dirigeai vers la salle de bains pour prendre une douche. À ma sortie, je constatai que mon réfrigérateur était vide. Je décidai, vu qu'il était encore tôt, de faire un saut à l'épicerie de mon quartier, à quelques pâtés de maisons, pour acheter quelques provisions.

Je jetai un coup d'œil par la fenêtre et constatai que la voiture avait disparu. Clemente avait probablement donné l'ordre à ses hommes de partir, ce qui me soulagea.

Je pris mon sac, fermai ma porte à clé et quittai mon appartement sans remarquer mon téléphone resté sur le canapé ni la lumière clignotante indiquant un message non lu.

Il faisait froid, et la neige menaçait de retomber. Je m'enroulai dans mon manteau et marchai sur le trottoir désert en direction des magasins. Mon quartier, principalement résidentiel, était peu fréquenté la nuit, mais je ne me sentais généralement pas en danger. Cette insouciance allait s'avérer être une grave erreur avec le recul.

En passant devant une petite ruelle qui se terminait en impasse, quelqu'un m'attrapa brusquement par derrière et me tira en arrière. Je n'eus pas le temps d'émettre le moindre cri qu'une main me bâillonna et que je ressentis une piqûre dans mon cou. Mon cri fut étouffé, et je me débattis en griffant le bras qui me retenait ou en donnant des coups de pieds, mais je ne parvenais pas à voir mon agresseur et qui me poussait dans cette ruelle sombre. La panique s'empara de moi, et mes tentatives de lutte devenaient de plus en plus faibles tandis que mon corps s'engourdissait.

Ma vision se brouilla, et tout devint noir.

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Four Aces Of CardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant