Chapitre 28 : Dans l'antre de la bête.

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Début du deuxième tome :

Plus nous nous approchions de la maison, plus il me devenait difficile de respirer. J'avais la sensation d'être oppressée par mes vêtements, je suffoquais. La voiture s'immobilisa devant le grand porche de la bâtisse. Les extérieurs étaient magnifiquement décorés pour l'occasion, des guirlandes lumineuses et des rubans ornaient les arbres. Les portes doubles de l'entrée s'ouvrirent, révélant un intérieur somptueux, et un homme en uniforme s'approcha du véhicule pour nous aider à en sortir. Clemente me lança un regard et, voyant que j'étais au bord de la panique, tenta de me rassurer.

— Victoire, respire profondément. Essaye de te calmer, m'encouragea-t-il en prenant mon visage entre ses mains.

Je suivis ses instructions, inspirant profondément, essayant de ralentir les battements de mon cœur et de chasser ma peur.

— Doucement, voilà, ne panique pas, nous sommes là, Valente et moi. Nous ferons tout pour te faire traverser cela sans encombre, d'accord ?

J'acquiesçai d'un signe de tête pour confirmer, et Clemente se pencha pour m'offrir un léger baiser sur les lèvres. Ce geste avait au moins le mérite de me remettre les idées en place, du moins en partie.

— Pourquoi ce baiser ? demandai-je, surprise.

— Pour te donner du courage et pour m'aider à entrer dans mon rôle. N'oublie pas que je joue aussi la comédie aujourd'hui. Allez, essaye de sourire et plongeons dans l'arène, me dit-il en quittant le véhicule.

Il m'aida à sortir, prit ma main, et nous avançâmes côte à côte vers la maison, Valente nous précédant.

L'entrée, à l'image de la demeure, était tout simplement grandiose. Elle se présentait comme un hall immense, dominé par un lustre en verre colossal. De part et d'autre de la pièce, deux majestueux escaliers en bois sombre s'élevaient vers un balcon imposant qui donnait accès aux pièces de l'étage supérieur. Entre ces deux escaliers, se trouvait une grande arche qui semblait mener vers une salle de réception immense, remplie d'invités. Une femme, chargée de l'accueil, récupéra nos manteaux. J'étais en train d'enlever le mien lorsque qu'un jeune homme surgit de la salle de réception, visiblement contrarié, et se dirigea précipitamment vers l'entrée.

Il était de petite taille pour un homme, ne dépassant guère le mètre soixante-dix, et sa silhouette était fine. Son visage, plutôt rond et lisse, présentait des traits presque enfantins. Cependant, cela ne tenait pas compte des multiples piercings qui semblaient percer son visage. J'en comptais déjà trois : un anneau à la lèvre et deux petites billes placées à chaque extrémité de ses sourcils. Ses oreilles étaient également richement ornées de bijoux. Son apparence physique évoquait celle d'un lycéen, mais son style vestimentaire était particulièrement excentrique.

Ses cheveux étaient coiffés dans un style désordonné, longs sur le dessus, mais rasés sur les côtés. D'un noir profond, ils étaient parsemés de mèches bleu nuit et argentées. Il ne portait pas de costume, mais une chemise blanche sans cravate, déboutonnée en haut, assortie d'un pantalon moulant de couleur rouge sang. Et ce n'était pas tout, la chemise, dont les manches étaient remontées, révélait une véritable fresque sur ses bras et ses mains. J'aperçus même quelques tatouages sur son cou et sur la partie de son torse qui était dévoilé. Il semblait totalement recouvert de dessins.

Comment un homme si jeune pouvait être couvert de tatouages à ce point ? Il devait à peine être majeur.

Le garçon passa devant nous sans même s'arrêter et se précipita dehors. Tout juste avait-il mis le pied à l'extérieur qu'il sortit une cigarette, l'alluma et en prit une profonde bouffée.

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